L'archevêché de Djakarta condamne les attaques terroristes
Après l’attentat qui a frappé, le 14 janvier 2016 le cœur de la capitale indonésienne, l’archevêché de Djakarta condamne fermement «des actes qui ignorent l’humanité et sèment la terreur dans la population». Les attaques qui ont fait sept morts et vingt blessés, étaient redoutées par le gouvernement indonésien.
Selon la police de Djakarta, au moins sept personnes, dont cinq faisaient partie du commando, ont été tuées lors des attaques. Deux des assaillants étaient des kamikazes. Au moins 20 personnes ont été blessées. À l’image de ce qui s’était passé à Paris dans la nuit du 13 novembre 2015, avec le hashtag «Pray for Paris», le hashtag «Pray for Djakarta» s’est répandu sur les réseaux sociaux dans cette journée du 14 janvier.
L’archevêché de Djakarta condamne les attaques
Après six ans sans attentat, l’attaque de Djakarta confirme la menace terroriste en Indonésie, pays à la plus forte population musulmane du monde. »Nous sommes très affectés par ces attaques. Nous condamnons fermement de tels actes qui ignorent l’humanité et sèment la terreur parmi la population indonésienne», a déclaré Veronica Wiwiek Sulistyo, présidente du forum de la société catholique indonésienne de l’archidiocèse de la capitale. «Nous espérons que le gouvernement, sera en mesure, avec ses forces militaires et policières, de protéger tous les indonésiens», a-t-elle ajouté.
L’Aide à l’Église en détresse (AED) a interrogé le Père jésuite Franz Magnis-Suseno, professeur de philosophie à l’université de Djakarta. Ce prêtre d’origine polonaise, qui vit en Indonésie depuis plus de 50 ans et a pris la nationalité indonésienne, estime que cette attaque est une sonnette d’alarme pour tous les Indonésiens et surtout pour les musulmans. «Ils doivent prendre conscience du danger du terrorisme», a mis en garde le jésuite. Il estime plausible que l’attentat ait été commis par des sympathisants de l’État islamique, comme un signe envoyé à l’Occident, mais sans relation directe avec la situation interreligieuse dans le pays.
Des craintes confirmées
Ridwan Habib, analyste de l’université d’Etat d’Indonésie dans le domaine de la défense et du renseignement a expliqué au site Ucanews.com que ces attaques signalent la présence du groupe terroriste Etat islamique sur le sol indonésien. Un commando de la police anti- terroriste a arrêté, le 9 janvier 2016, deux sympathisants présumés de Daech. «Si des terroristes sont arrêtés, d’autres répliqueront très rapidement. C’est leur tactique. Ils ont leurs officiers de renseignement et leur stratégie», explique Ridwan Habib. «Rappelez-vous que le groupe Etat islamique a dit que l’Indonésie serait au centre de l’attention internationale», a ajouté le spécialiste. Le gouvernement avait mobilisé 150’000 membres des forces de l’ordre pour protéger les églises pendant les fêtes de Noël.
Encadré
Un modèle harmonieux, mais fragilisé
L’Indonésie compte 87,2% de musulmans et près de 10% de chrétiens, soit une minorité formant tout de même un groupe significatif d’environ 25 millions de personnes. L’Indonésie offre dans la plupart des îles de l’archipel un modèle respectueux des différentes traditions religieuses, avec toutefois des exceptions locales comme dans la province d’Aceh, où des églises avaient été détruites en octobre dernier par les autorités, sous pression des groupes musulmans extrémistes. L’islamisme progresse et fragilise le modèle de cohabitation indonésien, via notamment la diffusion de l’idéologie wahhabite soutenue par des financements saoudiens. (cath.ch-apic/RV/ucanews/bh)