Evangile de dimanche: Un chemin d’abandon
Quel bonheur de voir Jésus dans la louange! C’est un peu son Magnificat. Il loue le Père pour les petits, seuls capables d’entrer dans le mystère de Dieu. Non, ce ne sont ni aux savants, ni aux sages que Dieu se révèle. Sans doute, ont-ils construit leur discours, aligné leurs arguments, vérifié, analysé toutes leurs idées sur Dieu? Comme s’ils pouvaient le connaître telle une possession dont ils détiennent la clef. Dieu échappe à la pensée toute fait et à l’intellectualisme. Il se laisse découvrir dans l’expérience du manque.
Alors, qui sont-ils, ces petits? Jésus les désigne tout au long de son ministère. Ce sont ceux dont il s’est approché chaque jour. Les malades, les exclus, les perdus, les pécheurs, les sans-rien, ceux qui ne comptent pas, même à leurs propres yeux. Cette partie de l’humanité assoiffée ne survit parfois qu’à partir des autres et de leur bienveillance. Ces petits ne peuvent se suffire à eux-mêmes. Ils n’ont que la confiance comme chemin de croissance pour devenir ce qu’ils sont et qu’ils ignorent si souvent.
En accueillant le Christ, ils découvrent le mystère de leur vie indissociable de celui de Dieu. C’est cela la force des pauvres. Ils se savent habités, riches de la présence de l’Esprit. Ils consentent, sans se résigner, à se recevoir du Père comme des fils et des filles bien-aimés. La pauvreté n’est autre que celle que Jésus lui-même a vécue tout au long de sa vie. Elle lui a donné la liberté de vivre sa mission sans compromission, simplement en livrant sa vie jusqu’au bout par amour. Les pauvres, ce sont ceux qui s’en remettent avec confiance à l’Infini de l’Amour du Père. Ils font l’expérience dans leur histoire de la proximité de Dieu même au cœur des épreuves. La fidélité de Dieu nourrit ainsi la joie profonde qui se tient au plus profond de leur être.
«C’est toujours la confiance qui nous donne l’audace de nous en remettre à la bonté du Père.»
A celles et ceux qui l’écoutaient, comme à nous aujourd’hui, Jésus lance cette invitation: «Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos.» Ces mots dévoilent la douceur et l’humilité du cœur du Christ qui se fait compagnon de route des souffrants. Quand la vie est trop dure, insupportable, quand l’avenir semble impossible, quand l’horizon n’est qu’une impasse, il reste un chemin. Il mène aux côtés du Christ.
Tout l’Evangile donne à voir, dans la proximité de Jésus, la puissance de Sa parole et de ses gestes. Ils annoncent déjà l’aurore de la vraie vie. Sans doute, cette vie nouvelle change le regard et transforme l’existence. C’est toujours la confiance qui nous donne l’audace de nous en remettre à la bonté du Père. Si Jésus nous invite à porter avec lui son joug, c’est pour nous donner d’être vivant de cette vie promise et éternelle dès maintenant. Le chemin d’abandon que nous suggère le Christ est ouvert à toutes et à tous. Tout est assumé pour que nous soyons libres en Lui.
Bernard Miserez | Vendredi 7 juillet 2023
Mt 11, 25-30
n ce temps-là,
Jésus prit la parole et dit :
« Père, Seigneur du ciel et de la terre,
je proclame ta louange :
ce que tu as caché aux sages et aux savants,
tu l’as révélé aux tout-petits.
Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance.
Tout m’a été remis par mon Père ;
personne ne connaît le Fils, sinon le Père,
et personne ne connaît le Père, sinon le Fils,
et celui à qui le Fils veut le révéler.
Venez à moi,
vous tous qui peinez sous le poids du fardeau,
et moi, je vous procurerai le repos.
Prenez sur vous mon joug,
devenez mes disciples,
car je suis doux et humble de cœur,
et vous trouverez le repos pour votre âme.
Oui, mon joug est facile à porter,
et mon fardeau, léger. »
Les droits de l’ensemble des contenus de ce site sont déposés à Cath-Info. Toute diffusion de texte, de son ou d’image sur quelque support que ce soit est payante. L’enregistrement dans d’autres bases de données est interdit.