100 ans du génocide arménien: célébration œcuménique le 7 juin à la cathédrale de Lausanne

Lausanne, 1^er juin 2015 (Apic) Plusieurs centaines de personnes sont attendues dimanche 7 juin à la cathédrale de Lausanne pour une grande célébration œcuménique de commémoration des 100 ans du génocide arménien. La cérémonie fera également mémoire des minorités chrétiennes assyro-chaldéenne et syriaque, victimes souvent méconnues et oubliées du génocide de 1915 perpétré lors de l’effondrement de l’Empire Ottoman.

La célébration à la cathédrale, à laquelle participeront des représentants des Eglises arméniennes et syriaques, sera précédée d’un colloque intitulé «Génocide arménien: 100 ans après. Quel ‘vivre ensemble’ aujourd’hui ?» Il est organisé du 4 au 7 juin 2015 à Lausanne à l’initiative de la Communauté des Eglises chrétiennes dans le canton de Vaud (CECCV). Programme: www.ceccv.ch

Charles Aznavour ne viendra pas

Invité d’honneur, Charles Aznavour, ambassadeur d’Arménie en Suisse, étant absent de Suisse à cette période, s’est fait excuser, tout en saluant l’engagement des Eglises en faveur des chrétiens persécutés. En ce centième anniversaire du génocide, les organisateurs du colloque rappellent un fait douloureux: à l’époque, bien qu’ils en eussent connaissance, «les pays occidentaux, pourtant avertis, n’ont pas freiné les massacres!». Il s’agit désormais d’être plus vigilants, en raison notamment des tragiques événements en cours au Moyen-Orient.

Suite à un voyage en Arménie en 2014, la CECCV a décidé de mettre sur pied un colloque de trois jours ouvert à tous, dans l’intention de «rendre hommage aux descendants de cette histoire tragique et faire mémoire avec eux, dans la prière, d’un passé douloureux. Mais aussi, à l’heure des événements actuels du Moyen Orient, oser des pistes d’ouverture et d’espoir, vers un ‘vivre ensemble’ possible, là-bas…et ici».

Témoignage de l’archevêque irakien Georges Casmoussa

Le colloque donnera la parole à des historiens, à des témoins de la situation actuelle et à des acteurs de la rencontre interculturelle et interreligieuse. Envoyé du catholicos Karekine II, patriarche de l’Eglise apostolique arménienne résidant à Etchmiadzine, l’évêque Bagrat Galstanyan remplacera Mgr Yeznik Petrosian, archevêque du diocèse de Tavush, en Arménie. Mgr Georges Casmoussa, vicaire patriarcal de l’Eglise syriaque catholique et ancien archevêque de Mossoul, deuxième ville d’Irak, occupée depuis un an par les jihadistes de l’Etat islamique, donnera un témoignage dimanche matin, lors de la messe à la Basilique Notre-Dame, au Valentin, et participera aux conférences de l’après-midi à la Salle Notre-Dame.

Venue d’Istanbul, Rakel Dink, présidente de la Fondation Hrant Dink, témoignera samedi à la Maison Saint Jean (Av. de Cour 138). Son mari, le journaliste d’origine arménienne Hrant Dink, a été assassiné par un nationaliste turc de 17 ans le 19 janvier 2007 dans le quartier d’Osmanbey à Istanbul, devant les locaux de son journal bilingue Agos.

Films, concerts, conférences

Les manifestations commenceront jeudi soir 4 juin par la projection de films arméniens au Casino de Montbenon. Le contexte historique de l’Empire Ottoman, en 1915, sera développé vendredi 5 juin à la Maison Saint Jean, avec Hans-Lukas Kieser, professeur d’histoire moderne du monde ottoman et turc à l’Université de Zurich. Le génocide arménien sera notamment développé par l’historien Mehmet Polatel, de la Fondation Hrant Dink, à Istanbul. Le génocide assyro-chaldéen-syriaque sera expliqué par Joseph Yacoub, professeur honoraire de la Faculté de sciences politiques de l’Université catholique de Lyon.

La situation actuelle au Moyen Orient sera analysée le samedi 6 juin à la Maison Saint Jean par Jordi Tejel, professeur d’histoire internationale à l’Université de Genève, tandis que la situation des Eglises sera développée par Carla Kijoyan, secrétaire exécutive au Conseil œcuménique des Eglises (COE) à Genève.

Samedi 6 juin, en l’église Saint-François, le Quintet Luys, venu d’Erevan, la capitale de l’Arménie, donnera un concert de chants arméniens, qui sera suivi d’un culte protestant, en prière avec les chrétiens du Moyen-Orient.

Encadré

La communauté des Eglises chrétiennes dans le canton de Vaud (CECCV)

Sont membres de la CECCV: l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud; l’Eglise catholique-romaine; la Fédération évangélique vaudoise (Fédération romande d’Eglises évangéliques; Armée du Salut, Eglises Apostoliques Evangéliques Romandes, Association Vaudoise d’Eglises Evangéliques, Union des Eglises Evangéliques de Réveil); l’Eglise orthodoxe (Patriarcats de Constantinople, Moscou, Roumanie et Serbie); Eglise adventiste; Eglise anglicane; Eglise catholique-chrétienne; Eglise évangélique luthérienne; Eglise évangélique méthodiste; Eglise presbytérienne d’Ecosse; Eglise copte orthodoxe; Eglise orthodoxe éthiopienne; Eglise orthodoxe érythréenne. (apic/be)