En 2017, Bâle accueillera la 40e rencontre européenne de Taizé
La prochaine rencontre européenne de Taizé aura lieu à Bâle, a annoncé Frère Aloïs durant la veillée du 30 décembre 2016 aux 15’000 jeunes qui participent à la rencontre de Riga. «Après l’Espagne et la Lettonie, nous voulions revenir au centre de l’Europe», confie à cath.ch le prieur de la communauté œcuménique.
Dix ans après Genève, «le pèlerinage de confiance» retrouvera donc le sol helvétique à l’occasion du nouvel an 2017-2018. »Bâle se situe à la jonction de trois pays, ce qui permettra aux jeunes d’être accueillis non seulement en Suisse, mais aussi en France et en Allemagne», explique Frère Aloïs.
Un choix qui réjouit les évêques responsables de la pastorale des jeunes en Suisse. «Cet événement va mobiliser toutes les communautés chrétiennes», confie Mgr Alain de Raemy. «Au milieu de l’Europe, Bâle est une ville accessible, explique pour sa part Marian Eleganti. C’est également un haut lieu de la Réforme dont nous fêterons les 500 ans l’an prochain. Sans doute, l’argument a-t-il pesé dans la balance à l’heure du choix.»
«Nos liens avec la Suisse sont profonds» Frère Aloïs
«Le choix de Frère Aloïs se fonde également sur l’invitation des communautés locales», précise Frère Benoît, responsable de la communication pour la communauté de Taizé. Onze responsables d’Eglise suisses, allemands et français ont ainsi proposé Bâle comme ville hôte de la prochaine étape du pèlerinage de confiance.
Parmi eux, Mgr Felix Gmür, évêque catholique du diocèse de Bâle; Lukas Kundert, président du Conseil de l’Eglise évangélique réformée du canton de Bâle-Ville; le pasteur Frédéric Wennagel, président du Consistoire Réformé de Mulhouse ou encore Gerd Möller, doyen du décanat catholique de Wiesental.
En Suisse, pour la seconde fois
«Nos liens avec la Suisse sont profonds, relève Frère Aloïs. En premier lieu parce que notre fondateur, Frère Roger, était Vaudois. Mais aussi parce que nous gardons un souvenir lumineux des rencontres européennes qui se sont déroulées à Genève, il y a dix ans».
40’000 jeunes de toute l’Europe avaient en effet envahi la «Rome protestante» pour passer le cap de la nouvelle année avec la communauté de Taizé en 2007. Le centre des congrès de Palexpo s’était transformé en chapelle géante, alors que plus de 30’000 jeunes – soit une grande majorité – avaient trouvé une famille d’accueil dans la région lémanique.
Les rencontres de Taizé constituent «une occasion unique de rencontre dans notre pays relativement déchristianisé, explique Mgr Alain de Raemy. C’est le cas aussi ici, à Riga, où beaucoup de familles accueillent les participants. Parmi elles, bon nombre sont agnostiques, ce qui peut donner lieu à de profondes discussions avec ces jeunes qui ont soif de sens».
«Oser la rencontre!»
Difficile pour l’heure d’estimer le nombre de jeunes qui prendront part à cette 40e rencontre européenne. Ils seront sans doute plusieurs dizaines de milliers, ce qui implique une organisation logistique importante. Le choix de la ville de Bâle était d’ailleurs incertain jusqu’à ce qu’un lieu capable d’accueillir une telle foule ne se libère au dernier moment.
Quant aux fruits spirituels, encore plus dur à mesurer, «ils seront sans doute très positifs pour les différentes communautés chrétiennes», assure l’évêque des jeunes pour la Suisse alémanique, Mgr Marian Eleganti.
A Bâle, l’an prochain, Frère Aloïs renouvellera son appel à l’engagement en faveur de l’unité en Europe et dans le monde. Un engagement qui passe par la prière et la rencontre des habitants qui hébergeront les jeunes pèlerins. Dans la partie francophone du diocèse de Bâle, Bernard Voisard, responsable de la pastorale jeunesse, espère que les communautés paroissiales «oseront la rencontre» afin de porter «le message des moines de Taizé bien au-delà de leur petit village de Bourgogne». (cath.ch/pp)
Les rencontres européennes de Taizé
Les rencontres européennes de Taizé ont lieu chaque année pour le passage du nouvel an. Elles sont organisées par la Communauté monastique œcuménique de Taizé fondée en 1940 par Frère Roger Schutz (1915-2005), originaire de Provence dans le canton de Vaud. Attirés par la simplicité de la liturgie et réceptifs à l’esprit d’unité prôné par la communauté, près des deux millions de jeunes ont participé à ces rencontres qui ont préfiguré les JMJ. Elles ont connu leur apogée dans les années 90 avec en moyenne 80 à 100’000 participants.
Bâle, berceau de la Réforme et de l’unité
La ville de Bâle, considérée comme l’un des berceaux de la Réforme en Suisse, a attiré dès le 15e siècle de grands humanistes, dont le philosophe Erasme. Il s’y installera et y publiera la majeure partie de son œuvre, de 1521 à 1529. Il quittera la ville au moment où elle sera complètement acquise à la Réforme avant d’y revenir en 1535, une année avant sa mort.
En mai 1989, le Rassemblement œcuménique de Bâle marquait les esprits. Avec 700 délégués, il constituait le premier grand rassemblement des Eglises en Europe depuis la Réforme, au XVIe siècle. Il avait été inspiré par le Conseil œcuménique des Eglises qui avait appelé ses membres à agir pour promouvoir la justice, la paix et la sauvegarde de la création au moment où l’Europe, en pleine transformation, s’apprêtait à faire tomber le mur de Berlin. (cath.ch/pp)