
Voir Jésus à la manière d'un amoureux!
La transfiguration, c’est voir Jésus avec un regard nouveau. Comme celui d’un amoureux. Comme celui qui a la foi. Vous imaginez la beauté de ce Seigneur, resplendissant, glorieux, plus lumineux que la lumière? 2e dimanche Carême C (Lc 9, 28 – 36)
La transfiguration. Voilà un mot que l’on n’utilise que dans les sacristies et les églises. Un mot difficile qui signifie littéralement le changement miraculeux dans l’apparence du Christ au Mont Tabor.
D’accord! Mais dans l’ordinaire de nos vies, comment pouvons-nous nous représenter ce phénomène? Comment comprendre ceux qui ont fait l’expérience de Jésus-Transfiguré?
Le Père Cantalamessa recourt à une belle image. Il écrit que «pour que les choses changent pour nous, comme pour les trois disciples sur le Mont Thabor, il faut que se produise dans nos vies ce qui arrive à un jeune qui tombe amoureux. Lorsqu’on tombe amoureux, l’autre, la personne aimée, qui avant été un parmi tant d’autres, ou peut-être un inconnu, devient soudain l’unique, le seul au monde qui intéresse. Tout le reste passe à l’arrière-plan et se place comme sur un fond neutre. On n’est plus capable de penser à autre chose. Une véritable transfiguration se produit. On voit la personne aimée comme dans un halo de lumière. Tout semble beau chez elle, même les défauts, et on ne se sent pas digne d’elle».
Excellente idée! La transfiguration, c’est comme voir l’autre à la manière d’un amoureux.
Le Père Cantalamessa poursuit son explication en affirmant que «le vrai amour produit de l’humilité. Quelque chose change aussi concrètement dans les habitudes de vie. J’ai connu des jeunes que les parents ne réussissaient pas à tirer de leur lit le matin pour aller à l’école; si on leur trouvait un travail, ils l’abandonnaient bien vite ou ils traînaient dans leurs études sans jamais obtenir de diplôme. Et voilà qu’une fois amoureux et fiancés, le matin ils sautent du lit, ils deviennent impatients de terminer leurs études et s’ils ont un travail, ils le gardent précieusement. Que s’est-il passé? Rien. Tout simplement, ce qu’ils faisaient auparavant par «obligation», ils le font maintenant par «attraction». Et l’attraction est capable de faire faire des choses qu’aucune obligation ne réussit à faire faire; elle donne des ailes».
Oui, la transfiguration, c’est voir Jésus avec un regard nouveau. Comme celui d’un amoureux. Comme celui qui a la foi. Vous imaginez la beauté de ce Seigneur, resplendissant, glorieux, plus lumineux que la lumière. Et plus beau encore que ce que les yeux peuvent voir, le couronnement de sa beauté ne tient pas en un Seigneur figé, immobile comme une statue rayonnante, mais en un Seigneur en relation vivante, dialoguant, s’entretenant avec le Moïse de la Loi et le grand prophète Elie.
Il me plait à imaginer que cette belle image est un avant goût du Ciel. Un rayon qui a comme percé de l’au-delà, de ce Royaume qui est la contemplation de Dieu. Vous savez, on se trompe constamment dans la représentation du Ciel. Parce que l’on dit que le Ciel est la contemplation de Dieu, on imagine souvent à tort une salle de cinéma, où passifs, nous regardons toujours la même image (ennuyeuse). Au contraire, notre Dieu est par nature relations subsistantes, cela veut dire qu’il est toujours en relation vivante, personnelle avec chacun. Tel est notre paradis, un faisceau de relations unies en Dieu et avec nous.
Mais attention! Voilà que dans notre récit une nuée apparaît, un peu à la manière d’une ombre et elle modifie la lumière. Le sacré rencontre le profane. Dieu le Père parle et son Esprit est présent. Et les disciples ont peur. Et voici qu’une voix se fait entendre et vient comme troubler l’image.
«Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Ecoutez-le».
Cette Parole est de Dieu le Père. Elle nous instruit remarquablement, car elle ne dit pas «regardez-le, contemplez-le», mais bien «écoutez-le». Ce qui veut dire que la condition pour être disciple est d’abord de se mettre à l’écoute du Maître. Il ne s’agit donc pas de regarder!
Notre Dieu, tel qu’il se révèle en Jésus-Christ, n’est pas venu se donner à voir, il vient pour se donner à entendre. IVerbe fait chair, il parle d’une parole de Sagesse. Elle éclaire et donne sens à toute notre vie.
Ce n’est qu’au terme, à la fin du périple, à la fin de notre pèlerinage que nous aurons le repos de la vision et la joie merveilleuse de la relation parfaite. En attendant, ici bas, c’est l’heure de l’écoute de la Parole, l’heure de nourrir notre intelligence, de creuser le désir de la vision béatifique.
Avec Monseigneur Brunner, je veux vous redire que «Nous commençons ce temps de Carême sous le signe de «l’Année de la Foi». Chers frères et sœurs, je vous invite donc, durant ce temps de Carême, à lire et à méditer plus intensément l’Écriture Sainte. Elle nourrit votre foi. Ce temps de Carême nous est donné pour approfondir et pour mieux prendre conscience de notre union intime avec Dieu, pour nous détourner des futilités de ce monde et – par la conversion et la pénitence – pour nous tourner vers le Seigneur, l’unique Sauveur du monde.»
Merci Seigneur pour la transfiguration.
Tout comme toi, nous sommes faits pour être transfigurés.
Aide-nous à écouter ta Parole. A lui donner un peu de notre temps.
Tu es le Verbe fait chair. Ta Parole est Vérité.
Celui qui écoute ta Parole et la met en pratique, celui-là sera sauvé.
Seigneur, vient transfigurer nos vies mortelles.
Vient apporter le réconfort à tous ceux qui souffrent dans leur corps.
Que dans nos œuvres
ce soit toujours ta lumière qui soit de plus en plus reconnue.
Amen.
Père Jérôme Jean
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