
Évangile de dimanche: derniers délais
La réaction est bien connue: lorsqu’il s’agit de remettre de l’ordre dans sa maison ou dans sa vie, on traine les pieds. On verra demain ! Dans le cadre d’un enseignement sur la vigilance, Jésus met en garde ses disciples contre la tentation de remettre au lendemain leurs bonnes résolutions.
Deux faits divers particulièrement tragiques lui en fournissent l’occasion: la cruelle répression de Pilate qui a fait massacrer dans le Temple des Galiléens qui manifestaient contre l’occupation romaine, et un malheureux accident, l’effondrement d’un édifice qui a fait 18 morts. Si le gouverneur est responsable de l’assassinat des Galiléens, par contre, Dieu semble être l’auteur des catastrophes naturelles. D’où l’inévitable question : qu’avons-nous fait au Bon Dieu pour qu’il permette ces malheurs ? La première réaction des croyants est de chercher une explication à ces malheurs, et de conclure trop rapidement que les victimes ont subi une punition pour leurs péchés.
«Un accident, une maladie, un malheur quelconque n’est jamais un châtiment divin !»
Sans se laisser entraîner sur le terrain moral ou théologique, Jésus exclut tout lien entre un malheur et le péché. Il refuse de faire endosser à Dieu la responsabilité immédiate des catastrophes naturelles ou des crimes perpétrés par les hommes. Un accident, une maladie, un malheur quelconque n’est jamais un châtiment divin. Peu importe si ces victimes sont des justes ou des pécheurs, elles sont mortes parce qu’elles se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment.
Dieu n’est jamais dans l’accident, dans le cancer, le tsunami ou dans toute autre catastrophe, tel celui qui punit et se venge. Il se tient toujours aux côtés des victimes, face à l’épreuve. Face aux malheurs, il est donc temps de passer du dehors au-dedans, d’un Dieu qui menace de l’extérieur à un Dieu solidaire dans l’épreuve : « En fait, ce sont nos souffrances qu’il a portées, ce sont nos douleurs qu’il a supportées… » (Is 53,4).
«…Revoir le cours de sa vie pour l’ajuster à l’enseignement du Christ»
La seule leçon que Jésus retient des malheurs qui frappent l’humanité est un encouragement à revoir le cours de sa vie pour l’ajuster à l’enseignement du Christ : « Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même ». Loin d’être des châtiments divins, les malheurs évoqués sont un rappel à mettre de l’ordre dans sa vie sans repousser l’échéance aux calendes grecques. Ne vous reposez donc pas sur vos lauriers. C’est avant la catastrophe qu’il faut se décider ; après, ce sera trop tard.
« Restez en tenue de travail et gardez vos lampes allumées. Soyez comme des gens qui attendent le retour de leur maitre. » Ne vous endormez pas comme ces veilleurs de nuit qui se laissent surprendre par les cambrioleurs (Lc 12,39).
«La parabole du figuier stérile vient secouer la torpeur de ceux et celles qui tarderaient à se décider»
La petite parabole finale du figuier stérile vient à propos pour secouer la torpeur de ceux et celles qui tarderaient à se décider. Si la patience de Dieu est sans limites, le temps qui leur est accordé est limité.
Pierre Emonet SJ | Vendredi 21 mars 2025
Lc 13, 1-9
Un jour, des gens rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens
que Pilate avait fait massacrer,
mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient.
Jésus leur répondit :
« Pensez-vous que ces Galiléens
étaient de plus grands pécheurs
que tous les autres Galiléens,
pour avoir subi un tel sort ?
Eh bien, je vous dis : pas du tout !
Mais si vous ne vous convertissez pas,
vous périrez tous de même.
Et ces dix-huit personnes
tuées par la chute de la tour de Siloé,
pensez-vous qu’elles étaient plus coupables
que tous les autres habitants de Jérusalem ?
Eh bien, je vous dis : pas du tout !
Mais si vous ne vous convertissez pas,
vous périrez tous de même. »
Jésus disait encore cette parabole :
« Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne.
Il vint chercher du fruit sur ce figuier,
et n’en trouva pas.
Il dit alors à son vigneron :
‘Voilà trois ans que je viens
chercher du fruit sur ce figuier,
et je n’en trouve pas.
Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ?’
Mais le vigneron lui répondit :
‘Maître, laisse-le encore cette année,
le temps que je bêche autour
pour y mettre du fumier.
Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir.
Sinon, tu le couperas.’ »
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