«Caritas aujourd’hui: le sens d’une présence»

Fribourg: L’abbé Nicolas Buttet interpelle bénévoles et collaborateurs de Caritas Fribourg

Fribourg, 10 juin 2011 (Apic) C’est sur le thème «Caritas aujourd’hui: le sens d’une présence» qu’une trentaine de personnes – bénévoles, membres du comité et collaborateurs de Caritas Fribourg – ont participé jeudi 9 juin à une journée de réflexion sur le rôle et l’importance du bénévolat au sein de l’association catholique.

Les débats ont été animés par l’abbé Nicolas Buttet, fondateur de la Fraternité Eucharistein, une communauté nouvelle qui a essaimé d’Epinassey, sur le territoire de l’Abbaye de St-Maurice (Valais), à Bourguillon, au-dessus de Fribourg, puis à Château-Rima (Var, France) et à Saint-Jeoire, en Haute-Savoie.

«L’Evangile nous pousse à aller vers les pauvres»

Ayant sillonné le monde durant de nombreuses années, notamment pour le compte du Conseil pontifical «Justice et Paix», Nicolas Buttet déclare d’emblée qu’il n’est jamais allé dans un pays du Sud sans passer quelques jours dans un bidonville, ce qui l’a amené de nombreuses fois à côtoyer Mère Teresa dans les slums de Calcutta. «L’Evangile nous pousse à aller vers les pauvres», a-t-il lancé.

Pour le Valaisan, l’amour – la «caritas» – sera toujours nécessaire, même dans la société la plus juste. Et de citer en exemple la Caritas Internationalis, vaste confédération de 165 Caritas nationales qui emploient au total 440’000 salariés et 625’000 bénévoles, venant en aide à pas moins de 24 millions de personnes chaque année dans le monde. Cette confédération décentralisée, qui célèbre cette année son 60e anniversaire, «est l’un des tout premiers acteurs mondiaux dans la lutte contre la pauvreté, et la première des ONG catholiques !»

«Travailler sur les cœurs et les intelligences»

L’abbé Buttet est convaincu qu’il n’y a aucun ordre juste dans un Etat «qui puisse rendre superflu le service de l’amour… Il y aura toujours de la souffrance, qui réclame consolation et aide ! L’affirmation selon laquelle les structures justes rendraient superflues les œuvres de charité cache en réalité une conception matérialiste de l’homme». Soulignant la nécessité de porter des valeurs spirituelles, il relève que l’abandon de la dimension spirituelle a entraîné des catastrophes au niveau mondial.

Pour Nicolas Buttet, le sens de l’action caritative n’est pas seulement de donner aux pauvres des moyens de vivre, «mais des raisons de vivre». A l’heure de la mondialisation, en évitant de tomber dans les idéologies qui ont fait faillite au XXe siècle, l’abbé Buttet plaide pour que le chrétien pense le monde, «car la seule générosité ne suffira pas !» Pour cela, conclut-il, il faut faire appel à la responsabilité des individus, «travailler sur les cœurs et les intelligences».

Encadré

encadré

Juriste de formation, Nicolas Buttet, qui fut à 23 ans député suppléant au Parlement cantonal du Valais, est né en 1961. Il a collaboré à Rome avec le cardinal Roger Etchegaray au Conseil pontifical «Justice et Paix». C’est en 1992 qu’il se retire pendant cinq ans comme ermite à Notre-Dame du Scex, en Valais, avant de fonder en 1996 la Fraternité Eucharistein.

Reconnue en 2003 comme association publique de fidèles, la Fraternité Eucharistein a reçu de Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, le 3 mai 2008, l’approbation de ses nouvelles constitutions en vue d’une reconnaissance définitive en tant que Famille ecclésiale diocésaine de Vie consacrée.

La communauté compte plus d’une vingtaine de frères et sœurs, postulants et novices. La vie religieuse de la Fraternité est centrée sur le Christ-Eucharistie dans son double aspect: Jésus reçu est adoré dans le Saint-Sacrement et Jésus reconnu et servi dans le frère et la sœur souffrants. C’est pourquoi elle accueille dans ses maisons des jeunes marqués par les épreuves de la vie, aux prises avec des problèmes de drogue, d’alcool ou de dépression, pour un temps de reconstruction personnelle.

En plus d’être le modérateur de la Fraternité, Nicolas Buttet anime le Groupe «Dorothée et Nicolas de Flüe» et donne régulièrement des conférences. Le Père Buttet a aussi contribué, pour une large part, à la création d’un centre d’études anthropologiques, l’»Institut Philanthropos», inauguré à Bourguillon en 2004. En lien avec cet Institut, il a participé à la Fondation d’»Ecophilos», dont l’objectif est un regard de vérité sur la personne humaine au travail. Nicolas Buttet a notamment publié les livres suivants: «Aimer et faire connaître l’amour» (éd. de l’Emmanuel), «Brûlé au soleil de Dieu» (éd. du Cerf) et «L’Eucharistie à l’école des saints» (éd. de l’Emmanuel). (apic/be)

10 juin 2011 | 13:21
par webmaster@kath.ch
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