Évangile de Dimanche: Avance au large! Sois sans crainte!
La Parole de Dieu vient rencontrer notre existence là où nous en sommes dans notre histoire de vie comme Isaïe, comme Paul et comme Simon. Aujourd’hui, elle nous invite à «avancer en eau profonde» avec les pécheurs de Génésareth. N’ayons pas peur…
Avec Isaïe, nous saisissons la grandeur du Seigneur. Voilà que le pardon l’invite alors à dire oui à la vie et oui à l’envoi. Le pardon précède la conversion… Avec Paul, nous revenons au cœur de notre foi en réalisant que c’est la vie du ressuscité qui est en nous et que nous sommes sauvés. A nous de reconnaître cet amour qui nous met debout et fait de nous des êtres capables de liberté et d’authenticité.
«Avec Luc, nous entendons une parole qui creuse un désir, un désir qui nous ouvre à un au-delà»
Enfin avec Luc, nous entendons une parole qui rassure, réconforte, oriente et creuse au plus profond de nous-même, un désir. Ce désir nous ouvre à un au-delà de nous-mêmes et nous rappelle notre origine: des hommes et des femmes portés par le Souffle de Dieu (Gn 2, 7).
Cette Parole chez Luc nous ouvre à trois dimensions… Tout d’abord, c’est Jésus qui enseigne et l’on se presse «autour de lui pour écouter la Parole de Dieu». Oui, ce que nous sommes aujourd’hui, comme communauté de croyants n’existe que parce qu’il y a eu cette Parole de vie. Jésus est la Parole enseignée.
«La parole se fait action. Elle met en mouvement. Elle provoque pour aller plus loin, prendre des risques…»
Mais voilà que cette Parole pour la multitude «se tait» pour devenir dialogue singulier et dire à Simon « avance au large, et jetez les filets pour prendre du poisson». C’est l’annonce de l’Église, dont Jésus seul est la tête. La parole se fait action. Elle met en mouvement. Elle provoque pour aller plus loin, prendre des risques, refaire encore une fois ce que nous avons fait X fois. Simon résiste. Il connait son métier et interpelle Jésus mais il sent l’autorité du Maître.
Alors, le miracle commence à se réaliser, non pas celui de la pêche miraculeuse mais celui qui commence à faire de Simon un autre homme, libre et authentique. Simon laisse alors parler sa foi: «sur ta parole, je vais jeter les filets». La Parole de Dieu libère et invite à prendre des risques… Quel risque aujourd’hui prenons-nous?
N’est-ce pas aujourd’hui ce qui est en train d’être proposé à son successeur, François, «avance au large, jetez les filets, n’ayez pas peur…» Enfin, c’est le temps de la Promesse qui est annoncée. La Parole est aussi ouverture et pardon. «Simon-Pierre se jette aux pieds du Seigneur». Luc en appelant Simon, Pierre, anticipe déjà le ministère dont il va être investi. Simon reconnaît le Messie. La peur le saisit ainsi que ses compagnons.
«Le chemin est loin d’être régulier, mais il y a toujours le regard de Celui qui aime»
Dès que nous prenons conscience de notre fragilité, de nos limites, de notre manque de confiance en Lui, en nous, dans les autres, que faire d’autres que de s’en remettre à son regard aimant et à son pardon. Simon-Pierre est bouleversé par ce qui lui arrive. Il est sur un chemin qu’il n’avait pas prévu. Il est saisi au plus profond de lui-même. Le chemin est loin d’être régulier, il y a des trahisons, des absences, mais il y a toujours le regard de Celui qui aime, qui relève et qui dit «Sois sans crainte».
Cette parole de Jésus n’est pas un ordre, c’est une prophétie: elle accomplit déjà ce qu’elle annonce. Là est le cœur de la foi. Sommes-nous conscients de cette grâce de l’appel? Cette Parole aujourd’hui nous invite à ne pas avoir peur d’«avancer au large » et d’oser faire nôtre, la réponse d’Isaïe «Me voici, envoie-moi!» (Is 6, 8).
Frère Michel Fontaine OP | Vendredi 7 février 2025
Lc 5, 1-11
En ce temps-là,
la foule se pressait autour de Jésus
pour écouter la parole de Dieu,
tandis qu’il se tenait au bord du lac de Génésareth.
Il vit deux barques qui se trouvaient au bord du lac ;
les pêcheurs en étaient descendus
et lavaient leurs filets.
Jésus monta dans une des barques qui appartenait à Simon,
et lui demanda de s’écarter un peu du rivage.
Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait les foules.
Quand il eut fini de parler,
il dit à Simon :
« Avance au large,
et jetez vos filets pour la pêche. »
Simon lui répondit :
« Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ;
mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. »
Et l’ayant fait,
ils capturèrent une telle quantité de poissons
que leurs filets allaient se déchirer.
Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque
de venir les aider.
Ceux-ci vinrent,
et ils remplirent les deux barques,
à tel point qu’elles enfonçaient.
à cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux de Jésus,
en disant :
« Éloigne-toi de moi, Seigneur,
car je suis un homme pécheur. »
En effet, un grand effroi l’avait saisi,
lui et tous ceux qui étaient avec lui,
devant la quantité de poissons qu’ils avaient pêchés ;
et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée,
les associés de Simon.
Jésus dit à Simon :
« Sois sans crainte,
désormais ce sont des hommes que tu prendras. »
Alors ils ramenèrent les barques au rivage
et, laissant tout, ils le suivirent.
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