28 jeunes, en majorité noirs, meurent chaque jour au Brésil

Brasília, 14.07.2015 (cath.ch-apic) Un rapport de l’Unicef, rendu public le 13 juillet 2015, indique que 28 enfants ou adolescents, en majorité noirs, sont tués chaque jour au Brésil. Un chiffre qui place ce pays au second rang des états les plus violents au monde en ce qui concerne les meurtres de jeunes, juste derrière le Nigeria.

L’Unicef a indiqué que 10’500 meurtres de jeunes de moins de 19 ans ont été perpétrés en 2013 au Brésil (dernières statistiques officielles disponibles). Un chiffre bien supérieur à ceux de pays en guerre et qui touche majoritairement les noirs. Ce rapport a été élaboré dans le cadre des 25 ans de l’adoption par le Brésil du statut de l’Enfant et de l’Adolescent qui vise à améliorer leurs droits.

L’Unicef rappelle d’ailleurs que les taux d’homicides des jeunes noirs, généralement pauvres et vivant dans la périphérie des grandes villes, est près de quatre fois supérieur à celui de la population blanche : 36,9 contre 9,6 tués pour 100’000 habitants. Pire, ce nombre a doublé en 25 ans, alors même que la situation économique du géant latino-américain s’est améliorée durant la même période.

« 60% des Brésiliens ont amélioré leurs revenus et 39 millions de personnes sont sorties de la pauvreté extrême, pendant que l’économie de ce pays émergent de 202 millions d’habitants (51,2% noirs ou métis) passait de la 13e à la 7e place mondiale », souligne le rapport. D’après le dernier recensement effectué en 2010 par l’Institut de géographie et de statistiques du Brésil (IBGE), le Brésil comptait 59,7 millions d’enfants et d’adolescents, soit 33 % de ses habitants, alors qu’ils représentaient 45% du total des Brésiliens en 1991.

« Cette loi n’est pas la solution »

Ce rapport intervient en plein débat polémique sur le projet de loi qui vise à abaisser l’âge de la majorité pénale de 18 à 16 ans. Ce texte a été approuvé le 3 juillet en première lecture par le Congrès brésilien et doit être désormais ratifié par le Sénat. En attendant, les critiques se multiplient. En commençant par celles de la Conférence des évêques du Brésil (CNBB) qui s’était déjà manifestée lors de la 53ème assemblée générale de la CNBB, en avril dernier.

Les évêques avaient en effet estimé que la réduction de la majorité pénale n’était pas une solution pour lutter contre la violence dans le pays. « Investir dans une éducation de qualité et dans des politiques publiques pour la jeunesse et la famille est un moyen plus efficace pour préserver les adolescents de la délinquance et de la violence », avaient affirmé les prélats brésiliens. (cath.ch-apic/gerez/ce)

 

14 juillet 2015 | 16:54
par Catherine Erard
Temps de lecture : env. 2  min.
Brésil (392), Jeunes (243), meurtre (69)
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