Homélie du 30 octobre 2024 (Mt 22, 1-14)
Père Innocent Baba Abagoami – Chapelle de l’Ecole des Missions, Le Bouveret, VS
A l’occasion de ce dimanche de la Mission Universelle, le Pape François nous donne à méditer cette parabole de Jésus sur les invités au repas des noces du fils du roi : ›Allez et invitez tout le monde à la noce.’
Deux parties dans cet Evangile : il y a d’abord l’histoire des invités. Puis, il y a l’histoire de cet habit de fête. Au début de la parabole, le roi nous dit sa volonté d’inviter tous ses proches à l’occasion du repas des noces de son fils. Mais voilà, ces invités-là trouvent toutes sortes d’excuses pour refuser, ils vont même jusqu’à tuer les envoyés du roi… Alors le roi se fâche, il les élimine, puis il envoie ses serviteurs aux carrefours inviter tous les passants :
›Allez et invitez tout le monde à la noce, sans distinction….’ Et la salle de noce est finalement remplie par tous les convives.
L’amour de Dieu dépasse toutes nos frontières
Quel est le sens de cette parabole ? De qui s’agit-il ? ou de quoi s’agit il ?
Les premiers invités de Dieu notre Père, c’est le peuple juif, mais ses responsables refusent d’écouter Jésus-Christ ou du moins ils l’écoutent mal.
Par contre, le petit peuple, les pauvres, les rejetés, sont beaucoup plus accueillants, et ce sont eux qui viennent remplir la salle de fête.
Rappelons-nous que Jésus dit par ailleurs : › Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux touts petits … Béni sois-tu.’
C’est le premier enseignement donné par Jésus : le salut de Jésus-Christ n’est pas réservé à une élite de gens parfaits, de gens savants. L’amour de Dieu en Jésus-Christ dépasse toutes les frontières de nos églises, dépasse toutes nos frontières, sociales, politiques, culturelles et même religieuses.
Tous, africains, asiatiques, américains, européens, australiens, nous sommes pareillement appelés, d’abord à connaître la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ.
Mais surtout, nous sommes tous pareillement appelés aussi à rejoindre nos frères et sœurs en Eglise pour construire ensemble le monde nouveau selon le cœur de Dieu, un monde où il y aura seulement l’amour, plus de gens pauvres, plus de gens malades, plus de de gens tristes, plus de guerres.
Le moment de nous réveiller
Le moment est donc venu de nous réveiller en Suisse, en Europe pour mieux participer à la vie de l’Eglise, le moment est venu d’appeler nos frères et sœurs à venir ou à revenir à l’Eglise, sans peur et sans complexe, pour mieux participer à cette fête, à ce renouveau de l’Eglise et du monde, malgré tous les événements contraires que nous connaissons et que nous regrettons, aussi bien dans l’Eglise que dans le monde.
Adopter des comportements nouveaux
Dans la deuxième partie, il est question d’un habit de fête que doivent porter tous les invités rencontrés aux carrefours. L’histoire se termine mal pour celui qui n’a pas pris le temps de se changer. C’est le deuxième enseignement de Jésus dans l’Evangile d’aujourd’hui : Répondre à l’invitation du Seigneur, c’est bien… mais cela ne suffit pas. Il nous faut encore nous changer et porter l’habit de fête. C’est-à-dire, il ne suffit pas d’être baptisé et de venir à la messe, il nous faut encore adopter des comportements nouveaux, il faut nous engager.
Le moment est donc venu de nous ouvrir davantage aux Paroles de Dieu et aux appels de l’Esprit Saint. Pour mieux faire ensemble ce que le Christ et ce que les autres attendent de nous, dans la société, en famille et en Eglise.
L’Eglise elle-même continue de s’ouvrir toujours davantage aux Paroles de Dieu et aux appels de l’Esprit-Saint dans le monde d’aujourd’hui.
C’est justement le sens de ce Synode sur la Synodalité. Laïcs engagés, religieux et clergé, cherchons comment marcher davantage ensemble, à l’écoute de l’Esprit-Saint à l’action dans le monde d’aujourd’hui.
A ce propos, je me rappelle ce que le Pape François disait il y a quelques années déjà et qui est toujours valable : ›L’Eglise est comme un hôpital de campagne après une bataille. L’important aujourd’hui, c’est qu’elle réchauffe le cœur des fidèles et qu’elle soigne les blessures. Ensuite, nous pourrons nous occuper du reste, même si le reste est également important.’
Une Eglise plus proche des gens, plus accueillante
Et là, nous rejoignons le témoignage de l’Evêque de Goma en RDC, Mgr Willy NGUMBI NGENGELE: ›N’oubliez pas qu’il y a la guerre au Congo, dans l’Est du pays, car nos ressources minières intéressent les pays voisins : d’où les maisons brûlées ou détruites, des femmes et des jeunes filles violées, des enfants orphelins, En fait, c’est tout l’avenir du pays qui est en jeu.’
Avec Laurentine KABISA et avec le Docteur Denis MUKWEGE, avec l’évêque de Goma, et avec notre Pape François, portons leur projet d’une Eglise, plus proche des gens, plus engagée et plus accueillante à toutes leurs situations, à tous leurs besoins, une Eglise prête à adopter, elle aussi, des comportements nouveaux pour un monde nouveau.
Seigneur Jésus-Christ., tu nous appelles, aujourd’hui encore, à adopter des comportements nouveaux pour mieux participer à la fête autour de toi. Merci. Que tes Paroles nous rendent plus vaillants pour changer nos cœurs et nos vies. Que ton Esprit-Saint nous remplisse de paix, de joie et d’espérance, pour continuer de construire ensemble l’Eglise et ce monde que tu nous confies. Alors, sur les chemins de la vie, et malgré nos problèmes, nous pourrons, à notre tour, inviter tous nos frères et sœurs à nous rejoindre en Eglise. AMEN.
Dimanche de la Mission universelle
Lectures bibliques : Hébreux 4, 14-16; Psaume 120; Matthieu 22, 1-14
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