Évangile de dimanche: un peu de pain pour chacun
Le pain, c’est la vie, le partage, la convivialité… C’est le travail aussi, celui des hommes et de la terre. Le pain c’est ce que l’on gagne et l’on reçoit. Aujourd’hui, de l’autre côté de la mer de Galilée, nous sommes au cœur du désir de Jésus: que nous vivions! Par sa question à Philippe, il associe celui-ci à son souci que tous mangent à leur faim. Par l’évènement dit de la multiplication des pains, le soin de Dieu devient le soin des hommes.
Avec Jésus nous avons traversé le lac. Avec les foules qui l’ont suivi nous sommes curieux de ses gestes et de ses paroles. N’avait-il pas auparavant accompli des signes et des prodiges? Sa force d’attraction lui vient de l’amour de son Père, c’est pourquoi il monte sur la montagne et fait asseoir ses suivants. Dans les dimensions de la nature, il nous donne de demeurer avec ce père-créateur duquel nous pouvons tout attendre et tout recevoir.
Jésus sait ce qu’il va faire puisqu’il le tient de son Père. Pourquoi alors poser cette question à Philippe? Ce n’est pas pour lui tendre un piège mais pour lui faire éprouver, lui aussi et à sa suite tous les disciples, le désir de Dieu et sa quête permanente en vue de le faire comprendre à son humanité. Jésus en appelle à Philippe» pour lui ouvrir l’espace à la parole et à l’action. Dieu ne fait jamais seul à la place de sa créature; il trouve tous les moyens pour la rendre elle-même actrice de sa vie et de sa croissance.
«Le contraste entre «le peu» des humains et «le beaucoup» de Dieu est saisissant.»
Par sa confiance Jésus est le révélateur de toute la potentialité humaine à développer la vie pour le bien de tous. Nous savons depuis le début de l’histoire biblique que la nourriture occupe une place permanente dans le projet de Dieu pour toute l’humanité. A commencer par l’arbre de vie au milieu du jardin, en passant par la manne dans le désert, le pain cuit donné à Elie sous le buisson, les multiples repas de Jésus avec le siens et même les pécheurs. Le pain de l’eucharistie et le poisson grillé que le Ressuscité donne au siens au bord du même lac…
Par son questionnement Jésus met en route un autre disciple, André, qui voit le début de la solution chez un jeune garçon et son casse-croute. Jésus ne fait que d’encourager cette voie en faisant asseoir les foules et en les nourrissant de ce qui vient des hommes. Le contraste entre «le peu» des humains et «le beaucoup» de Dieu est saisissant. Jésus nous apprend comment passer de l’un à l’autre: le partage est le geste capable de tout transformer.
Le partage du peu fait advenir le beaucoup. La générosité de Dieu associée à la disponibilité des hommes permet de nourrir toute l’humanité. Il est à remarquer que le garçon aurait pu garder pour lui ce qui l’aurait rassasié pour la journée: le miracle commence là où ce jeune prévoyant est capable de voir dans la faim des autres plus que sa propre faim.
Par lui Jésus nous révèle qu’avec lui le bien commun prime sur l’intérêt individuel.
De même, Jésus aurait pu se contenter d’être assis avec ses disciples sur la montagne auprès du Père: par sa présence et son geste il élargit cette cohabitation nourrissante aux foules accourues et par elles au monde entier symbolisé par les douze paniers de la multitude. Il n’y a abondance que si elle est partagée: puissent les rencontres et les repas de cet été nourrir notre vie commune de l’amour de Dieu!
Philippe Matthey | Vendredi 23 juillet 2021
Jn 6, 1-15
En ce temps-là,
Jésus passa de l’autre côté de la mer de Galilée,
le lac de Tibériade.
Une grande foule le suivait,
parce qu’elle avait vu les signes
qu’il accomplissait sur les malades.
Jésus gravit la montagne,
et là, il était assis avec ses disciples.
Or, la Pâque, la fête des Juifs, était proche.
Jésus leva les yeux
et vit qu’une foule nombreuse venait à lui.
Il dit à Philippe :
« Où pourrions-nous acheter du pain
pour qu’ils aient à manger ? »
Il disait cela pour le mettre à l’épreuve,
car il savait bien, lui, ce qu’il allait faire.
Philippe lui répondit :
« Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas
pour que chacun reçoive un peu de pain. »
Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit :
« Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge
et deux poissons,
mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ! »
Jésus dit :
« Faites asseoir les gens. »
Il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit.
Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes.
Alors Jésus prit les pains
et, après avoir rendu grâce,
il les distribua aux convives ;
il leur donna aussi du poisson,
autant qu’ils en voulaient.
Quand ils eurent mangé à leur faim,
il dit à ses disciples :
« Rassemblez les morceaux en surplus,
pour que rien ne se perde. »
Ils les rassemblèrent, et ils remplirent douze paniers
avec les morceaux des cinq pains d’orge,
restés en surplus pour ceux qui prenaient cette nourriture.
À la vue du signe que Jésus avait accompli,
les gens disaient :
« C’est vraiment lui le Prophète annoncé,
celui qui vient dans le monde. »
Mais Jésus savait qu’ils allaient l’enlever
pour faire de lui leur roi ;
alors de nouveau il se retira dans la montagne,
lui seul.
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