38% des Suisses se sentent menacés par les musulmans
38% des Suisses se sentent menacés par les 400’000 musulmans qui vivent dans le pays, révèle le 27 août 2017 un sondage de l’hebdomadaire alémanique Sonntagsblick. 81% pensent en outre que les autorités sont trop laxistes envers les prédicateurs de haine.
Les récentes affaires d’imams incitant à la violence qui sont apparues dans les médias, ainsi que les attentats terroristes, semblent avoir eu un fort impact sur la population suisse. Le quotidien zurichois Tages-Anzeiger a révélé notamment il y a quelques jours qu’un imam libyen de Bienne tenait des discours de haine envers les non musulmans. Le scandale était d’autant plus grand que l’individu en question bénéficiait du statut de réfugié politique et avait déjà touché plus de 600’000 francs d’aide sociale.
Les musulmans veulent déconstruire les peurs
Une très large majorité (81%) des personnes sondées par l’intermédiaire du Sonntagsblick estiment ainsi que les autorités sont trop laxistes avec ce genre de personnages.
De manière générale, l’enquête montre une forte augmentation de la méfiance envers l’islam dans le pays. Seulement 16% des Suisses déclaraient en effet en 2004 se sentir menacés par cette religion, soit une augmentation de 137%.
«En tant que musulmans suisses, ces résultats nous touchent profondément», réagit Onder Günes, porte-parole de la Fédération des organisations islamiques de Suisse (FOIS), dans l’hebdomadaire alémanique. «D’autres sondages montrent pourtant que nous sommes très bien intégrés dans le pays», souligne-t-il. «Nos portes restent toujours ouvertes afin de montrer que les peurs sont sans fondement.»
Vers une interdiction du salafisme?
81% des sondés considèrent en outre que le salafisme devrait être interdit. 76% jugent que l’Etat devraient avoir la possibilité de mettre en détention préventive de façon illimitée les individus estimés dangereux.
Une majorité (55%) est également en faveur d’une formation pour les imams dans les universités suisses. Le porte-parole de la FOIS relève que les imams peuvent déjà suivre des cours au Centre Suisse islam et société (CSIS), à l’Université de Fribourg. Il assure que son organisation soutient toute démarche de formation religieuse.
Pour 83%, les imams voulant prêcher en Suisse devraient en obtenir préalablement l’autorisation officielle. 80% pensent que seuls les dignitaires islamiques qui reconnaissent l’Etat de droit, l’égalité hommes-femmes et la séparation de la religion et de l’Etat devraient pouvoir entrer dans le pays.
60% des 1003 personnes sondées rejettent en outre l’idée d’une reconnaissance étatique de l’islam, sur un pied d’égalité avec les Eglises. (cath.ch/sob/rz)