De l’importance de communiquer

Delémont: «Alzheimer n’est pas la fin de la vie», selon le Dr Thierry Collaud

Delémont, 3 mai 2011 (Apic) Thierry Collaud a tenu, fin avril 2011 au Centre l’Avenir à Delémont, une conférence intitulée «La démence est-elle une atteinte à la dignité de la personne?». Spécialiste de la question, le médecin neuchâtelois a souligné l’importance de communiquer avec les personnes «absentes», comme celles qui sont atteintes de la maladie d’Alzheimer.

«J’ai toujours été intéressé par la maladie d’Alzheimer. Elle a même été le sujet de ma thèse de doctorat en théologie. Cette maladie a pour moi un intérêt médical, mais aussi théologique. C’est d’autant plus intéressant que l’espérance de vie augmente, que la population vieillit et que cette maladie, qui touche essentiellement des personnes âgées est de plus en plus présente. Quelle famille, aujourd’hui, n’est pas concernée de près ou de loin par cette maladie?» a déclaré le médecin en guise d’introduction.

Selon lui, les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer ne sont pas «des morts-vivants et encore moins la potiche que l’on dépose dans un coin». Quel que soit le degré de la maladie, elles restent des personnes entières.

Offrir une véritable dignité aux malades

Thierry Collaud s’est longuement attardé sur l’importance de l’accompagnement et de la communication à mettre en place pour offrir une véritable dignité aux personnes touchées par cette maladie neurodégénérative. La maladie d’Alzheimer entraîne ainsi la perte progressive et irréversible des fonctions mentales, notamment de la mémoire.

«Il est primordial d’aller vers la personne malade, même si ce n’est pas toujours évident. Il faut essayer de trouver la bonne porte pour établir le contact. Il n’y a pas de vraie rencontre en humanité s’il n’y a pas une reconnaissance de la personne. Il ne faut pas se laisser abuser par cette maladie, qui crée comme un masque. Il faut aller au-delà, et voir la personne telle qu’elle est: une personne humaine. Quel que soit le degré de la maladie, les personnes touchées continuent de vivre. Il en émane de la vie, parfois même de la grâce.»

150 personnes

Les 150 personnes présentes à sa conférence, organisée à l’initiative du Service d’aumônerie œcuménique de l’Hôpital du Jura, étaient pour la plupart des accompagnateurs/trices de malade ou des soignantes.

Comme le docteur Collaud, elles semblent convaincues qu’il est possible de maintenir une relation humaine et une communication enrichissante avec les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer.

Encadré

Le Dr Thierry Collaud

Le docteur Collaud n’a pas de cabinet de consultation. Il n’a gardé qu’un poste partiel dans un EMS. Par contre, il est très actif à l’Université de Fribourg, où il est notamment collaborateur au Département de théologie morale et directeur du Certificat de formation continue en éthique et spiritualité dans les soins. Membre du comité de la Société Suisse de gérontologie, Thierry Collaud est aussi le président de la commission de bioéthique de la Conférence des évêques suisses (CES). (apic/pt/nd)

3 mai 2011 | 14:49
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
Jura (94)
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