Zurich: L’Eglise catholique continue de rayonner dans notre société, d’après Daniel Kosch
Malgré l’augmentation du nombre de sorties d’Eglise
Zurich, 5 avril 2011 (Apic) Alors que de nombreux Suisses sortent de l’Eglise, Daniel Kosch prône un renforcement de la cohésion dans l’institution religieuse. Lorsque l’Eglise vit de dialogue, d’intégrité et de crédibilité, qu’elle propose des orientations de vie secourables et se tient auprès des personnes indigentes ou nécessiteuses, elle rencontre la bienveillance et la confiance, affirme le secrétaire général de la Conférence centrale catholique romaine de Suisse (RKZ) dans une interview accordée à l’Apic le 4 avril 2011.
Pour Daniel Kosch, l’augmentation du nombre de «sans confession» est un phénomène transconfessionnel et transrégional. Dans le cas spécifique de l’Eglise catholique, il faut éviter de renforcer cette tendance par des «bavures ou défaillances dans la communication». Le secrétaire général estime «qu’il s’agirait déjà – comme le montrent les conflits et scandales des deux dernières années – d’un grand progrès».
Vivre en cohérence avec le message biblique
Le théologien considère qu’il n’est pas pertinent de juger les personnes en fonction de leur proximité à l’Eglise. L’important, c’est la manière dont elles vivent leur quotidien, dont elles agissent – parfois inconsciemment – en cohérence avec le message biblique. Lorsque la théologie parle de «Dieu», les êtres humains parlent parfois de «spiritualité» ou d’»origine de la vie», mais ils expriment le même désir. En outre, de nombreuses personnes souhaitent bénéficier des rites de l’Eglise aux moments charnières de leur existence – naissance, mariage, mort – et recherchent la présence des hommes d’Eglise.
Une grande organisation
Pour Daniel Kosch, la tendance ne devrait pas s’inverser dans le futur: «Je m’attends à ce que l’Eglise catholique devienne plus encore une minorité». Il estime cependant que l’Eglise ne devrait pas se focaliser sur les problèmes financiers, les statistiques de ses membres et son taux d’écoute. Même si elle devient un peu plus petite et un peu plus pauvre, l’Eglise reste une grande organisation qui ne doit pas craindre la comparaison avec les autres forces de la société, partis, syndicats et associations.
C’est par son rayonnement que l’Eglise peut être importante, une puissance qu’elle ne doit «depuis Jésus de Nazareth ni au pouvoir ni à la grandeur mais à son enracinement dans la croyance en un Dieu, qui aime passionnément le monde et les hommes», affirme le secrétaire général. Un rayonnement qui pousse «les fils et filles de l’Eglise» à agir pour la justice, la paix et la création.
Avec les Eglises réformées, l’Eglise catholique peut marquer profondément la culture religieuse suisse. Et l’importante influence et la visibilité du pape et des évêques lui donnent un poids supplémentaire. (apic/gs/amc)