Évangile de Dimanche: Visitation… le bébé en son sein bondit de joie
Notre vie est faite de rencontres, certaines très heureuses ou très joyeuses, d’autres plus compliquées voire douloureuses. Il y en a certainement une aussi que nous gardons comme un trésor: la vie y a circulé, elle a rejoint notre être profond, quelque chose de neuf y a jailli. Cette rencontre nous a mis en route vers nous-mêmes, vers d’autres ou vers le Tout-Autre: nouvelle naissance qui éclaire tout un pan de notre vie.
Avec Marie et Élisabeth, nous est offerte la joie d’une rencontre qui inaugure une ère nouvelle: Dieu prend corps dans l’humanité. Il se rend présent parmi nous. Avec elles deux, entrons dans la joie d’une Vie nouvelle, promesse de Dieu.
«La vie est venue faire son nid en elles, d’une façon inattendue»
Toutes deux sont porteuses d’une nouvelle incroyable qui les dépasse. La vie, d’une façon inattendue, est venue faire son nid en elles. Un ange est passé par là, c’est Gabriel, l’ange annonciateur. Par sa visite, Dieu donne Vie en nos vies! Il est venu à la rencontre de Zacharie, l’époux d’Élisabeth, c’était au Temple. Puis, six mois plus tard, il est apparu à Marie avec, là aussi, une naissance à la clé, alors que Marie était à peine fiancée. Sa visite a permis aux deux femmes une maternité imprévue.
Le récit d’aujourd’hui commence juste après cet événement avec Marie, qui se lève pour se rendre en hâte chez sa cousine âgée dont elle a appris par l’ange qu’elle est, elle aussi, enceinte. Marie entre dans la maison et salue Élisabeth. Sa salutation ouvre un espace dans le sein d’Élisabeth et le bébé bondit ou tressaille de joie. Dans la langue des deux femmes – en hébreu et en araméen –, le salut passe par une ouverture, une mise au large. La salutation de Marie– qui porte en son sein Jésus – libère un espace, permet au Souffle de passer, et l’enfant en Élisabeth tressaille: il bondit de joie.
«Ce Souffle en Élisabeth, le narrateur le nomme l’Esprit Saint»
Ce Souffle qui s’est glissé en Élisabeth et la remplit, le narrateur le nomme l’Esprit Saint.
Cet Esprit agit en Élisabeth lui donnant de reconnaître ce qui advient et d’accueillir une Parole qui la dépasse: «Béni sois-tu Entre toutes les femmes! Béni soit la mère de mon Seigneur qui est venu jusqu’à moi!»: Reconnaissance de l’œuvre du Seigneur en elles deux… puis Béatitude concernant Marie: «Bienheureuse celle qui a cru…». L’Esprit est à l’œuvre: il donne vie, joie, parole de sagesse et bénédiction. Quelle écoute au cœur de ces femmes et entre elles, quelle ouverture!
L’Avent nous prépare à accueillir comme ces femmes la naissance prochaine de Jésus: «Dieu Sauveur». Il est déjà là et nous donne de vivre en ressuscité en l’accueillant et en le rendant présent au milieu de nous. La rencontre de Marie et d’Élisabeth révèle que le mystère de Noël est inséparable des autres mystères de la vie chrétienne : il donne un avant-goût de Résurrection et offre déjà l’Esprit de Pentecôte. L’Avent nous fait entrer dans la ronde de ces fêtes.
«Une rencontre réussie, c’est une visitation où Dieu peut venir habiter l’un et l’autre et donner Vie et Parole»
Marie, Élisabeth, Jean-Baptiste et Jésus, nous dévoilent ce qu’est une rencontre réussie, une visitation, celle où Dieu peut venir habiter l’un et l’autre et donner Vie et Parole. Cultivons la mémoire de ces rencontres où Dieu se donne. Accueillons-Le en nous, en nos villes, en nos rencontres. Que le Seigneur, déjà présent en nous façonne nos vies et nos échanges! Rendons le Seigneur présent autour de nous… alors nous pourrons dire et vivre un Joyeux Noël! Qu’il soit Salut et Souffle qui donne espace, joie, parole et vie.
Sœur Nicole Lechanteur | Vendredi 20 décembre 2024
Lc 1, 39-45
En ces jours-là,
Marie se mit en route et se rendit avec empressement
vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
D’où m’est-il donné
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles,
l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
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