
Baptême du Seigneur (Mt 3, 13 – 17).
Le pape François a invité mercredi dernier les chrétiens à« réveiller la mémoire de leur baptême »,
afin qu’ils ne soient pas « un événement du passé qui n’a plus aucune incidence sur le présent »
mais qu’il soit vécu « tous les jours, comme une réalité actuelle de l’existence ».
Réveiller la mémoire du baptême, c’est très concrètement connaître et fêter le jour anniversaire de son baptême.
Et le pape de dire : « J’ai déjà posé cette question deux ou trois fois, ici, sur la place St Pierre : que ceux d’entre vous qui savent la date de leur baptême lèvent la main.
C’est important de connaître le jour où j’ai été immergé dans ce courant de salut de Jésus.
Aujourd’hui, chez vous, cherchez, demandez la date de votre baptême
et comme cela vous saurez bien
quel est le jour si beau de votre baptême.
Connaître la date de notre baptême, c’est connaître une date heureuse ».
Le baptême, c’est très important :
« C’est un acte qui touche l’existence en profondeur.
Un enfant baptisé ou un enfant qui n’est pas baptisé, ce n’est pas la même chose.
Ce n’est pas la même chose, une personne baptisée,
ou une personne qui n’est pas baptisée », a insisté le pape.
Et de fait le baptême nous change en profondeur :
« Grâce au baptême, nous sommes capables de pardonner
et d’aimer même ceux qui nous offensent et qui nous font du mal,
nous parvenons à reconnaître dans les derniers et dans les pauvres
le visage du Seigneur qui nous visite et se fait proche.
Le baptême nous aide à reconnaître le visage de Jésus
dans celui des personnes démunies, des personnes souffrantes,
et aussi dans celui de notre prochain.
Tout cela est possible grâce à la force du baptême ! »
« Moi je baptise avec de l’eau, mais il vient, celui qui est plus puissant que moi…. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu ».
Dans l’Evangile de jour, Jésus arrive de Galilée pour SE FAIRE BAPTISER par Jean.
Mais qu’était au juste ce baptême donné par Jean ?
Jean faisait quelque chose de radicalement nouveau pour l’époque.
Quelque chose qui se distinguait clairement des vieux rites de purification.
Le baptême donné par Jean était l’accomplissement d’une conversion personnelle,
d’une volonté ferme et droite de changer de vie.
En somme, se faire baptiser par Jean, cela voulait dire :
« Je veux changer de vie, une fois pour toute » ;
« quitter le chemin de mort pour prendre le chemin de la vie ».
Ainsi pour se faire baptiser par Jean, il fallait d’abord se reconnaître pécheur,
et ensuite seulement, on était immergé dans l’eau.
Voilà donc pour le baptême de Jean.
Et voici que Jésus arrive. Il veut se faire baptiser. C’est tout à fait étonnant !
MAIS QU’EST-CE QUE JÉSUS FAIT LÀ ?
Il n’est pas pécheur. Il n’a pas commis de fautes. Il n’a pas besoin de se convertir.
Au contraire, IL EST SANS PÉCHÉ. Le seul qui soit sans péché !
Et je pense que nous avons là LA POINTE DU RÉCIT de ce jour :
Jésus vient à Jean, non pas parce qu’il est pécheur,
mais PARCE QU’IL EST SOLIDAIRE avec les hommes devenus coupables, SOLIDAIRE avec ces hommes fautifs, mais aspirant à la justice.
C’est en partant de la croix et de la résurrection que les chrétiens ont compris ce qui s’est passé au jour du baptême :
JÉSUS A PRIS SUR SES ÉPAULES LE FARDEAU DE LA FAUTE DE L’HUMANITÉ ENTIÈRE ET L’A PORTÉ EN DESCENDANT DANS LES EAUX DU JOURDAIN.
ENTENDEZ COMME JÉSUS ENTRE DANS LE PÉCHÉ, non pas comme un spectateur,
du dehors, mais dans un mouvement de vraie compassion,
de solidarité incarnée, du dedans !
Saint Proclus écrivait :
« La fête de Noël nous montrait un pauvre nourrisson qui manifestait notre pauvreté. Aujourd’hui au baptême, celui qui est la source est enveloppé par l’eau du fleuve….
C’est la mer qui se réjouit hautement ;
elle se réjouit de ce que, par l’intermédiaire du Jourdain,
elle a reçu la bénédiction qui la sanctifie….
Oui, le feu se plonge dans l’eau…
regardez ce stupéfiant déluge, bien supérieur à celui du temps de Noé.
Alors que l’eau du déluge fit mourir le genre humain,
aujourd’hui l’eau du baptême ramène les morts à la vie.
Alors qu’autrefois une colombe portait dans son bec un rameau d’olivier,
aujourd’hui l’Esprit Saint, en survenant sous l’apparence d’une colombe,
nous montre combien le Seigneur est miséricordieux.
Demandons alors de tout cœur au Seigneur
de pouvoir expérimenter toujours davantage,
dans notre vie de chaque jour,
cette grâce que nous avons reçue par le baptême.
Qu’en nous rencontrant, nos frères puissent rencontrer de véritables enfants de Dieu, de véritables frères et sœurs de Jésus-Christ, de véritables membres de l’Église.
Et n’oubliez pas le devoir pour aujourd’hui :
chercher, demander la date de votre baptême.
De même que je connais la date de ma naissance, je dois connaître aussi la date de mon baptême, parce que c’est un jour de fête.
Merci Seigneur pour le Baptême, merci pour le beau jour de notre baptême,
ce jour où tu nous as recréé à l’image et la ressemblance de Jésus ton Fils.
Ce jour-là, les anges ont chanté « Gloire à Dieu »
pendant que tu redisais ces paroles de feux,
adressées personnellement à chacun d’entre –nous :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j’ai mis tout mon amour ».
Seigneur, je ne veux jamais oublier combien tu nous aimes.
Donne-moi la force d’avancer vers ce qui est juste, ce qui est ta volonté,
fort de cette espérance invincible :
« Oui, j’en ai l’assurance, ni mort ni vie, ni anges ni principautés, ni présent ni avenir, ni puissances, ni hauteur ni profondeur, ni aucune autre créature,
oui, vraiment rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté dans le Christ Jésus notre Seigneur ».
(Rm 8, 38).
Amen. Père Jérôme Jean.
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