Chine: Pékin s’apprête à ordonner un nouvel évêque sans l’aval du Vatican
Le Père Shen sera nommé malgré lui
Wuhan, 1er juin 2011 (Apic) Le Père Joseph Shen Guo’an devrait être ordonné évêque «officiel» du diocèse de Wuhan, dans la province du Hubei, le 9 juin 2011, ont indiqué des sources ecclésiales chinoises, citées par l’agence Ucanews, le 1er juin. Cette ordination, voulue par les autorités chinoises, n’a pas reçu l’aval du Saint-Siège.
Le Père Shen deviendra ainsi le deuxième évêque «illégitime», non reconnu par le pape, à être ordonné en Chine depuis l’ordination de l’évêque de Chengde, le 20 novembre 2010.
Dans la province du Hubei, tous les sièges épiscopaux sont vacants depuis le décès, le mois dernier, de l’évêque de Yichang. Selon Eglises d’Asie (EDA), l’agence des missions étrangères de Paris (MEP), les prêtres et les évêques «officiels» sont mis sous pression par les autorités, qui tentent de les convaincre de la nécessité de cette ordination épiscopale.
La volonté du gouvernement
Né en 1961, le Père Shen a été ordonné prêtre en 1988. De 1988 à 1998, il a servi comme curé de paroisse dans le diocèse de Puqi, avant de revenir à Wuhan. Vice-président de la section provinciale de l’Association patriotique des catholiques chinois, il avait été choisi en 2008 pour devenir le futur évêque de Wuhan, sous la pression des autorités chinoises. Une élection que Rome n’a pas voulu entériner.
Sa probable ordination à la tête du diocèse de Wuhan intervient alors que les relations entre Rome et Pékin sont tendues, notamment depuis l’ordination «illégitime» de novembre 2010. Benoît XVI avait alors fait part de son «profond regret», estimant que cette ordination constituait «une blessure douloureuse» faite à la communion de l’Eglise et «une violation grave de la discipline catholique». Le 18 mai dernier, le pape avait appelé les chrétiens du monde entier à prier pour l’Eglise en Chine.
D’après le témoignage de catholiques de Wuhan, le Père Shen ne souhaiterait pas devenir évêque. Le 9 juin, il sera donc élu malgré lui. Ce qui devrait à nouveau provoquer une forte réaction de la part de Rome et geler ses relations diplomatiques avec le régime communiste. (apic/eda/nd)