Contrer les effets pervers des lois censées protéger les religions

Romanel-sur-Lausanne: «Portes Ouvertes» dit Oui à la liberté religieuse, Non à la diffamation des religions

Romanel-sur-Lausanne, 13 avril 2011 (Apic) Le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU a adopté une résolution perçue comme une tentative d’abandonner le concept de «diffamation des religions», qui donne une légitimité internationale aux nations, dont les lois punissent le blasphème ou interdisent toute critique d’une religion. Dans un communiqué daté du 12 avril 2011, l’association «Portes Ouvertes» salue ce qu’elle considère comme une «avancée importante» en direction de la liberté d’expression et de la liberté de religion.

La résolution «Lutte contre l’intolérance, les stéréotypes négatifs, la stigmatisation, la discrimination, l’incitation à la violence et la violence, visant certaines personnes en raison de leur religion ou de leur conviction» a été adoptée le 24 mars dernier, lors de la 16e session du Conseil des Droits de l’Homme. Rédigée par les délégations pakistanaises et américaines, elle a été présentée par le Pakistan, au nom de l’Organisation de la Conférence islamique.

Cette résolution réaffirme le droit à liberté de religion ou de croyance, y compris le droit d’adopter la religion de son choix, ainsi que le droit à la liberté d’opinion et d’expression. Elle condamne l’incitation à la haine religieuse et reconnaît que «débattre publiquement et ouvertement des idées peut être une piste pour lutter contre l’intolérance religieuse».

«Portes Ouvertes» salue cette nouvelle résolution, qui «tout en s’écartant clairement du concept de diffamation des religions, vise à protéger deux libertés fondamentales: la liberté d’expression et la liberté de religion». L’association rappelle en outre que beaucoup de minorités religieuses souffrent des effets pervers de lois censées protéger les religions. Elle rend aussi hommage au gouverneur musulman Salmaan Taseer et au ministre chrétien Shahbaz Bhatti, «deux courageux hommes politiques qui ont défendu avec énergie les minorités religieuses» du Pakistan et qui ont essayé d’amender les lois anti-blasphème au prix de leur vie.

Loi sur le blasphème légitimée

Selon «Portes Ouvertes», les précédentes résolutions de l’ONU sur la «diffamation des religions», présentées tant à l’Assemblée générale qu’au Conseil des Droits de l’Homme, visaient essentiellement à protéger les religions majoritaires de tout commentaire critique. «Bien que n’étant pas juridiquement liées, elles avaient donné une légitimité internationale aux nations, dont les lois punissent le blasphème ou interdisent toute critique d’une religion», note l’association.

Jugeant les «dérives» de ces résolutions inadmissibles, «Portes Ouvertes» a lancé en 2010 une pétition intitulée: «Oui à la liberté religieuse, Non à la résolution sur la diffamation des religions». Cette dernière a récolté plus de 428’000 signatures en provenance de plus de 70 pays. Elle a été remise à Ivan Simonovic, assistant du Secrétaire général de l’ONU, le 6 décembre 2010, à New York.

«Portes Ouvertes» a aussi exercé un important lobbysme auprès de toutes les missions permanentes, les encourageant à voter pour la liberté de religion et de croyance et contre la résolution sur la diffamation des religions. Elle avait vivement engagé tous les Etats-membres à trouver un texte faisant consensus.

Texte de la résolution sous: http://ap.ohchr.org/documents/dpage_f.aspx?si=A/HRC/16/L.38

ENCADRE

L’association «Portes Ouvertes»

Fondée en 1955, «Portes Ouvertes» est une association indépendante et apolitique, au service des chrétiens persécutés ou discriminés à cause de leur foi. Elle les aide à persévérer dans la pratique et l’annonce de l’Evangile, en dépit de l’adversité. Cette aide s’adresse à tous les chrétiens, sans distinction de confession. (apic/com/nd)

13 avril 2011 | 11:18
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
ONU (187)
Partagez!