2017: Un agenda chargé pour le pape
En 2017, le calendrier pontifical révèle un programme chargé pour le pape François, qui vient à peine de fêter ses 80 ans. De nombreux rendez-vous liturgiques et visites ad limina sont prévus, sans parler de la mise en activité de nouveaux dicastères.
Outre les Angélus dominicaux et les audiences générales du mercredi place Saint-Pierre, le calendrier liturgique offre déjà un certain nombre de rendez-vous pour ce premier semestre.
Le 25 janvier, le pape célébrera les vêpres à la basilique majeure de Saint-Paul-hors-les-Murs, pour la fête de la Conversion de saint Paul – sa fête proprement dite a lieu le 29 juin, en même temps que celle de saint Pierre. Ce sera aussi la fin de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, sur le thème: ›L’amour du Christ nous presse à la réconciliation’.
Procession de Saint-Anselme à Sainte-Sabine
Mercredi 1er mars, le pontife présidera la messe des Cendres, cérémonie d’entrée en Carême pour 40 jours. Non pas à la basilique Saint-Pierre, comme l’an dernier, mais au cours d’une procession qui aura lieu de l›église Saint-Anselme, siège du Primat bénédictin, à la basilique Sainte-Sabine, siège des dominicains, toutes deux situés sur la colline de l’Aventin. Le jubilé des 800 ans de l’Ordre créé par saint Dominique viendra juste de se conclure, en janvier, à Rome.
A la fin du Carême, le pape présidera la traditionnelle messe chrismale, le 13 avril à 9h30, Jeudi saint, à la basilique Saint-Pierre. C’est à cette occasion que l’huile sainte, le Saint Chrême, est consacrée. Elle servira tout au long de l’année pour les sacrements du baptême, de la confirmation et de l’ordre. Puis le soir à 17h, aura lieu la messe de la sainte Cène.
Le lendemain, 14 avril, le pontife célébrera la messe du Vendredi saint – de la Passion du Seigneur – à 17h, à la basilique Saint-Pierre, puis se rendra au Colisée à 21h15 pour le Chemin de croix.
Enfin, la veillée pascale aura lieu le Samedi saint à la basilique Saint-Pierre, 15 avril, à 20h30, avant la messe de Pâques le dimanche 16 avril à 10h, sur la place Saint-Pierre, suivie de la bénédiction Urbi et orbi – à la Ville et au monde – à 12h, depuis la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre.
Visites ad limina
Le pape François avait prévenu dans l’avion du retour de Géorgie et d’Azerbaïdjan, en octobre dernier: «le problème est que nous avons suspendu (…) les visites ad limina pour l’Année sainte. Je dois donc faire, l’année prochaine, les visites ad limina de deux années en une».
Les visites ad limina apostolorum – au seuil des Apôtres – sont effectuées régulièrement par les représentants des évêques du monde entier au siège de Pierre. Elles sont l’occasion de faire un tour de la situation du pays du point de vue de la foi catholique, mais aussi d’un certain nombre de rencontres avec les différents dicastères au Vatican.
C’est ainsi que les évêques du Salvador, par exemple, se retrouveront à Rome autour du pape en mars prochain, le 24, et espèrent à cette occasion promouvoir la canonisation de Mgr Oscar Romero, archevêque de San Salvador assassiné en 1980 et déjà béatifié par le pape François. La Congrégation pour le culte divin vient d’autoriser un diocèse anglais à célébrer sa mémoire liturgique, ce qui est une exception à la règle en dehors du pays d’origine du bienheureux.
Voyages hors d’Italie
Du fait de ces visites ad limina, il y aura peu de places pour les voyages», avait poursuivi le pape François au cours de la même conférence de presse d’octobre dernier. Signalant cependant un voyage confirmé au Portugal en mai, un autre en Inde et au Bangladesh, «quasiment sûrs», pour le printemps, et encore un autre en Afrique, mais ni le lieu ni la date ne sont encore fixés.
Officialisé le 17 décembre dernier, la visite du pape François à Fatima, au Portugal, aura lieu les 12 et 13 mai 2017. Dans les pas de ses prédécesseurs Jean Paul II et Benoît XVI, le pape François s’associera ainsi pleinement à la célébration du centenaire des apparitions de la Vierge, en 1917. Dans ce sanctuaire, qui reçoit chaque année des millions de visiteurs, le pape François effectuera d’ailleurs un «pèlerinage», a précisé le Saint-Siège, et non une visite d’Etat.
