
Évangile de Dimanche: Debout devant le Fils de l’Homme!
Cette Parole de Luc nous fait du bien. Parce que, en ce début de Carême, elle nous montre un chemin, une direction qui nous aide à reconnaître ce qui nous paraît impensable et pourtant le socle de notre foi: avec Dieu nous sommes vainqueurs du Mal et le Salut nous a été donné.
En fait ce chemin consiste à accueillir et à vivre de ce socle. C’est là que s’inscrit la joie de ce temps de Carême où nous prenons conscience de la «grandeur à laquelle nous sommes appelés». Sachons mesurer la «grandeur» de ce temps de carême. Elle nous ressaisit dans ce qu’il y a de plus profond en nous.
«Ce sont les réponses de Jésus qui importent, et non les incitations du Tentateur»
Cette Parole parle d’un désert. Comme pour rappeler ce combat et montrer un nouveau Chemin: Jésus, poussé par l’Esprit va vivre des épreuves. Ce sont les réponses mêmes de Jésus qui importent et non les incitations du Tentateur.
Voilà que Jésus revit d’une certaine manière, en quarante jours, les situations où Israël avait succombé: Rappelons-nous l’épisode de la manne. Oui, Jésus assume en lui-même l’histoire d’Israël et la porte à son accomplissement. «Là où Israël a succombé, le Fils de Dieu triomphe» définitivement, nous précise le bibliste Jacques Dupont.
Nous sommes bien au cœur de la grande épreuve messianique, mais aussi au cœur de notre chemin de foi. Ces épreuves et ces tentations sont celles de notre temps. Et ce désert dans nos vies n’est-il pas aussi là, où on ne l’attend pas? Il peut se réfugier au plus secret de nos certitudes et devenir alors le «lieu du combat».
«Cette conviction doit nous habiter jusque dans les interpellations actuelles de nos sociétés, encore en difficulté à discerner des chemins d’humanisation»
Cette Parole vient rejoindre tous nos combats intérieurs, mais aussi ceux contre l’injustice et le non-respect de l’être humain. Ces quarante jours sont à l’image de nos vies que Jésus accompagne, en nous mettant devant ce choix quotidien «de la vie ou de la mort» (Dt 30). Il vient nous dire qu’il ne s’est pas laissé terrasser et qu’il a vaincu pour nous le Tentateur. Il vient nous rappeler avec certitude que la vie est plus forte que la mort et que l’amour porte des fruits que l’on ne soupçonne pas.
Cette conviction doit nous habiter jusque dans les interpellations actuelles de nos sociétés, encore en difficulté à discerner des chemins d’humanisation. Nous sommes capables de traverser tous les déserts parce que désormais ils sont habités par un Dieu proche et miséricordieux.
N’ayons pas peur de ce désert, parce que nous savons qu’il est habité par l’Esprit et qu’il nous met en chemin pour avancer et grandir. Demandons-lui d’être avec nous dans tout ce que nous vivons de difficile. N’est-ce pas ce qui s’est passé le Jour de notre baptême, où l’Esprit nous a été donné définitivement par une alliance indéfectible?
«Ainsi nous n’avons plus jamais peur de celui qui cherche à nous manipuler»
Oui, l’évangile de Luc nous rappelle aujourd’hui cette certitude que nous sommes aimés et que cet amour est une Lumière, comme un matin de Pâques au cœur de nos déserts… Ainsi nous n’avons plus jamais peur de celui qui cherche à nous manipuler et à nous tromper depuis la Genèse… Le Mal est vaincu !
Le Carême, c’est la joie de faire nôtre, cette autre parole de Luc: «Ne vous endormez pas, priez en tout temps; ainsi vous aurez la force de surmonter tout ce qui doit arriver et vous pourrez vous présenter debout devant le Fils de l’homme» (21,36).
Frère Michel Fontaine OP | Vendredi 7 mars 2025
Lc 4, 1-13
En ce temps-là,
après son baptême,
Jésus, rempli d’Esprit Saint,
quitta les bords du Jourdain ;
dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert
où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable.
Il ne mangea rien durant ces jours-là,
et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim.
Le diable lui dit alors :
« Si tu es Fils de Dieu,
ordonne à cette pierre de devenir du pain. »
Jésus répondit :
« Il est écrit :
L’homme ne vit pas seulement de pain. »
Alors le diable l’emmena plus haut
et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre.
Il lui dit :
« Je te donnerai tout ce pouvoir
et la gloire de ces royaumes,
car cela m’a été remis et je le donne à qui je veux.
Toi donc, si tu te prosternes devant moi,
tu auras tout cela. »
Jésus lui répondit :
« Il est écrit :
C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras,
à lui seul tu rendras un culte. »
Puis le diable le conduisit à Jérusalem,
il le plaça au sommet du Temple
et lui dit :
« Si tu es Fils de Dieu, d’ici jette-toi en bas ;
car il est écrit :
Il donnera pour toi, à ses anges,
l’ordre de te garder ;
et encore :
Ils te porteront sur leurs mains,
de peur que ton pied ne heurte une pierre. »
Jésus lui fit cette réponse :
« Il est dit :
Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »
Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations,
le diable s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé.
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