Rome: La science et la technique ne suffiront pas à sauver l’Homme, déclare le Père Raniero Cantalamessa
Le séisme au Japon, avertissement divin
Rome, 23 avril 2011 (Apic) Les catastrophes naturelles sont un avertissement qui doit conduire l’homme à ne pas se «bercer d’illusions en pensant que la science et la technique suffiront à le sauver mais à s’imposer des limites», a affirmé le prédicateur de la Maison pontificale, dans l’après-midi du 22 avril 2011. Le Père Raniero Cantalamessa a prononcé l’homélie devant Benoît XVI lors de la célébration de la Passion du Christ dans la basilique Saint-Pierre.
Le Père capucin a d’abord salué la dignité et l’exemple de tenue et de solidarité mutuelle du peuple japonais face à l’une des plus effroyables catastrophes naturelles de l’histoire, le tremblement de terre et le tsunami qui ont frappé leur pays le 11 mars, provoquant une crise nucléaire. Il s’est aussi félicité d’un effet positif de la mondialisation, puisque «la souffrance d’un peuple est devenue la souffrance de tous, a suscité la solidarité de tous».
Le Père Cantalamessa a cependant souhaité tirer une leçon de l’évènement. «Séismes, cyclones et autres catastrophes qui frappent en même temps coupables et innocents ne sont jamais un châtiment de Dieu» a-t-il soutenu, «mais ils constituent un avertissement : dans ce cas, l’avertissement à ne pas nous bercer d’illusions en pensant que la science et la technique suffiront à nous sauver».
Le prédicateur de la Maison pontificale a lancé cette mise en garde, au moment même où le débat sur le nucléaire s’est ravivé dans de nombreux pays : «si nous ne savons pas nous imposer des limites, la science et la technique peuvent justement devenir, nous le voyons, la menace la plus grave de toutes».
Martyrs chrétiens
L’homélie du Père Cantalamessa portait aussi largement sur le thème des persécutions antichrétiennes. «Le monde chrétien, a-t-il regretté, est revisité par l’épreuve du martyre que l’on pensait révolue avec la chute des régimes totalitaires athées». Le Père capucin a cité en exemple «les sept moines cisterciens massacrés à Tibhirine en mars 1996» et, plus récemment, le Pakistanais catholique Shahbaz Bhatti, ministre des minorités tué pour sa foi le 2 mars dernier.
Le prédicateur de la Maison pontificale a mentionné le pèlerinage silencieux de plus de 20’000 chrétiens indiens de toutes les confessions qui se déroulait le même jour dans les rues de Bombay. Au cours de cette initiative, lancée par une organisation non gouvernementale catholique, les fidèles «ont prié et marché en silence dans les rues pour conjurer la menace qui plane sur eux».
Comme le veut la tradition, la célébration de la Passion du Christ était l’occasion, au cours de la prière universelle, de prier pour le salut de toute l’humanité, pour l’unité des chrétiens, les juifs, les non-croyants ou encore les gouvernants.
Puis Benoît XVI a présidé le rite de vénération de la croix du Christ. Après avoir montré la croix en bois aux fidèles, il a quitté les insignes de son pontificat – ses chaussures rouges, sa calotte blanche et sa dalmatique -, avant d’embrasser les pieds de ce crucifix, suivi par de nombreux cardinaux, évêques, prêtres, religieux et par quelques laïcs. Dans la soirée, il s’est ensuite rendu au Colisée, au cœur de Rome, pour présider le chemin de croix. (apic/imedia/cp/amc)