2% des Chinois seraient chrétiens
Deux pourcents des Chinois serait aujourd’hui chrétiens estime l’institut de sondage américain Pew Research Center. Sans nier la difficulté de l’exercice de dénombrement dans un pays sous contrôle total du Parti communiste, le rapport, publié le 30 août 2023, estime qu’un habitant sur dix s’y identifie aujourd’hui formellement à une religion.
Si de nombreux adultes chinois participent à des pratiques rituelles ou ont des croyances religieuses,ils ne sont que 10% à s’identifier formellement à une religion , note l’étude américaine, relatée par La Croix.
Le Pew Research Center – au même titre que toutes les autres organisations non chinoises – n’est évidemment pas autorisé à mener des études de terrain en Chine. Pour dégager des tendances, l’institut américain s’est appuyé sur des travaux de groupes académiques locaux ainsi que sur les données officielles du gouvernement et d’associations religieuses affiliées au pouvoir central – comme l’Association islamique de Chine, le Conseil du christianisme chinois (CCC) et le Mouvement patriotique des trois Autonomies, côté protestant, ou l’Association patriotique des catholiques chinois.
Un syncrétisme très fort
Le premier constat relève que si de nombreux Chinois ont des croyances religieuses, seulement un sur dix s’identifie formellement à une religion organisée. Ainsi 4% des Chinois se disent bouddhistes, 2% chrétiens et 2% musulmans, selon le rapport qui cite les données de l’Enquête sociale générale chinoise de 2018.
3 % de la population majeure s’identifierait à des croyances qualifiées de «folkloriques», dans un pays par ailleurs fortement marqué, comme souvent en Asie, par un fort syncrétisme. Les traditions qui mélangent les croyances et pratiques bouddhistes, taoïstes, confucéennes et autres font partie des expressions les plus courantes de la religion en Chine.
Autre donnée notable, 13% des fidèles se revendiquant d’une religion précise ont déclaré que celle-ci occupe une place très importante ou assez importante dans leur vie. Mais la pratique religieuse continue de se heurter à de nombreux obstacles, depuis l’adoption en 2015 par le président Xi Jinping d’un plan de sinisation des religions. Visant à rendre les différentes confessions compatibles avec la «culture communiste chinoise», cette politique a en effet renforcé drastiquement le contrôle sur les communautés religieuses, qu’elles soient officielles ou clandestines. (cath.ch/cx/mp)