Belgique: L’Institut Ferdinand Verbiest a fêté son 30e anniversaire à Louvain

30 ans d’amitié avec les catholiques de Chine

Bruxelles/Louvain, 20 septembre 2012 (Apic) A la veille de son 11e Symposium international sur l’histoire de l’Eglise catholique en Chine, qui s’est tenu du 4 au 7 septembre 2012 à l’Université catholique de Louvain, en Belgique, l’Institut Ferdinand Verbiest a fêté son 30e anniversaire. Avec son homologue à Taipei et la Fondation Ferdinand Verbiest qui les supervise, cet institut basé à la KUL (KU Leuven) est au centre des relations amicales de l’Eglise belge avec l’ensemble des catholiques chinois, qu’ils appartiennent à l’Eglise officielle ou à l’Eglise «clandestine».

Fondé en 1982, l’Institut Ferdinand Verbiest, du nom du célèbre jésuite belge (1623-1688) qui fut astronome à la Cour impériale de Chine, a pour finalité de développer des relations de coopération entre l’Europe et la Chine. Dans le cadre de la KUL, l’Institut entreprend des recherches historiques en collaboration avec des instituts chinois. Il poursuit des projets de développement comme la construction de dispensaires, le soutien à des orphelinats pour handicapés, etc. Il négocie aussi des projets de coopération avec l’Eglise en Chine.

Des prêtres, des religieux et des laïcs chinois sont soutenus dans leur formation. Certains viennent étudier en Belgique, mais la plupart d’entre eux poursuivent leurs études en Chine. A travers ces actions, l’Institut s’efforce de promouvoir la réconciliation entre les deux communautés ecclésiales chinoises, l’une non reconnue officiellement, dite «clandestine», l’autre, officielle, dite «patriotique».

Dans le jardin du Collège d’Arras, rue de Namur à Louvain, se dresse une copie conforme du grand globe céleste que le jésuite Ferdinand Verbiest a réalisé à la demande de l’empereur chinois Kangxi à la fin du XVIIe siècle et qui trône encore en haut de l’ancien observatoire à Pékin. Ce chef-d’œuvre, témoin des bonnes relations interculturelles et scientifiques des premiers missionnaires avec les Chinois, symbolise toute la mission de la Fondation Ferdinand Verbiest.

C’est le Père Jeroom Heyndrickx, missionnaire de Scheut, une congrégation fondée par le missionnaire anversois Théophile Verbist (missionnaire en Chine et fondateur de la Congrégation du Cœur Immaculé de Marie CICM, décédé le 23 février 1868 en Mongolie), qui est à la base de cette initiative, rapporte le portail francophone de l’Eglise catholique en Belgique InfoCatho.be. «Même quand il parle le Flamand, il a l’accent chinois», plaisantait le cardinal Danneels au sujet du Père Heyndrickx, lors des festivités à Louvain au début du mois, pour souligner combien ce religieux «scheutiste» se préoccupe du sort des catholiques de Chine.

Reprendre le fil de la mission en Chine, mais autrement que par le passé

Dès les ouvertures faites par Deng Xiaoping au début des années 80, les scheutistes ont effectivement compris qu’il fallait reprendre le fil de la mission en Chine, mais autrement qu’avant la «Révolution culturelle». L’Eglise de Chine, appelée «Eglise du Silence», divisée par les manipulations du régime communiste, avait effectivement avant tout besoin d’amitié, de respect et de confiance, écrit Benoît Lannoo sur InfoCatho.be. Durant les persécutions menées par les Gardes rouges de Mao Tsé-toung, les ravages ont été tellement importants que les chrétiens de ce pays sont devenus amnésiques de leur propre histoire.

Une division, source de souffrance

Par ailleurs, la recherche scientifique sur le passé de cette Eglise n’est jamais une activité sans engagement. Ainsi, il est évident que le débat théologique initié par le théologien louvaniste Peter De Mey sur «les relations de l’Eglise particulière en Chine avec l’Eglise universelle», aura des conséquences tant pour Rome que pour toutes les autres Eglises particulières. Car les catholiques de Chine souffrent encore toujours de la division initiée par les autorités chinoises.

Un dialogue a été lancé entre Rome et Pékin et les visites pastorales mutuelles des évêques de Belgique en Chine et de plusieurs évêques chinois en Belgique ont été organisées principalement par le Père Heyndrickx. «On regrette dès lors à l’Institut Ferdinand Verbiest que le dialogue sino-vatican semble être interrompu depuis les récentes excommunications d’évêques chinois ordonnés sans l’autorisation de Rome», relève encore Benoît Lannoo. (apic/cathobe/be)

20 septembre 2012 | 15:22
par webmaster@kath.ch
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