L'Evangile de dimanche: Un don nourrissant
Mc 14,12-16. 22-26
Une ambiance résolument pascale (vv.12-16)
Ce passage est tout tourné vers la Pâque (cf. 4 mentions) qui célébrait la libération d’Egypte. Les évangélistes synoptiques tiennent en effet à présenter la Cène comme l’accomplissement de la libération; plus seulement celle qui a fait passer les Hébreux de la captivité au statut de peuple libéré, mais bien celle qui libère l’humanité de l’esclavage du péché.
Au cours du repas (vv.22-24a)
Jésus, alors que son arrestation est proche, préside le repas et pose les gestes de tout père de famille: prendre le pain, prononcer la bénédiction, rompre et donner aux participants (ici les Douze). Rien d’original jusque là. Par contre les paroles qui accompagnent les gestes sont stupéfiantes: «ceci est mon corps«.
Jésus agit de même avec le vin contenu dans la coupe (prendre, rendre grâce, donner) et là encore ce sont ses paroles qui sont déconcertantes: «ceci est mon sang de l’alliance – répandu pour beaucoup».
Sans commentaire ou explication Jésus affirme donc que ce qui demeure à la vue des disciples du pain est son corps et que ce qui demeure à leur perception du vin est son sang.
Comment accorder crédit à ces déclarations si paradoxales? Jésus a montré tout au long de son ministère (pensons en particulier aux récits de miracle) que sa parole opère ce qu’elle dit. C’est fort de ces expériences que les Douze peuvent croire que le pain (aliment de base) et le vin (signe d’un repas festif) sont devenus par la parole du Christ son corps (sa chair) et son sang (deux termes pour signifier toute sa personne).
Jésus va plus loin encore, puisqu’il donne ce pain qui est devenu son corps à manger et ce vin qui est devenu son sang, donc sa vie (le sang a toujours cette signification dans la Bible; lire par exemple Lv 17,11.14; Dt 12,23), à boire…
Un don universel (v.24b)
Jésus affirme que son sang est celui de l’alliance. Une première alliance a été scellée entre Dieu et son Peuple au Sinaï avec le sang d’animaux (Ex 24,6-8). Ici il s’agit de l’alliance renouvelée que seul le Christ pouvait sceller par le don de sa vie (cf. le sang répandu qui annonce la Passion toute proche).
Ce sang est répandu «pour«, c’est-à-dire en faveur de, «beaucoup». Ne voyons rien de restrictif dans cette formule (l’hébreu ne connaît pas le terme «tous» et dit: «beaucoup»). Ce «pour» nous oriente vers la dimension sacrificielle de ce don.
En effet, Jésus, par cette action symbolique ou prophétique, anticipe le don de sa vie qu’il va faire sous peu à la Croix (il en a pleinement conscience cf. v.25) en faveur de tous les hommes. Sa vie on ne la lui prend pas, il la donne.
Nos eucharisties ou la fête de la présence
Le Christ ressuscité a de multiples manières d’être présent parmi nous: par et dans son Corps qu’est l’Eglise; par sa Parole; par nos frères et tout spécialement les plus fragiles et démunis; par ses sacrements et, de manière suréminente, par l’eucharistie. Il nous y nourrit de sa Parole et de son être même de Seigneur ressuscité. Pour cela l’Eglise demande à l’Esprit de rendre efficaces les paroles mêmes que Jésus a prononcées lors de la Cène.
Prenant au sérieux la consigne du Christ, nous mangeons et nous buvons (quand l’assemblée n’est pas trop nombreuse) et ce n’est rien moins que sa présence de Seigneur ressuscité qui vient demeurer en nous, nous offrant une intimité avec lui sans limite.
Un tel don justifie bien une fête du Corps et du Sang du Christ.
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
Le premier jour de la fête des pains sans levain,
où l’on immolait l’agneau pascal,
les disciples de Jésus lui disent :
« Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs
pour que tu manges la Pâque ? »
Il envoie deux de ses disciples en leur disant :
« Allez à la ville ;
un homme portant une cruche d’eau
viendra à votre rencontre.
Suivez-le,
et là où il entrera, dites au propriétaire :
«Le Maître te fait dire :
Où est la salle
où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples ?»
Il vous indiquera, à l’étage,
une grande pièce aménagée et prête pour un repas.
Faites-y pour nous les préparatifs. »
Les disciples partirent, allèrent à la ville ;
ils trouvèrent tout comme Jésus leur avait dit,
et ils préparèrent la Pâque.
Pendant le repas,
Jésus, ayant pris du pain
et prononcé la bénédiction,
le rompit, le leur donna,
et dit :
« Prenez, ceci est mon corps. »
Puis, ayant pris une coupe
et ayant rendu grâce,
il la leur donna,
et ils en burent tous.
Et il leur dit :
« Ceci est mon sang,
le sang de l’Alliance,
versé pour la multitude.
Amen, je vous le dis :
je ne boirai plus du fruit de la vigne,
jusqu’au jour où je le boirai, nouveau,
dans le royaume de Dieu. »
Après avoir chanté les psaumes,
ils partirent pour le mont des Oliviers.
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