Le pape avait également exprimé son souhait d’aller en Colombie, mais seulement «quand tout sera sûr et certain et que le référendum soit un succès», avait-il alors affirmé. Le premier pas vers la réconciliation dans ce pays a été accompli le 28 décembre dernier, avec l’approbation par le Parlement de la loi d’amnistie des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie). Le successeur de Pierre avait reçu les deux principaux protagonistes au Vatican le 16 décembre: l’actuel président colombien Juan Manuel Santos Calderón, et son prédécesseur Alvaro Uribe, principal opposant à l’accord de paix avec les FARC.
En Italie
Le pape François se rendra également auprès d’un grand siège épiscopal italien, à Milan, le 25 mars 2017. Le cardinal Angelo Scola, archevêque de la ville et démissionnaire car âgé de 75 ans, avait présenté le 17 novembre dernier le programme de la visite du pape. Cinq rendez-vous sont prévus, dont des rencontres avec les prêtres et les familles, les prisonniers et les différentes communautés de la périphérie milanaise (italienne, Rom, musulmane, et immigrée). Le pontife ira aussi à la cathédrale pour vénérer les reliques de saint Charles Borromée (1538-1584).
Le ›développement humain’ et la communication en pleine réorganisation
C’est la première nouveauté de 2017 au sein de la Curie: le 1er janvier est officiellement entré en vigueur le nouveau dicastère annoncé en août dernier, pour le ›service du développement humain intégral’. Dirigé par le cardinal Peter Turkson, il regroupe et absorbe les quatre anciens services du Vatican chargés de la charité – l’ancien Cor unum – de l’écologie, de la santé et des migrants.
Pour cette dernière section, c’est un fait sans précédent et un indicateur du pontificat: elle sera sous l’autorité provisoire du pape lui-même. L’année 2017 devrait ainsi être marquée par une implication forte du Saint-Siège sur cette question brûlante des migrations. Pour ce faire, le pape a nommé deux sous-secrétaires qui seront donc ses collaborateurs directs.
Autre nouveauté: ce dicastère est créé ad experimentum, c’est-à-dire que son fonctionnement sera évalué avant confirmation définitive. Reflet de la méthode du discernement chère au pontife.
Après la création du Secrétariat pour l’économie en février 2014, du Secrétariat pour la communication en juin 2015, et du dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, le 17 août dernier, il s’agit d’une nouvelle étape importante dans la réforme de la curie romaine, qui vise à simplifier l’organigramme du gouvernement central de l’Eglise catholique.
En 2017, le Secrétariat pour la communication, sous la houlette de Mgr Dario Edoardo Viganò, devrait prendre son envol avec l’arrivée du portail unique des médias du Vatican, incluant textes, photos et vidéos dans toutes les langues. Il devrait voir le jour à Pâques. Depuis le 31 décembre dernier, les deux grandes entités des médias du Vatican, Radio Vatican et la télévision CTV, ont déjà été regroupées.
La Secrétairerie d’Etat au cœur des discussions du C9
Par ailleurs, le pontife poursuivra ses travaux de réforme de la Curie avec le Conseil des cardinaux, dont la prochaine réunion aura lieu les 13-14-15 février prochain. Le C9 devrait continuer sa réflexion sur la Secrétairerie d’Etat, organe central au Vatican, puisqu’elle fait office de ›Premier ministre’, de ministère de l’Intérieur et des Affaires étrangères tout à la fois.
Lors de son discours à la Curie le 22 décembre dernier, le pape François avait souligné la nécessité du «respect» de la «subsidiarité» dans les relations de la Secrétairerie d’Etat avec les différents organes de la Curie. Au moment de l’élection du pape François, à l’occasion du conclave de 2013, l’idée avait émergé de redimensionner la Secrétairerie d’Etat sur ses fonctions plus ›internationales’.
Le C9 devrait aussi poursuivre ses travaux sur la nomination des évêques. Et rendre prochainement ses conclusions sur la réforme d’autres grands dicastères comme la Congrégation pour la doctrine de la foi, celle pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, ou encore la Congrégation pour les causes des saints.
La réforme est intérieure
Mais la réforme de la Curie n’est pas d’abord un «maquillage» ou un «lifting», avait rappelé le pape le 22 décembre: elle est avant tout une «conversion». C’est pourquoi la préparation du prochain synode de 2018 sur les jeunes et les vocations devrait retenir l’attention du pontife en 2017. Un questionnaire devrait être envoyé cette année aux diocèses.
Une telle réflexion se situera aussi dans le prolongement de l’instruction sur la formation dans les séminaires, rendue publique le 8 décembre au Vatican. Elle rappelait la nécessité d’une formation humaine au sacerdoce, mais aussi d’une vie intérieure des futurs prêtres. Dans l’histoire de l’Eglise, la réforme est toujours passée en premier lieu par le clergé. (cath.ch/imedia/ap/rz)