Suisse: Mgr Huonder, garant de l’unité et de la continuité

La Conférence de Biberbrugg veut la tête du vicaire général

Coire, 9 avril 2011 (Apic) Mgr Vitus Huonder aimerait bien être en activité dans un espace où tous sont en accord. Mais dans l’Eglise, ce n’est pas facile, a-t-il confié à la DRS, le 8 avril 2011. « Chaque évêque qui veut tenir la ligne de l’Eglise doit compter sur une certaine résistance. » Pour l’évêque de Coire, les développements actuels en Suisse vont dans le sens d’une rupture avec l’Eglise mondiale. Peu satisfait de la position de Mgr Huonder, le porte-parole de la Conférence de Biberbrugg a demandé la démission du vicaire général Martin Grichting.

Mgr Huonder bénéficie de la « pleine confiance » de Benoît XVI et le pape souhaite qu’il fasse preuve de « continuité » dans sa fonction, a affirmé l’évêque dans une lettre aux collaborateurs du diocèse, le 7 avril. Il avait quelque temps auparavant rencontré le cardinal Marc Ouellet, préfet de la congrégation pour les évêques.

Garant de l’unité et de la continuité

A Rome, on l’a prié de maintenir le cap et ce malgré les difficultés présente dans le diocèse. Un évêque, a affirmé Mgr Huonder, est avant tout le « garant de l’unité et de la continuité. »

En février passé, le vicaire général pour les grisons et le supérieur du séminaire avaient donné leur démission, suite à de grave dissension avec l’évêque. La « rupture » dans le diocèse devra être comblée par leur successeur, a estimé Mgr Huonder. « Nous devons essayer de retrouver l’unité dans le diocèse. »

On ne change pas d’évêque comme de gant

Mgr Huonder n’est pas resté insensible aux exigences de certaines personnes, demandant sa démission. Mais, pour lui, les gens doivent comprendre qu’on ne change pas d’évêque comme de gant. Parce que l’évêque est un « principe de stabilité ».

Si les critiques doivent être prises au sérieux, il n’est pas possible de discuter de tout. « Par exemple, on ne peut pas discuter de la démission d’un évêque. A mon avis, on ne peut pas discuter non plus des personnes nommées par l’évêque comme proches collaborateurs – cette question le concerne uniquement. »

Bientôt l’unité

L’unité pourrait être rétablie très rapidement, si les membres du diocèse se tournent vers leur mission principale. « Si nous proclamons la foi, si nous faisons ce que l’Eglise attend de nous. Si chacun fait son devoir, nous aurons très rapidement l’unité », a déclaré l’évêque.

Il contribuera au rétablissement de l’unité en convoquant le Conseil presbytéral. Dans ce cadre, les problèmes restés en suspens devraient être discutés. Il invite également les prêtres à participer à un jour en commun avec leur évêque : « Si les prêtres jouent le jeux, alors nous aurons bientôt à nouveau l’unité », a-t-il annoncé.

Tirer la sonnette d’alarme

Au vu de la position de l’évêque, Werner Inderbitzin, porte-parole de l’association des Eglises cantonales du diocèse de Coire (Conférence de Biberbrugg) ne peut se représenter « comment nous allons continuer avec Mgr Huonder alors que la relation de confiance est détruite ». Le 9 avril, il a confié au Neue Luzerner Zeitung que la Conférence de Biberbrugg exige de Mgr Huonder qu’il se sépare de Martin Grichting, vicaire général controversé. Ce dernier est connu pour son opposition au système suisse dual et à la levée d’impôts ecclésiastiques.

Le président du Conseil synodal de l’Eglise catholique romaine du canton de Zurich n’est pas d’un autre avis. Benno Schnüriger ne peut comprendre la réaction du pape. « Dans n’importe quelle entreprise, le chef aurait tiré la sonnette d’alarme. Mais dans le diocèse de Coire, nous devons simplement passer à l’ordre du jour », s’est-il indigné.

Si l’évêque, qui a perdu la confiance d’une grande partie du clergé du diocèse, de la majorité des vicaires généraux et de presque tous les doyens, envisage sérieusement une réconciliation, il doit renvoyer le vicaire général Martin Grichting, a affirmé Benno Schnüriger. (apic/job/amc)

9 avril 2011 | 16:24
par webmaster@kath.ch
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