Suisse: La Conférence des évêques suisses lance son nouveau site
Bienvenue chez les évêques
Fribourg, 15 juin 2011 (Apic) Le 15 juin 2011, mercredi de Pentecôte, la Conférence des évêques suisses (CES) dévoile son nouveau site internet: www.évêques.ch. Un projet de communication ambitieux, pour être plus proche des fidèles et de l’esprit du temps. Interview avec Laure-Christine Grandjean, chargée de communication francophone de la CES.
Apic: Pourquoi les évêques suisses lancent-ils un nouveau site internet?
Laure-Christine Grandjean: Conscients de l’importance de la communication pour l’Eglise, les évêques ont voulu se donner un outil adapté, permettant de rendre «tangible» la Conférence des évêques et d’initier le dialogue. Or, l’ancien site était obsolète sur le plan technique comme en terme de stratégie de communication. Au contraire, le nouveau site rend l’institution plus proche – dès la page d’accueil, les évêques souhaitent la bienvenue à l’internaute – et amorce la discussion – avec le fil Twitter, la future page Facebook.
Apic: On entend peu les évêques, d’où vient cette subite envie de communiquer?
Laure-Christine Grandjean: L’envie de communiquer n’est pas nouvelle. Déjà en 1971, dans le sillage de Vatican II, avec l’instruction pastorale «Communio et progressio», on soulignait l’importance de la présence de l’Eglise dans les médias. Plus récemment et au niveau suisse, les évêques ont publié, en 2008, une déclaration sur l’importance des médias pour l’Eglise, établissant la communication comme priorité pastorale. L’idée a fait son chemin et elle porte aujourd’hui ses fruits, entre autres au travers de ce nouveau site internet.
Apic: Le site comprend beaucoup d’informations, au risque parfois de perdre l’internaute…
Laure-Christine Grandjean: Le nouveau site reste un site d’information, il est donc normal qu’il comprenne de nombreuses rubriques. Mais il faut garder à l’esprit qu’un site ne se lit pas de A à Z, comme on le ferait avec un livre: l’internaute flâne de rubrique en rubrique, il glâne de-ci de-là des informations. Bref, il n’est pas rare qu’il se perde volontairement. Et pour ceux que répugne le vagabondage numérique, il y a toujours un fil rouge, en haut de page, qui indique le chemin emprunté.
Apic: Vous avez parlé d’une présence sur Twitter et Facebook. La moyenne d’âge des évêques est plutôt élevée, pensez-vous qu’ils aient les compétences pour faire usage des nouveaux réseaux sociaux?
Laure-Christine Grandjean: Je ne crois pas que l’âge soit un critère pertinent. J’ai à l’esprit sœur Claire-Marie de Bulle, nonagénaire qui tient un blog. Les évêques ont les compétences techniques pour faire usage des nouveaux réseaux sociaux, ils sont nombreux par exemple à utiliser un Iphone. Il est vrai que certains n’ont pas la culture spécifique, le réflexe Twitter ou Facebook, mais ils peuvent l’acquérir. Regardez l’abbé Werlen qui est plus qu’à l’aise dans ces domaines!
Apic: Vous avez récemment présenté le site aux évêques. Quelles ont été leurs réactions?
Laure-Christine Grandjean: Les évêques ont été très positifs. Le site a permis une prise de conscience, au niveau de la communication. J’ai bon espoir qu’ils s’engagent, sensibilisant les diocèses à l’enjeu. Certains nous on déjà fait parvenir des photographies et des vidéos.
Apic: Les sites de certaines commissions sont directement hébergés sur www.évêques.ch. Pourquoi cette volonté de synergie?
Laure-Christine Grandjean: L’objectif est de représenter concrètement les liens qui unissent la CES et ses commissions, mais également de proposer un outil adapté aux besoins de ces dernières. Sans frais et sans investissement technique, elles peuvent acquérir un site internet. Si l’esthétique est unifiée, le secrétaire de la commission bénéficie d’une pleine liberté dans la définition des rubriques, le choix des documents communiqués. Actuellement, il est prévu que quatre commissions soient hébergées sur le nouveau site: Communication et médias, Islam, Justice et Paix et Migratio.
Apic: Quel concept se cache derrière le design du site?
Laure-Christine Grandjean: Tout d’abord, il fallait un design sobre, parce qu’il s’agit avant tout d’un site institutionnel. Ensuite, il était souhaitable de faire référence à l’Eglise. Le nouveau site dispose de trois fonds d’écran qui apparaissent par alternance: deux de ceux-ci ont l’octogone pour motif principal, une forme qu’on retrouve fréquemment dans l’architecture religieuse. Le troisième est inspiré du dallage d’une vieille église, dans la ville italienne de Pise.
Apic: On trouve sur le site une rubrique «Le saviez-vous». C’est amusant. Que comptez-vous en faire?
Laure-Christine Grandjean: Le site s’adresse à un triple public: les journalistes, les membres de l’Eglise catholique et les curieux «non-initiés». Avec ses communiqués et son calendrier liturgique, il a peu de chance de retenir l’attention de la troisième catégorie. La rubrique «Le saviez-vous» attire au contraire le curieux, elle le retient sur le site et pourrait bien le convaincre, qui sait, de s’y attarder. La rubrique devrait comprendre des anecdotes, sur les évêques ou sur l’Eglise, qui changeront environ tous les mois.
Apic: Pourriez-vous nous livrer quelques anecdotes sur le site internet www.évêques.ch?
Laure-Christine Grandjean: La première, c’est que nous avons choisi Michael Stahl pour faire le portrait des évêques, un photographe qui avait précédemment croqué le Conseil fédéral. Nos évêques, ce sont un peu les Conseillers fédéraux de l’Eglise suisse. La deuxième fait référence à l’url italien du site: www.ivescovi.ch. Nous avons beaucoup réfléchi à ces url (www.évêques.ch, www.bischoefe.ch) et lorsque nous nous sommes fixés, www.vescovi.ch était déjà pris… par un garagiste tessinois. Pour ne pas empiéter sur son «espace numérique», nous avons donc choisi www.ivescovi.ch. (apic/amc)
Encadré:
Adresse: www.évêques.ch, www.bischoefe.ch, www.ivescovi.ch
Prédécesseur: https://www.kath.ch/sbk-ces-cvs/aktuell.php?sprache=f
Date de conception: Septembre 2010
Date de naissance: Pentecôte 2011
Paternité: Webmanufaktur et l’équipe de communication de la CES
Coûts: Grâce à un don privé de 100’000 frs, la CES peut couvrir les frais du site sur le long terme. (apic/amc)