A fleur de peau

Ite Missa est!

Deo Gratias! Je cherchais depuis longtemps une occasion de me distinguer, d’épater la galerie, de surprendre l’opinion publique, bref, de m’offrir une pub du feu de Dieu. Ça tombe bien. J’ai trouvé. Je suis décidé. Vous pouvez annoncer urbi et orbi que le Père Longchamp – jadis contestataire – rentre dans le rang. Mieux: il rejoint la résistance des troupes intégristes. En bon latin, elles savent au moins, elles, de quoi on cause.
Je m’explique.

 

En ce charmant matin du vendredi 2 mars, je tombe sur une info renversante au beau milieu de mon journal préféré: «Pour la Grèce, sauf coup de théâtre, la messe sera dite le 14 mars». Quoi? Mon sang ne fait qu’un tour. Ah non, on ne m’y reprendra pas! Naïf, attiré par un gros titre, j’avais voulu rejoindre un certain jour d’été «la grand-messe des motards», comme ça pour voir, me changer les idées, rompre avec les ronrons du dimanche…

 

Pensez donc, quelle erreur, quel égarement, j’en ai encore mal au coeur: c’était un rallye! De messe il n’en était pas question. Un initié, à la dernière minute, m’a courageusement détourné de cette diablerie. Maintenant, c’est fini. J’ai compris, j’ai trouvé. Dans ma ville (chut!), à moins de 300 mètres, un lieu de culte idoine m’offrira la grand-messe dominicale, la vraie, l’authentique, en latin. Deo Gratias! Tant pis pour la Grèce…

 

«Ite missa est!» «Allez! La messe est dite». Blague à part. Juste entre nous. Mis à part quelques «vieux», aucun journaliste n’est capable d’expliquer cette expression latine qui, traduite en français, devient franchement débile. Et alors? direz-vous. Quel rapport avec les ennuis de ces pauvres Grecs? Une relation directe: l’information en question concerne la ixième tentative internationale, agendée au 14 mars, de sortir la Grèce de ses misères.

 

Vous ne croyez pas vraiment à ma ferme décision? Moi non plus. Grâce à Dieu. Bon dimanche!

 

Albert Longchamp

2 mars 2012 | 22:06
par A fleur de peau
Temps de lecture : env. 1  min.
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