La cathédrale de Ratisbonne en Allemagne (photo Wikimedia commons Omnidoom 999 CC BY-SA 2.5)
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200 enfants de la chorale de Ratisbonne victimes d'abus

Quelque deux cents enfants de la célèbre maîtrise de la cathédrale de Ratisbonne, en Allemagne, ont été victimes d’abus et de violences entre les années 1950 et 1990. Georg Ratzinger, le frère du pape Benoît XVI, directeur du chœur, était au courant des faits.

Le rapport présenté le 8 janvier 2016 fait état de coups de verges, de trousseaux de clés, de gifles, de privation de nourriture et d’abus sexuels allant de l’attouchement jusqu’au viol. Un ‘système de peur’ régnait au sein de l’internat de la chorale.

L’avocat Ulrich Weber, chargé par le diocèse en avril 2015 de faire une enquête sur l’école de la maîtrise, a livré un premier rapport intermédiaire. Le nombre de cas de violences physiques recensées se monte à 231. Douze personnes ont fait en outre état d’abus sexuels.

Pour l’avocat, le nombre des faits réels pourrait être encore beaucoup plus élevé. Selon lui, un tiers des 700 enfants ayant fréquenté dans ces années-là les écoles d’Etterzhausen et de Pielenhofen ont pu être victimes de violences. On ne peut pas exclure que les punitions corporelles aient parfois dégénéré en abus sexuels.

Le directeur de l’école d’ Etterzhausen, en poste de 1953 à 1992, avait été déjà dénoncé dans les années 1970 pour son comportement. Le comité de direction de la maîtrise lui avait fait savoir qu’il ne tolérerait plus les coups sur les élèves. Mais cet avertissement ne semble n’avoir eu que peu d’effet sur le directeur qui a défendu ses méthodes d’éducation jusqu’à son départ. En outre, les élèves qui avaient dénoncé les faits n’ont reçu que très peu de soutien de leurs parents ou d’autres responsables. La réponse la plus courante étant «tu l’as bien mérité !».

Un nombre réduit d’auteurs

Le nombre des auteurs de violence sur les enfants semble être assez réduit parmi les prêtres et les enseignants, mais la plupart des autres étaient au courant. Pour Ulrich Weber, il ne fait pas de doute que Georg Ratzinger, le frère du pape Benoît XVI, qui dirigeait la maîtrise, connaissait les faits.

L’avocat s’est par ailleurs félicité de la collaboration avec le diocèse et avec la direction actuelle de la maîtrise. Une commission de conseil et de conciliation comprenant des représentants des victimes de la maîtrise et du diocèse devrait être constituée prochainement. (cath.ch-apic/kna/mp)

La cathédrale de Ratisbonne en Allemagne (photo Wikimedia commons Omnidoom 999 CC BY-SA 2.5)
9 janvier 2016 | 10:59
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
Abus sexuels (1289), Ratisbonne (12), violences (38)
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