Syrie: Le vicaire apostolique d’Alep craint une déstabilisation du pays

Ne pas mettre en péril les deux millions de chrétiens de Syrie

Alep, 28 avril 2011 (Apic) Le président syrien Bashar al Assad s’est engagé à corriger certaines erreurs, comme l’état d’urgence, mais pour ce faire, il a besoin de temps, a déclaré à l’agence missionnaire MISNA le vicaire apostolique catholique latin d’Alep. Mgr Giuseppe Nazzaro redoute que les actuels troubles ne déstabilisent un pays jusque là considéré comme un modèle de cohabitation intercommunautaire.

«Assad a révoqué l’état d’urgence, en vigueur depuis 45 ans, remanié son gouvernement et reconnu que des erreurs avaient été commises : mais il lui faut du temps pour y revenir et les corriger», relève Mgr Nazzaro.

Selon le vicaire d’Alep, la crise qui bouleverse le pays depuis la mi-mars suscite les plus grandes inquiétudes. Car elle intervient après la chute des gouvernements tunisien et égyptien et en même temps que la guerre en Libye, des développements auxquels les États-Unis et certains États européens se sont pas étrangers.

«La déstabilisation de la Syrie pourrait compromettre les rapports entre les communautés religieuses et, de la même manière que cela s’est produit en Irak après l’occupation des Américains, mettre en péril les deux millions de chrétiens qui vivent dans le pays», selon le vicaire apostolique.

Pour juger le régime syrien, il faut également tenir compte des résultats de sa gestion économique du pays. Dans le contexte régional, ils sont loin d’être négatifs : «Dans le gouvernorat d’Alep, il n’y a eu ni manifestations significatives ni troubles. Et dans les rues, on peut voir de nombreuses voitures neuves circuler, ce qui est la preuve que la Syrie est un des pays du Moyen-Orient où l’on vit le mieux», estime Mgr Nazzaro. (apic/misna/mp)

28 avril 2011 | 12:02
par webmaster@kath.ch
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