Etats-Unis: Soutien timide à l’ordination des femmes

157 prêtres derrière le Père Roy Bourgeois

Washington, 25 juillet 2011 (Apic) Plus de 150 prêtres catholiques soutiennent le Père Roy Bourgeois, menacé de renvoi après avoir participé à l’ordination d’une femme, indique «The New York Times» le 22 juillet 2011.

Dans une déclaration commune, 157 prêtres américains affirment soutenir le Père Bourgeois dans son «droit à exprimer sa conscience». Une formulation prudente qui expliquerait, selon «The New York Times», le succès de l’initiative. Car le Père Bourgeois ne s’est pas contenté d’appuyer l’ordination des femmes par les mots, il y a également pris part dans les actes. Une attitude que le Vatican ne saurait tolérer.

Pour Rome, la question de l’ordination des femmes n’est pas sujette à discussion. Dans sa lettre apostolique «Ordinatio Sacerdotalis», datée de 1994, le pape Jean-Paul II tentait de mettre fin au débat, affirmant que l’Eglise n’a pas autorité pour ordonner les femmes. Parmi les arguments avancés, le fait qu’il n’y ait eu que des hommes parmi les disciples de Jésus ou que l’ordination féminine n’ait jamais fait partie des pratiques de l’Eglise. Mais avec la diminution critique du nombre de prêtres, le débat ne cesse d’être relancé.

«Le sexisme est un péché»

Suite à sa participation à une cérémonie d’ordination illicite, organisée par le groupe «Roman Catholic Womenpriests», le Père Bourgeois a reçu une lettre du Vatican en 2008, le menaçant d’excommunication s’il ne se rétractait pas. En réponse, le prêtre a adressé une longue lettre au Vatican dans laquelle il affirmait vouloir suivre sa conscience. Si, dans un premier temps, la congrégation des missionnaires de Maryknoll – à laquelle il appartient – ne l’a pas démis de ses fonctions, elle lui a récemment fait parvenir la première des deux «monitions canoniques» qui devraient déboucher sur son renvoi.

Pour le Père Bourgeois, se rétracter pour sauver son sacerdoce ou sa retraite correspondrait à un mensonge. Interviewé par «The New York Times», il a affirmé: «Il s’agit ici clairement à mon avis d’une question de sexisme, et tout comme le racisme, c’est un péché». Et d’ajouter: «Cela ne peut pas être justifié, peu importe combien nous, prêtres et dirigeants de l’Eglise – à commencer par le pape –, essayons de justifier l’exclusion des femmes. Ce n’est pas la voie de Dieu. C’est la voie des hommes.»

«Appel à la désobéissance»

La déclaration des prêtres américains suit de près l’»Appel à la désobéissance» lancé le mois passé en Australie par plus de 300 prêtres et diacres. Ces derniers avaient abasourdi les évêques du pays en s’engageant à promouvoir activement le sacerdoce pour les femmes et hommes mariés et à réciter des prières publiques pour «la réforme de l’Eglise» lors de chaque messe.

L’Appel des prêtres australiens ne tombe cependant pas du ciel. Depuis le mois de mai 2011, l’Eglise australienne est secouée par la révocation de Mgr William Morris, évêque de Toowoomba depuis 1992. Ce dernier avait publié une lettre pastorale affirmant que, face à la diminution du nombre de prêtres, il ordonnerait des femmes et des hommes mariés «si Rome le permettait». Après enquête, le Vatican l’avait forcé à démissionner. (apic/thenewyorktimes/amc)

25 juillet 2011 | 13:38
par webmaster@kath.ch
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