Barbara Fleischmann

L'aveugle-né ou la lumière de la FOI

 

« Jésus vit sur son passage un homme qui était aveugle de naissance ».

L’évangile de ce jour commence par un contraste touchant : Jésus voit celui qui ne le voit pas. Comme le vide et le plein. Deux contraires se rencontrent. Un homme aveugle de naissance, et Jésus le clairvoyant qui  voit ce qui est invisible pour l’aveugle. Et de fait, Jésus voit très clairement, il est vraiment clairvoyant et il juge avec clarté et perspicacité. Et ce qu’il voit surtout, c’est que L’HOMME ERRE DANS LA NUIT DE SA CECITE SPIRITUELLE.

Ce pouvoir était déjà annoncé dans le livre de l’Exode : « J’ai vu, oui j’ai vu la misère de mon peuple, j’ai entendu ses cris ; je connais ses souffrances. Je suis descendu pour les délivrer ».

Fondamentalement, notre Dieu est un Dieu qui voit. Il n’est pas aveugle. Et ce qu’il voit surtout, c’est notre aveuglement. Et il vient nous en délivrer.

Entendez la bonne nouvelle : Dieu est au-devant de notre attente ! Il vient nous délivrer de notre aveuglement. Comme Jésus qui sort du temple pour aller à la rencontre de ce malheureux.

RELEVONS AU PASSAGE QUE NOUS SOMMES LA SEULE RELIGION A OSER PRETENDRE
QUE CE N’EST PAS L’HOMME QUI CHERCHE DIEU,
MAIS DIEU QUI INLASSABLEMENT VIENT A LA RECHERCHE DE L’HOMME !

Notre Dieu est un Dieu qui ne cesse de se proposer à nos libertés.
Mais sans rien imposer. Car c’est librement qu’il attend un « je t’aime ».

Notre Dieu est un Dieu qui voit. C’est entendu. Mais allons plus loin : plus encore qu’un voyant, notre Dieu est la lumière qui vient nous éclairer ! Entendez bien : il n’est pas seulement celui qui voit l’invisible pour nous, il est surtout celui qui communique sa clairvoyance en nous donnant sa lumière. Et ainsi, Il nous propose de prendre part à sa vision. C’est ce qu’on appelle la foi ! La foi est une lumière de l’intelligence qui permet de voir plus loin et plus profond que les seuls yeux de la raison. Elle est vision de Dieu. Participation à la clairvoyance de Dieu.

Et c’est bien ce qui va se passer pour ce pauvre homme. Jésus va l’éclairer d’une lumière surnaturelle. Jésus va guérir le corps pour sauver l’âme, pour sauver toute la personne. Jésus apporte la lumière divine pour le salut de la personne.

QUAND JESUS GUERI DES CORPS, C’EST TOUJOURS POUR SAUVER DES AMES !

Ainsi ce signe miraculeux aura une double conséquence : Un homme aveugle va guérir de sa cécité, un homme perdu dans la nuit spirituelle va trouver son Sauveur.
LA GUERISON N’EST PAS SEULEMENT PHYSIQUE MAIS ELLE EST AUSSI SPIRITUELLE !

Les pharisiens, au contraire, qui croyaient voir, s’aveuglant eux-mêmes, vont être jugés par la lumière et s’enfoncer dans les ténèbres. Les pharisiens en effet, s’enfoncent dans leur système. ILS NIENT L’EVIDENCE. Ils refusent d’admettre que Jésus est l’envoyé de Dieu. Celui qui est plus grand que le sabbat. Ils ne veulent pas voir les signes. Ils sont les vrais aveugles.

Ils commettent ainsi le plus grave des péchés, et ce péché le voici : ils refusent la foi, ils sont volontairement incroyants, ils se bouchent les yeux devant le mystère de Jésus. Ils sont enfermés dans leur incroyance parce qu’ils ne veulent pas voir autres choses que l’infraction de la loi du sabbat. Leur péché c’est un aveuglement volontaire, un refus de voir les signes donnés.

Et voilà que Jésus veut aller plus loin encore avec cet ex-aveugle. Et là est la pointe du récit. Lors d’une deuxième rencontre il lui dira : « CROIS-TU AU FILS DE L’HOMME ? ». La question est directe, elle porte sur la foi, et la réponse est sincère :
« Et qui est-il Seigneur que je crois en lui ? ». La réponse de Jésus vient balayer les derniers scrupules : « TU LE VOIS ».

Jean-Paul II dira qu’après lui avoir ouvert les yeux de chair, Jésus « libère cet homme de l’aveuglement du cœur. Il ouvre son âme à la vue de Dieu et de se mystères. Cette ouverture de l’âme, c›est la foi, car avoir la foi c’est être en contact avec la lumière de monde intérieur. L’homme aveugle de naissance, après avoir retrouvé la capacité de voir, s’ouvre en même temps au mystère de Dieu dans le Christ. Il confesse sa foi dans le fils de l’homme » (JP II).

« JE CROIS SEIGNEUR » dit-il, et il tombe à genoux. Le geste en accord avec la parole. La parole en accord avec la vue. Tout y est !

Voyez aussi comme la situation est renversée : l’aveugle n’est pas celui que l’on pensait ; de même que le péché n’est pas où les pharisiens le mettaient.
ON N’EST PAS AVEUGLE PARCE QUE NOS PARENTS ONT PECHES. MAIS ON EST AVEUGLE PARCE QUE L’ON REFUSE LA LUMIERE DE DIEU, PARCE QUE L’ON FERME LES YEUX SUR LES SIGNES DONNES.

Les pharisiens sont les vrais aveugles dans notre récit. Ils refusent de voir ce qui crève les yeux. Ils refusent volontairement de croire aux signes. Et ainsi ils se condamnent eux-mêmes. C’est là le péché ! Déjà Jésus disait à Nicodème : « QUI REFUSE DE CROIRE EST DEJA CONDAMNE ». Le jugement le voici : « Les hommes ont préférés les ténèbres à la lumière ».

AINSI, LA PERSONNE DE JESUS FORCE A PRENDRE UNE OPTION. Il faut choisir. Voir les signes pour croire… ou s’aveugler volontairement. Jésus le dira : « Celui qui voit les signes est inexcusables de ne pas croire ».

Seigneur, il a fallut deux rencontres pour que cet aveugle reconnaisse en toi
son Seigneur, son Sauveur et L’adorer.
Aides – nous Seigneur, au long de ce chemin de Carême
à nous laisser mener vers une seconde conversion.
Alors nous serons de vrais disciples.
Alors nous serons des adorateurs en esprit et en vérité. Amen.

Père Jérôme Jean

 

28 mars 2014 | 12:29
par Barbara Fleischmann
Temps de lecture : env. 4  min.
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