
Évangile de Dimanche: Le Salut, comment l'accueillir?
Jésus est venu à la rencontre de l’humanité pour nous ouvrir un chemin de Salut. Son Nom ‘Jésus’ signifie ‘Il sauve’, il ouvre les cœurs, les met au large. Il permet à la Vie et au Souffle de circuler.
Au baptême de Jésus, le Père lui a dit: «Tu es mon enfant bien-aimé» (Lc 3,22). Juste après, le diable s’invitait, proposant un autre chemin: «sauve-toi toi-même». Jésus a refusé ce chemin opposé à sa mission. C’est l’enjeu de sa mission qui se donne à voir dans la Passion en Luc: ce qu’est le Salut et comment peut-il se réaliser. Extraits de la Passion selon Luc (23, 27~49):
Jésus, arrêté, condamné au supplice de la Croix, monte vers le Golgotha alors que tout le peuple est rassemblé pour la fête de la Pâque juive. Une multitude nombreuse le suit. Les femmes se lamentent et sanglotent sur lui. Jésus les invite à déplacer leur regard afin que leurs entrailles de mères redeviennent ce qu’elles sont: des entrailles de miséricorde.
«Jésus révèle que le cœur de Dieu va jusqu’à pardonner ceux qui tuent son enfant bien-aimé»
Jésus, qui n’a cessé de faire advenir le bien, est considéré comme un malfaiteur, comme les deux meurtriers qui l’entourent. Quelle méprise! Que de fois, dans nos vies, nous nous méprenons sur l’autre que nous croyons connaître.
Au lieu de se durcir sur ce qui lui arrive, Jésus se tourne vers son Père: «pardonne-leur». Il ne leur dit pas «je vous pardonne». Il nous conduit vers le Père, Source d’amour infini, et nous invite à le prier pour recevoir cet Amour, plus fort que tout le mal donné ou reçu. Pardonner à quelqu’un qui tue son enfant bien-aimé est presque impossible à un père ou à une mère, Jésus révèle que le cœur de Dieu va jusque-là.
Le Père pardonne parce qu’il n’est qu’Amour, mais aussi «car ils ne savent pas ce qu’ils font». Jésus met en lumière le fait que le mal que nous faisons, nous en avons si peu conscience! Si nous mesurions la force de ce mal, nous ne le ferions pas. Il nous manque souvent la Lumière divine qui peut éclairer les cœurs et les regards.
«De tout l’Évangile, ‘le bon larron’ est le seul à appeler Jésus par son Nom.»
«Le peuple se tient là et regarde». Que de fois, nous aussi, nous regardons et ne voyons pas. Le peuple regarde sans voir ce qui est en jeu, ce qui se passe réellement. C’est la prière qui permet une conversion de l’écoute et du regard qui peut déboucher sur agir ajusté au cœur du Père. Mais des tentations nous guettent.
Les chefs, puis les soldats, puis un des malfaiteurs reprennent la même injonction que le diable: «sauve-toi toi-même». Ils dévoilent notre tendance naturelle lorsqu’elle ne s’ouvre pas à plus grand que nous.
Le deuxième malfaiteur, lui, a vu clair: il rabroue le premier et l’invite à reconnaître en Jésus le Juste qui subit l’injustice. Ce malfaiteur demande la grâce de Jésus: «Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume». De tout l’Évangile, il est le seul à appeler par son Nom Jésus. Il a reconnu en lui le Sauveur, celui qui ouvre le cœur et l’être tout entier. Dès lors, le Royaume lui est ouvert: c’est jour de Salut pour lui.
«Le Salut s’ouvre à l’humanité entière… L’accueillerons-nous?»
Il est midi, le soleil s’éclipse, il fait nuit. Jésus a remis son souffle dans les mains de son Père. Certains voient au-delà des ténèbres la Lumière qui se donne. Le centurion rend gloire à Dieu: «oui, vraiment, cet homme était juste!». Par lui, le Salut s’ouvre aux païens, c’est-à-dire aux non-juifs, à l’humanité entière. Les foules, ayant regardé, s’en reviennent, en se frappant la poitrine…
Oui, tous, nous sommes des pécheurs… Pardonnés! Accueillerons-nous ce Salut offert?
Sœur Nicole Lechanteur | Vendredi 11 avril 2025
Lc 23, 27–49
27 Le peuple, en grande foule, le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur Jésus.
28 Il se retourna et leur dit : « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants !
29 Voici venir des jours où l’on dira : «Heureuses les femmes stériles, celles qui n’ont pas enfanté, celles qui n’ont pas allaité !»
30 Alors on dira aux montagnes : «Tombez sur nous», et aux collines : «Cachez-nous.»
31 Car si l’on traite ainsi l’arbre vert, que deviendra l’arbre sec ? »
32 Ils emmenaient aussi avec Jésus deux autres, des malfaiteurs, pour les exécuter.
33 Lorsqu’ils furent arrivés au lieu dit : Le Crâne (ou Calvaire), là ils crucifièrent Jésus, avec les deux malfaiteurs, l’un à droite et l’autre à gauche.
34 Jésus disait : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. » Puis, ils partagèrent ses vêtements et les tirèrent au sort.
35 Le peuple restait là à observer. Les chefs tournaient Jésus en dérision et disaient : « Il en a sauvé d’autres : qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie de Dieu, l’Élu ! »
36 Les soldats aussi se moquaient de lui ; s’approchant, ils lui présentaient de la boisson vinaigrée,
37 en disant : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! »
38 Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui : « Celui-ci est le roi des Juifs. »
39 L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi ! »
40 Mais l’autre lui fit de vifs reproches : « Tu ne crains donc pas Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi !
41 Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. »
42 Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. »
43 Jésus lui déclara : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »
44 C’était déjà environ la sixième heure (c’est-à-dire : midi) ; l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure,
45 car le soleil s’était caché. Le rideau du Sanctuaire se déchira par le milieu.
46 Alors, Jésus poussa un grand cri : « Père, entre tes mains je remets mon esprit. » Et après avoir dit cela, il expira.
47 À la vue de ce qui s’était passé, le centurion rendit gloire à Dieu : « Celui-ci était réellement un homme juste. »
48 Et toute la foule des gens qui s’étaient rassemblés pour ce spectacle, observant ce qui se passait, s’en retournaient en se frappant la poitrine.
49 Tous ses amis, ainsi que les femmes qui le suivaient depuis la Galilée, se tenaient plus loin pour regarder.
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