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Homélie

Homélie du 23 mars 2025 (Lc 13, 1-9)

Chanoine Jean-Jacques Martin – Cathédrale Saint-Nicolas, Fribourg

Que veux-tu que je fasse pour toi ?

Je pense que vous serez d’accord avec moi pour dire que lorsque je regarde mon journal pendant mon petit-déjeuner, que j’ouvre la TV pour voir les dernières nouvelles ou quand je consulte mon ordinateur, je suis obligé de reconnaître que je suis confronté à de très nombreuses et violentes mauvaises nouvelles.

Et je suis souvent confronté également à des personnes qui me disent : « Et ton bon Dieu, il permet tout cela ? » Guerres, catastrophes naturelles, violences, destructions, déplacements de milliers de personnes., la haine des hommes. Alors oui nous sommes en droit de nous poser la question : et Dieu dans tout cela ? Pourquoi eux ? Qui porte la responsabilité ?

Pourquoi ? respecter ce cri de détresse

Face à tant de malheur, nous sommes souvent bouleversés. Et nous avons envie de crier à Dieu : pourquoi ? qu’ai-je fait de mal ?
Il faut respecter ce cri, ce cri de détresse. Je crois pourvoir dire que c’est une étape normale de la prière pour celles et ceux qui sont éprouvés. Il suffit de lire les psaumes dans la bible pour s’en rendre compte.

Dieu n’est pas responsable des malheurs qui nous arrivent

Il faut respecter ce cri, mais il faut surtout accueillir ce que Jésus nous dit dans l’évangile que nous venons d’entendre : les victimes de ces malheurs ne sont pas plus pécheurs que les autres.
Ils n’ont absolument pas mérité ce qui leur arrive. Et nous n’avons pas le droit de dire que Dieu les punis. Dieu n’est pas punition ! Dieu est notre Père et il aime chacune et chacun d’entre nous, il veut notre bonheur !
N’oublions jamais que Dieu ne nous contraint pas, il nous laisse toujours libre de l’aimer et aussi bien entendu d’aimer notre prochain.
Dieu ne nous quitte pas, c’est l’homme qui, dans sa liberté justement, décide ou non de vivre en compagnie de Dieu. En disant cela je comprends un peu mieux, du moins je l’espère, que Dieu n’est pas responsable des malheurs que nous sommes appelés à vivre.

Vous l’aurez remarqué dans l’évangile, le vigneron demande une année supplémentaire pour son figuier.
Alors, chers amis, je nous demande si ce ne serait pas bien de prendre, de demander nous aussi un temps supplémentaire pour laisser Dieu agir en nous, car Dieu me fait toujours confiance et il ose même me dire : « Qu’est-ce que je peux faire pour toi ? »

Quels gestes ou quelles paroles pour exprimer ma foi ?

Alors, ce moment de carême qui nous est offert est un moment de conversion pour nous ressaisir. En année jubilaire, prenons donc le temps de nous poser la question de savoir si ma manière de m’approcher de Dieu pour aller vers Jésus dans l’Esprit est satisfaisante ou non, car Il me fait toujours confiance., je le répète : c’est tellement important.
Quels gestes ou quelles paroles pour exprimer ma foi ? Qu’est-ce que je peux faire pour vivre ma foi et faire vivre mon Eglise ?

Oh je le sais bien. Vous êtes nombreux à donner de votre temps pour que fonctionne le mieux possible votre paroisse, votre unité pastorale, vous qui êtes ici dans cette cathédrale mais vous aussi les malades qui partagez notre prière grâce à RTS-Espace 2 vous qui justement par votre prière faites le mieux possible !

Et notre Dieu fait preuve d’une très belle patience. Attention, cela ne veut pas dire qu’il n’est pas pressé ! Il veut ce qu’il y a de meilleur pour nous. Aussi il nous tend toujours la main car nos maladresses, nos hésitations, nos péchés ne le découragent jamais car il veut que nous soyons sauvés.
C’est la raison pour laquelle il met sur notre route des personnes qui nous font signe, qui nous montre le chemin de la conversion, qui nous indique la route à suivre pour aller vers ce Dieu qui nous fait confiance. Il est toujours prêt à venir nous chercher même si on est égaré, même si on n’y croit plus tellement. Il veut le meilleur pour nous : « que veux-tu que je fasse pour toi ? »

Revenons à la parabole du figuier qui ne donnait pas de fruits : il y a comme un avertissement de la part de Dieu car il attend aussi de nous que nous portions du fruit. Mais, reconnaissons-le, à cause de nos faiblesses il lui arrive d’être déçu.
Il lui arrive aussi de s’impatienter, mais il est tout de même prêt à temporiser, à tout faire pour nous permettre de porter de bons fruits.

Accueillons cet appel urgent à revenir vers le Seigneur. Le carême nous offre ce temps favorable. C’est une nouvelle chance à ne pas manquer !
Mais attention, sa miséricorde ne doit pas être un prétexte pour reporter justement ce moment de changer de vie. La conversion est urgente !

Alors bonne continuation du carême. AMEN !

3e dimanche de Carême
Lectures bibliques : Exode 3,1-15; Psaume 102; 1 Corinthiens 10, 1-12; Luc 13, 1-9

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23 mars 2025 | 09:35
Temps de lecture : env. 3  min.
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