Le cardinal Reinhard Marx, président de la Conférence épiscopale allemande | © Flickr/Metropolico.org/CC BY-SA 2.0
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216'000 catholiques allemands ont quitté l’Eglise en 2018

Le nombre de départs des deux principales Eglises d’Allemagne a considérablement augmenté en 2018. 216’078 catholiques ont quitté leur Eglise en 2018, a annoncé la Conférence épiscopale allemande le 19 juillet 2019 à Bonn. L’Eglise évangélique en Allemagne (EKD) fait face au même problème.

C’est environ 29 % de plus qu’une année auparavant (167’504). Ces sorties d’Eglise  représentent environ 0,9 % de tous les catholiques du pays, dont le nombre est d’environ 23 millions. Le secrétaire de la Conférence épiscopale, le Père Hans Langendörfer, qualifie la statistique de «préoccupante». Il s’agit du deuxième plus grand nombre de sorties depuis la réunification allemande.

Baisse également du nombre de protestants

Presque autant de protestants – 220’000 – ont tourné le dos à leur Eglise en 2018, soit 11,6 % de plus que l’année précédente, révèle pour sa part l’Eglise évangélique en Allemagne EKD, dans des données publiées à Hanovre. Les protestants allemands sont actuellement 21 millions (25,4%) soit une diminution en une année de 1,8%.

S’ils représentent encore plus d’un quart de la population allemande (27,7 %), les catholiques sont chaque année moins nombreux.  Les statistiques publiées par la Conférence épiscopale allemande donnent de nombreuses données sur les 27 diocèses et archidiocèses du pays, où se répartissent un peu plus de 10’000 paroisses. On peut notamment retenir les 168’000 baptêmes, ou encore une légère augmentation du nombre de mariages entre 2017 et 2018.

Conséquence des abus sexuels ?

Mais c’est surtout le nombre de personnes ayant décidé de quitter l’institution qui suscite l’inquiétude de l’Eglise catholique en Allemagne. Pour le Père Hans Langendörfer, la publication en septembre 2018 de l’étude sur les abus sexuels dans l’Eglise explique une partie de l’augmentation des sorties d’Eglise. «Beaucoup ne nous croient plus, ne croient pas que nous agissons de façon conséquente et déterminée contre les abuseurs», a-t-il déclaré à l’agence de presse allemande DPA.

Pour l’Eglise évangélique en Allemagne (EKD), «chaque départ fait mal», déclare Heinrich Bedford-Strohm, président de l’EKD. «Puisqu’aujourd’hui, contrairement au passé, les gens décident en toute liberté d’appartenir ou non à l’Eglise, il est important pour nous aujourd’hui d’expliquer encore plus clairement pourquoi le message chrétien est une base si solide pour la vie». Plusieurs chercheurs ainsi que des évêques mentionnent notamment une certaine perte de crédibilité des Eglises établies et la diversification de l’offre religieuse.

Vers une diminution durable?

Une étude publiée en mai 2019 par l’Université de Fribourg-en-Brisgau a conclu que le nombre de personnes appartenant aux deux principales Eglises allemandes diminuera de moitié d’ici 2060. Bien qu’il n’existe pas de statistiques sur les raisons de ces départs, des enquêtes menées ces derniers mois suggèrent un lien avec les scandales d’abus sexuels qui ont rencontré un fort retentissement médiatique. (cath.ch/kna/be)

Le cardinal Reinhard Marx, président de la Conférence épiscopale allemande | © Flickr/Metropolico.org/CC BY-SA 2.0
22 juillet 2019 | 16:35
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 2  min.
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