Evangile de dimanche: Thomas notre jumeau
L’apôtre Thomas avait un surnom : Didyme. L’Évangile nous dit que ça voulait dire jumeau. L’événement que nous lisons en ce dimanche, semblerait bien nous montrer que chacun, chacune de nous est, un jour ou l’autre, le frère jumeau ou la sœur jumelle de Thomas.
Comme Thomas, nous n’étions pas là quand Jésus est apparu la première fois ; comme à Thomas, ce sont d’autres qui nous ont dit : « Il est vraiment ressuscité ! » et depuis plus de deux millénaires, les chrétiens qui n’ont pas vu Jésus ressuscité croient en lui, parce que d’autres, et d’abord les apôtres, le leur disent. C’est la foi de notre baptême.
Au soir de Pâques, il est donné aux apôtres de faire une expérience, celle de voir, celle de croire. Et quand Thomas arrive, ils lui crient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Un NOUS qui est pour le première fois le NOUS de l’Eglise ! Un NOUS qui est celui de l’unité des disciples dans la foi. Le NOUS de la Bonne Nouvelle qui dit avec force que notre foi personnelle se vit en communion, dans la foi de l’Eglise. C’est ensemble que nous disons NOTRE Père…donne- NOUS… pardonne-NOUS…
A quoi répond le défi de Thomas : « Si JE ne vois pas, si JE ne mets pas mon doigt… JE ne croirai pas ! » Le JE d’un homme libre, mais le JE du doute. Le JE de la méfiance qui exige des preuves et appuie sa certitude sur la seule expérience personnelle.
C’est au chapitre 3 de la Genèse que l’on rencontre un premier JE, quand Dieu cherche Adam dans le jardin du paradis : « Adam, où es-tu ? » Et celui-ci répond : « JE t’ai entendu, J’ai eu peur, JE me suis caché. » Un JE qui baigne dans la peur.
«Si JE ne vois pas… JE ne croirai pas»
« Si JE ne vois pas… JE ne croirai pas » dit Thomas. Son JE, lui aussi s’inscrit dans la peur. Peur de l’illusion, peur de manquer de certitude qui nous rappelle que la foi est un combat, jamais gagné, toujours à recommencer, une folle aventure à laquelle seul Dieu peut nous inviter.
Et ce soir-là, huit jours plus tard, à nouveau, Jésus vient et s’adresse à Thomas : « Avance ton doigt et vois… avance ta main et mets-là dans mon côté… » Le texte ne dit pas si Thomas a obtempéré, mais son cri retentit encore à nos oreilles : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Cette profession de foi est un sommet de l’évangile de Jean dans la mesure où elle proclame pour la première fois, la divinité de Jésus.
« Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » Ose-t-on imaginer qu’à ce moment-là, le Ressuscité a pensé à chacun, chacune de nous qui n’aurons jamais le même privilège que ceux et celles qui ont bénéficié de ses apparitions de Ressuscité ? Le message de l’évangile et l’espérance qu’il donne aux futurs croyants ne saurait être plus explicite : il s’agit bel et bien de croire !
Cette foi, la nôtre, est préfigurée par celle des disciples qui grandit en entendant l’annonce de Pâques faite par les femmes revenues du tombeau, puis par la rencontre avec le Ressuscité. La foi de Thomas se fonde sur une autre forme de rencontre dans laquelle Jésus a répondu au défi du disciple ; elle est le résultat d’une grâce extraordinaire qui n’a été donnée qu’à lui.
« Heureux ceux qui croient sans avoir vu ». Oui, heureux sommes-nous si nous savons dépasser les apparences des événements pour y découvrir le Visage du Ressuscité !
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