Le pape plaide auprès des évêques de Pologne pour l'accueil des réfugiés
Longuement et à huis clos, le pape François a dialogué avec les évêques de Pologne dans la cathédrale de Cracovie, le 27 juillet 2016 en fin d’après-midi. La sécularisation en Europe, les œuvres de miséricorde, l’intégration des mouvements dans la vie paroissiale et l’accueil des réfugiés étaient au cœur de ce dialogue, a indiqué par la suite le président de l’épiscopat polonais.
Lors d’une rencontre avec la presse, le président de la Conférence épiscopale polonaise, Mgr Stanislaw Gadecki, a tenu à préciser que le pape n’était pas venu «fustiger» les évêques, lors de cette rencontre privée. L’archevêque de Poznań a assuré que le dialogue avec le pape s’était déroulé dans un climat très chaleureux.
Sur la question délicate des réfugiés, a rapporté le prélat polonais, le pape a encouragé les évêques à se conformer à «l’Evangile qui enjoint d’aider ceux qui sont affligés». Il a fait une distinction entre ceux qui quittent leur pays à la recherche d’un travail – comme ce fut le cas de nombreux Polonais mais aussi de ses propres parents partis d’Italie pour l’Argentine -, et ceux qui fuient la guerre et la faim.
Lutter contre «le terrorisme des bavardages»
Le pape a alors soutenu devant les évêques que l’une des solutions à la crise était de chercher à résoudre les problèmes dans les pays d’origine. Il a également dénoncé, une nouvelle fois, la «colonisation culturelle et idéologique» à l’origine de nombreuses exclusions, ou encore la vente d’armes et l’idolâtrie de l’argent qui alimentent de nombreux conflits.
Devant les quelque 130 évêques polonais, le pape François a par ailleurs exprimé son souhait de se rendre, sans probablement pouvoir le visiter, auprès du cardinal Franciszek Macharski, hospitalisé à Cracovie. A 89 ans, l’ancien archevêque de la ville est inconscient depuis une chute, le 12 juin dernier.
Après sa rencontre avec les évêques, le pape s’est rendu à l’archevêché de Cracovie, qui fut la résidence du cardinal Karol Wojtyla, devenu Jean Paul II. Depuis l’archevêché, il a répondu en direct par liaison télévisée aux jeunes Italiens réunis pour les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) à Cracovie. Il les a exhortés à «construire des ponts» ainsi qu’à «lutter contre le terrorisme des bavardages».
«Faites du bruit toute la nuit»
Fidèle à la tradition instaurée par Jean Paul II puis reprise par Benoît XVI lors de sa visite à Cracovie en mai 2006, le pape François est ensuite apparu au balcon central de l’archevêché. Devant plusieurs milliers de jeunes enthousiastes, il a évoqué avec gravité le décès des suites d’un cancer, début juillet, d’un Polonais de 22 ans qui avait activement participé à la préparation des JMJ et retrouvé la foi. Le pape a invité à prier pour l’âme de ce jeune et donné sa bénédiction, avant de lancer à son auditoire: «maintenant, faites votre devoir qui est de faire du bruit toute la nuit, et faites voir votre joie chrétienne!» (cath.ch-apic/imedia/ami/rz)