Mgr Tarcisio Bertone: «Les 150’000 euros ne sont pas un 'dédommagement'»

Les 150 000 euros que le cardinal Tarcisio Bertone a donné à l’hôpital du Bambino Gesù ne sont «absolument pas un dédommagement», s’est défendu l’ancien secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le 20 décembre 2015, dans un entretien au quotidien italien Corriere.

Il s’agit d’une «donation volontaire, avec mon argent, pour soutenir un projet de recherche sur les maladies rares. Un versement à titre de bienfaisance pour l’hôpital, victime d’une opération illicite réalisée par d’autres sans que j’ai été a u courant», a-t-il expliqué.

Le haut prélat italien a également rappelé avoir payé de sa poche 300 000 euros pour rénover cet appartenant dont le Gouvernorat de l’Etat de la Cité du Vatican est propriétaire. C’est la Fondation du Bambino Gesù qui aurait ensuite versé 200 000 euros de plus, mais le cardinal nie à nouveau avoir été au courant de ce versement.

«Le cardinal Bertone n’a pas reçu directement d’argent, mais il a reconnu que nous avons eu un dommage et donc il se tourne vers nous avec une donation de 150’000 euros». C’est ce qu’a annoncé à la presse la présidente de l’hôpital pédiatrique Bambino Gesù, Mariella Enoc, le 19 décembre 2015, selon le site Vatican Insider, en marge d’une visite du cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège. Le prédécesseur de ce dernier, le cardinal Tarcisio Bertone, avait été accusé d’avoir bénéficié d’argent de la Fondation Bambino Gesù pour rénover son grand appartement au Vatican.

Dans son ouvrage Avarice (Feltrinelli),paru début novembre, le journaliste Emiliano Fittipaldi assurait que cette fondation, née pour recueillir les dons en faveur des enfants malades, aurait payé une partie des travaux faits dans le nouvel appartement du cardinal Tarcisio Bertone, ancien secrétaire d’Etat du Saint-Siège. Le journaliste italien est actuellement en procès au Vatican pour avoir révélé plusieurs informations confidentielles sur divers scandales financiers au Vatican, une affaire rebaptisée ›Vatileaks 2’. «D’autres responsabilités du passé de type administratif», a ajouté Mariella Enoc, en référence à d’éventuels mouvements d’argent suspects à l’hôpital, seraient actuellement étudiés par la justice vaticane.

Une activité «complètement renouvelée»

Lors de sa traditionnelle visite de Noël à l’hôpital Bambino Gesù, le cardinal Pietro Parolin a pour sa part souhaité «que les ombres qui traversent le ciel de l’hôpital Bambino Gesù puissent bientôt se dissiper et le climat se rasséréner toujours plus», a rapporté L’Osservatore Romano daté du 20 décembre. A la veille de la publication du livre Avarice, la fondation avait publié un communiqué à l’issue de la première réunion de son tout nouveau conseil de direction, assurant que les mots d’ordre étaient à présent «transparence, solidarité, innovation». Le cardinal Parolin, après avoir nommé sept nouveaux conseillers (dont la nouvelle présidente), avait alors salué les débuts d’une activité «complètement renouvelée» pour l’hôpital. (cath.ch-apic/imedia/bl/bh)