Une sale guerre
La guerre à Gaza est l’exemple même de la sale guerre. Celle-ci tue et blesse en premier lieu des civils. Les combattants du Hamas sont terrés dans des souterrains alors que les bombardements massifs de l’aviation israélienne touchent principalement des innocents. Sur les 40’000 victimes de la guerre à Gaza, 30’000 sont des femmes et des enfants.
A l’échelle de la Suisse cela ferait plus de 200’000 victimes, c’est-à-dire la destruction d’une grande ville comme Genève. Ce chiffre est à ce point effrayant qu’il anesthésie notre perception du malheur. Nous nous sentons démunis face à un tel désastre.
Alors reprenons nos esprits. Ce crime consistant à tuer massivement des civils sans aucun résultat militaire a été initié durant la deuxième guerre mondiale, tant par l’Allemagne que par les Alliés. Ces derniers espéraient ainsi annihiler la résistance de la population allemande. Les historiens sont d’accord pour affirmer que ce but ne fut pas atteint et que le seul résultat de ces bombardements fut des milliers de tués et de blessés. Il en sera de même à Gaza. Le peuple palestinien ne s’inclinera pas et cette guerre est sans issue.
Sur le terrain, les ONG, le CICR et l’ONU sonnent le tocsin parce que la situation humanitaire est catastrophique: manque de nourriture, de médicaments, de personnel médical et de logements. 60% des bâtiments sont détruits. Il en est de même pour les écoles et les hôpitaux. Gaza ressemble à la ville allemande de Dresde bombardée en 1945, qui avait connu le même nombre de victimes. Cet état de fait confirme les propos du pape François dans son texte sur l’infinie dignité humaine. «La guerre est toujours une défaite de l’humanité».
«Nous devons prier pour que les dirigeants israéliens et palestiniens retrouvent le sens de la dignité humaine inscrite dans le Coran et la Torah»
Les solutions à ce désastre sont doubles, à la fois politiques et humaines, et à ce double niveau nous pouvons intervenir. Au niveau politique il faut favoriser la création d’un État palestinien. Le gouvernement israélien actuel agit activement contre l’existence d’un tel État mais la Communauté internationale y est favorable (147 Etats sur 193 à l’ONU). Tous les pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud, les pays d’Europe centrale ont reconnu cet État. La Suède, la Norvège, l’Espagne, l’Irlande, le Vatican ont fait de même. Le Conseil fédéral s’y oppose, suivant en cela la position des États-Unis. Notre neutralité devrait nous conduire à changer de position. A nous de faire pression dans ce sens sur nos élus.
Du point de vue humain, il faut aider la population de Gaza. Le récent vote du Conseil national, qui a supprimé le financement de l’UNRWA, montre une profonde méconnaissance du terrain et un certain mépris par rapport à la situation réelle des victimes. Il faut aussi encourager les faiseurs de paix tant du côté israélien que du côté palestinien. Le manque d’empathie pour la paix tant du gouvernement actuel israélien que du Hamas est frappant. Il n’y a pourtant pas d’avenir pour cette région quand on a un tel mépris des populations civiles. A notre niveau, nous pouvons aider individuellement des personnes ou des associations qui travaillent en vue de la paix. Nous devons également prier pour que les dirigeants israéliens et palestiniens retrouvent le sens de la dignité humaine qui est inscrite dans le Coran et la Torah.
Jean-Jacques Friboulet
9 octobre 2024
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