La majorité des lépreux vivent en Inde

47e Journée mondiale de la lèpre

New Dehli, 28 janvier 2000 (APIC) La célébration, dimanche 30 janvier, de la 47e journée mondiale de la lèpre est l’occasion de rappeler que plus de 12 millions de personnes dans le monde sont frappées par cette maladie. A cause de leur pauvreté extrême, ces personnes n’ont pas la possibilité de se faire soigner pour atténuer leurs souffrances. L’Agence missionnaire romaine Fides livre le témoignage d’un homme hors du commun. Guéri de la lèpre, M.R.K. Ramachandran, ce catholique a fondé, en 25 ans, treize communautés de soins pour les lépreux.

La dernière communauté, fondée par M. R.K. Ramachandran se trouve dans la ville de Kulithurai, dans l’Etat du Tamil Nadu en Inde méridionale. Ce Centre accueille 82 personnes regroupées en 39 familles. Les autres communautés se trouvent au Tamil Nadu et dans l’Est Bangalore.

«La société repousse les lépreux», explique M. Ramachandran, «un préjugé répandu en Inde condamne les lépreux à vivre une vie de souffrances en étant mis totalement à l’écart». Face à cet isolement du lépreux, M. Ramachandran a réuni en groupes des familles de lépreux pour les réinsérer dans la société.

Le travail de M. Ramachandran en faveur des lépreux a commencé après qu’il ait partagé leur drame. Fils d’une famille brahmanique de Madurai au Tamil Nadu, il décide en 1964 de s’enrôler dans l’armée, mais la visite médicale découvre qu’il est atteint de la lèpre. Il passe trois ans dans une léproserie, puis s’établit à Meenambakkam au Chennai, où il vit d’aumônes avec d’autres lépreux. Il se convertit alors au catholicisme. «La peur, la marque des indésirables, la souffrance devant les difformités physiques, les parents et les amis qui s’éloignent : ma mission est partie de là», déclare-t-il. La lèpre l’a privé de l’extrémité des doigts des deux mains, malgré cela, il parvient à répondre aux nombreuses lettres qu’il reçoit.

La lutte contre la lèpre est une des tâches principales des missionnaires en Inde. Pour les hindous, la maladie représente une punition pour les péchés commis dans les vies passées. Pour cette raison, la plus grande partie des léproseries du pays sont dirigées par des chrétiens.

Malgré le travail des nombreux projets et Centres existants, la lèpre en Inde est loin encore d’être vaincue. Les cas de «malades actifs», c’est-à-dire de ceux qui ont encore le bacille dans l’organisme, s’élèvent à 700.000, et représentent les 63% du total mondial. Il faut y ajouter 10 millions environ d’anciens malades qui ont des problèmes d’ulcérations et de handicaps physiques, et sont aidés par des programmes de réhabilitation.

D’après le responsable gouvernemental du programme contre la lèpre, le pays ne parviendra pas à vaincre la maladie en l’an 2000, comme cela a été souhaité dans le passé.

Le pourcentage de l’infection en Inde est de 5,3 nouveaux cas sur dix mille personnes, mais il s’élève à 23,9 en certaines régions. L’ignorance sur cette maladie est un grave problème. La plus grande partie des habitants de l’Inde ne sait pas que la lèpre se répand dans l’air et ne se transmet pas par contact physique; peu de personnes savent que le risque de transmission est nul après qu’un malade ait été soumis pendant plusieurs mois

au traitement mis au point durant les années 1970. (apic/fides/mk/mp)

28 January 2000 | 00:00
by webmaster@kath.ch
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