La Place de la Mangeoire est  déserte et un décret de fermeture a été placardé à la Basilique de la Nativité | © Patriarcat latin de Jérusalem
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Coronavirus: Bethléem vidée de ses touristes, grave crise économique

En raison du coronavirus, le Patriarcat latin de Jérusalem a décidé le 6 mars 2020 d’étendre les mesures de précaution à tout le territoire palestinien. Mgr Pierbattista Pizzaballa, administrateur apostolique du Patriarcat, a émis des directives dans ce sens cette  suite au décret du Ministère palestinien de la Santé. Bethléem s’est vidée de ses touristes et de ses pèlerins.

Bethléem a également été placée sous embargo par Israël, qui empêche les Palestiniens d’en sortir et d’y entrer, pour les mêmes motifs. Le 5 mars, l’autorité palestinienne a décrété l’état d’urgence dans la ville de Bethléem pour 30 jours. Le président palestinien Mahmoud Abbas a mis en place une procédure pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus.

Etat d’urgence décrété

Depuis l’annonce des cas de coronavirus à Bethléem et l’état d’urgence qui a été décrété, la panique s’est intensifiée de façon spectaculaire de sorte qu’elle semble désormais avoir eu le dernier mot, écrit le 9 mars 2020 Saher Kawas, directeur de l’office média du Patriarcat de Jérusalem. En se promenant dans les rues qui mènent au marché, le journaliste a pu rapidement constater qu’elles avaient été quasiment vidées de leurs chalands.

«Ô Bethléem ! Tu es devenue une ville fantôme», se lamentait un commerçant le samedi 7 mars. La plupart des magasins étaient fermés et ceux qui étaient ouverts étaient vides. «Les quelques personnes qui marchaient dans les rues n’avaient qu’un seul sujet sur les lèvres, couvertes d’un masque: le nouveau coronavirus».

La Place de la Mangeoire est  déserte

La Place de la Mangeoire est  déserte et il y règne un calme inhabituel. Un décret de fermeture a été placardé à la Basilique de la Nativité. ll n’y a plus de touristes à l’horizon. Le décret du président palestinien stipule l’annulation de toutes les réservations effectuées par les touristes internationaux à Bethléem et la fermeture de toutes les zones touristiques et religieuses.

Vendredi 6 mars, le Patriarcat latin de Jérusalem a également étendu ses nouvelles directives de précaution non seulement à «toutes les paroisses, églises, chapelles, maisons religieuses et tout autre lieu de culte dans le territoire de Bethléem, Beit Jala, Beit Sahour et Jéricho» mais à également à l’ensemble du territoire palestinien.

Des pèlerins et des touristes en quarantaine

Le nombre de cas confirmés de coronavirus a atteint les 20 le 9 mars 2020 dans le gouvernorat de Bethléem. Les premiers cas ont été découverts jeudi 5 mars au Angel Hotel dans la ville de Beit Jala, à côté de Bethléem, où 32 personnes sont actuellement en quarantaine. Samedi soir 7 mars, la police palestinienne a fermé les portes d’un autre hôtel à Bethléem, où 15 personnes sont en quarantaine.

On peut facilement prévoir l’impact négatif de la situation actuelle sur la vie des habitants de Bethléem, dont la bouée de sauvetage est le secteur du tourisme, déplore Saher Kawas.  Les personnes travaillant dans les hôtels, les agences de tourisme, ainsi que les guides touristiques, les employés des boutiques de souvenirs et des restaurants se retrouvent désormais au chômage.

Le chômage s’étend

Dans son message aux fidèles, prêtres, religieux et religieuses de Palestine, Mgr Pizzaballa invite les communautés de tout le diocèse, en Jordanie, en Palestine, en Israël et à Chypre, à s’unir dans la prière en solidarité.

«Prions tout d’abord pour les victimes de ce virus, non seulement de notre diocèse, mais du monde entier, écrit-il. Nous prions également pour tous ceux qui sont indirectement touchés, par la perte de leur emploi, pour les nombreuses familles qui – dans une situation déjà difficile et précaire – sont maintenant confrontées à des difficultés économiques et sociales encore plus grandes».  

«La foi en Jésus nous aide et nous soutient toujours»

Mgr Pizzaballa exhorte les fidèles à ne pas laisser place à la panique, mais être conscients que même dans la situation actuelle, cette épreuve va être surmontée. «Nous ne devons pas douter, la foi en Jésus nous aide et nous soutient toujours. Les chrétiens sont ceux qui décident de vivre dans l’amour et non dans la peur. Restons calmes et fermes dans l’espérance!», conclut l’administrateur apostolique du Patriarcat latin de Jérusalem. (cath.ch/plj/be)

La Place de la Mangeoire est déserte et un décret de fermeture a été placardé à la Basilique de la Nativité | © Patriarcat latin de Jérusalem
9 mars 2020 | 17:10
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 3  min.
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