Genève/Zurich: Le RES consterné par l’assassinat du ministre pakistanais des Minorités religieuses
La Suisse doit suivre la situation des minorités religieuses au Pakistan
Genève/Zurich, 2 mars 2011 (Apic) Le Réseau évangélique suisse (RES) et son Groupe de travail pour la liberté religieuse (GLR) ont exprimé leur consternation suite à l’assassinat du ministre pakistanais des minorités religieuses, Shahbaz Bhatti, victime d’une attaque armée, le 2 mars 2011. Ils l’ont fait savoir dans un communiqué publié le 2 mars.
Dans son communiqué, le RES a exprimé ses condoléances à la famille et aux proches de Shahbaz Bhatti. «Le ministre, premier et seul chrétien du gouvernement pakistanais, s’est engagé courageusement pour la défense des droits des minorités religieuses. Le Pakistan, et plus que cela l’humanité entière, perd aujourd’hui un homme de bien», écrit le RES.
Suite à ce drame, le Groupe de travail sur la liberté religieuse du RES (GLR) demande à la Suisse de suivre la situation des minorités religieuses au Pakistan «avec une attention particulière». «Toute la lumière doit être faite sur l’assassinat de Shahbaz Bhatti et les auteurs de cette attaque doivent être traduits devant la justice», a déclaré Eric Lecomte, vice-président du GLR.
De plus, le GLR affirme être toujours préoccupé par le sort des minorités religieuses au Pakistan et dans le monde. Le GLR rappelle qu’en décembre 2010, il avait soumis aux autorités fédérales une pétition signée par plus de 50’000 personnes, invitant le gouvernement à agir davantage pour la protection des minorités religieuses, notamment chrétiennes, dans les pays musulmans.
Un homme engagé pour la paix
Le communiqué du RES écrit en outre que Shahbaz Bhatti, ministre depuis 2008, était «un homme de dialogue et de paix qui s’est engagé sans relâche pour un Pakistan plus tolérant et pacifié». Pendant son mandat, il a notamment préservé un quota d’emploi de cinq pourcent pour les minorités dans les départements du gouvernement. Il a réservé quatre sièges pour les minorités au Sénat et a reçu la permission de construire des salles de prières pour les détenus non-musulmans dans les prisons.
Grâce à lui, Noël est devenu un jour férié national au Pakistan. Une permanence téléphonique du Ministère des affaires des Minorités a été créée et près de 50 comités régionaux pour l’harmonie interconfessionnelle ont vu le jour.
Le RES souligne encore que Shahbaz Bhatti avait aussi défendu Asia Bibi, première femme à être condamnée à mort par la loi sur le blasphème au Pakistan. «Le ministre Bhatti s’était engagé pour une réforme de cette loi, provoquant la colère des talibans et d’Al-Qaïda, qui ont revendiqué son assassinat. Conscient des menaces de mort qui pesaient sur lui, il assumait ce risque. Dans une vidéo enregistrée il y a quatre mois, ce catholique affirmait être prêt à mourir pour ce Dieu en qui il avait foi», note encore le RES. (apic/com/nd)