29e Salon du livre de Genève: la spiritualité à l'honneur
Genève, 2 mai 2015 (Cath-Info) La spiritualité est à l’honneur cette année à la 29e édition du Salon du livre et de la presse, qui se tient à Palexpo, à Genève, du 29 avril au 3 mai 2015. A cette occasion, les Editions Cabédita ont convié le public à la journée «Spiritualité en fête» vendredi 1er mai.
Le rendez-vous était organisé autour de la présentation de «Parole en liberté», une nouvelle collection qui rencontre un succès inattendu de la part de ce petit éditeur sis à Bière, un village vaudois situé au pied du Jura. L’occasion pour Cath-Info de faire le point sur les tendances actuelles du livre religieux.
Une collection qui marche
Alors que l’on parle d’un déclin du marché du livre, certains éditeurs comme Cabédita s’en sortent plutôt bien. Présent au 29e Salon du livre à Genève, la maison d’édition militante a réservé une place centrale à sa collection «Parole en liberté», proposant de petits volumes de spiritualité d’inspiration biblique.
«L’idée était de prendre des textes de l’Evangile et de les mettre en lien avec le quotidien du lecteur», explique Eric Caboussat, directeur des Editions Cabédita. Une formule qui fonctionne: chaque livre a été vendu au minimum à 2’000 exemplaires. Certains volumes comme «Vieillir – Un temps pour grandir», de Anne Sandoz Dutoit, ont rencontré un grand succès en France.
Autres clés de cette réussite: le petit format de ces livres d’une trentaine de pages et leur destination à un large public. Auteur de «Jésus, maître de communication», le pasteur et aumônier Thierry Lenoir qualifie son livre de «manuel portable». «L’objectif est de montrer que la Bible peut être une source de réflexion sur des sujets actuels, et de s’adresser à des personnes qui s’en tiennent éloignées par méconnaissance ou préjugés», affirme Daniel Marguerat, directeur de la nouvelle collection. Cet ancien professeur de Nouveau Testament à l’Université de Lausanne et pasteur dans l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud
est un spécialiste internationalement reconnu pour ses travaux sur les origines du christianisme.
La Bible, mais pas seulement
A côté de cette nouvelle collection, Eric Caboussat remarque la vente importante d’ouvrages sur le pèlerinage et sur la croyance en général, comme un livre consacré aux sectes. Des tendances que l’on retrouve chez d’autres éditeurs. C’est le cas des Editions Favre, axées sur des thématiques sociales et politiques, mais s’intéressant aussi aux questions de spiritualité.
A côté des guides de pèlerinage, «Le nouveau guide des guérisseurs de Suisse Romande» de Magali Jenny en est à sa quatrième édition. A quelques mètres de là, Les Editions Saint-Augustin, à Saint-Maurice, ont fait le choix de se centrer sur le thème de la vie consacrée proposé par le pape François. Deux titres sur le pape argentin sont prévus pour la rentrée de septembre. Ceci n’empêche pas le constat du succès des livres sur Compostelle et des sujets d’actualité.
«On sent une quête spirituelle dans le public, en recherche de témoignages et de pistes pratiques. En tant qu’éditeur, on peut apporter des réponses», observe Dominique-Anne Puenzieux, directrice générale des Editions Saint-Augustin. Autre aspect de cette riche palette: la publication par certains éditeurs chrétiens d’ouvrages sur l’islam. Paru en 2009 chez Saint-Augustin, «Islam en Occident», de Samir Khalil Samir, est revendu aujourd’hui de façon importante.
Un marché comme les autres
Si certaines thématiques rencontrent un public en recherche, les éditeurs doivent tout de même lutter pour se faire une place. Pour Dominique-Anne Puenzieux, la situation n’est cependant pas plus difficile pour le livre religieux que pour d’autres maisons d’édition suisses: «Le marché en Suisse romande est trop restreint. Actuellement un tiers des ventes se fait en Suisse et deux tiers en France». Certains titres sont également distribués en Belgique et au Canada.
Cette année, l’éditeur Labor et Fides a connu une bonne surprise avec le petit texte court de spiritualité «L’Autre Dieu», de Marion Muller-Colard, doublement primé en France. «Il n’y a pas de loi: 2014 a été plutôt mauvaise, et cette année c’est un succès, notamment grâce à ce petit ouvrage», explique Gabriel de Montmollin, directeur des Editions protestantes Labor et Fides.
Ecrire pour être compris du peuple chrétien, mais aussi du grand public
A Cabédita, Eric Caboussat cherche à s’imposer sur le marché par la qualité des auteurs. De grands noms comme Enzo Bianchi, fondateur de la communauté monastique œcuménique de Bose, en Italie, ou l’exégète Daniel Marguerat, attirent les lecteurs. Ce dernier insiste sur la nécessité d’une langue compréhensible par tous: «Il est de la responsabilité des théologiens de participer à la formation du peuple chrétien, mais aussi du grand public. Il faut les encourager à une bonne vulgarisation, c’est-à-dire exposer de manière simple des problèmes complexes, sans en ôter la complexité». (apic/pc/be)