Corée du Sud: S’immoler pour éviter le réaménagement des quatre fleuves

Une ancienne novice bouddhiste trouve la mort

Séoul, 19 juillet 2011 (Apic) Une ancienne novice bouddhiste s’est immolée, le 14 juillet 2011 en Corée du Sud, pour empêcher le réaménagement des quatre fleuves. Le projet du gouvernement coréen rencontre une opposition grandissante, de la part de religieux comme de laïcs, indique Eglises d’Asie, l’agence d’information des Missions étrangères de Paris.

La femme d’une quarantaine d’année s’est donné la mort dans le temple de Jibo, devant le stupa érigé à la mémoire du moine Moon-su, son maître spirituel. En mai 2010, le Vénérable Moon-su s’était immolé sur les rives du fleuve Nakdong, laissant une lettre au président sud-coréen Lee Myung-Bak dans laquelle il demandait d’»arrêter sans délai le projet de réaménagement des quatre fleuves». Selon un représentant de l’ordre Jogye – la plus importante dénomination bouddhiste de Corée du Sud – l’ancienne disciple éprouvait une grande vénération pour son maître et voulait suivre le chemin tracé par ce dernier.

Le projet de réaménagement des quatre fleuves – Han, Nakdgong, Geum et Yeongsan – a été lancé en 2009 par le président sud-coréen. Les travaux «pharaoniques», consistant à draguer le lit des fleuves et à construire des barrages et des centrales hydroélectriques, pourraient avoir des conséquences dramatiques sur l’environnement et l’écosystème local.

A la suite des Eglises chrétiennes, les responsables des principales religions de Corée et plusieurs centaines de mouvements citoyens se sont unis dans une même protestation, multipliant les déclarations, les manifestations et même les célébrations religieuses sur les rives des fleuves concernés.

Une «offrande à Bouddha»

Certaines branches du bouddhisme acceptent l’auto-immolation, «offrande à Bouddha». Considérée comme un acte de compassion, un «don de soi», elle permettrait à celui qui l’a choisie dans un but désintéressé d’influer par ses mérites sur le monde qui l’entoure.

Réagissant au décès de la Coréenne, le Père Hugo Park Jung-woo, secrétaire du Commission Justice et Paix de la Conférence des évêques catholiques de Corée du Sud (CBCK) a exprimé sa grande tristesse. Et d’estimer que la femme est une victime de plus du mépris du gouvernement pour la nature comme pour les êtres humains. (apic/eda/amc)

19 juillet 2011 | 11:23
par webmaster@kath.ch
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