Une fête religieuse qui se caractérise par l’immolation d’un animal
Afrique: La fête du mouton célébrée cette semaine
Dakar, 17 décembre (Apic) L’Aïd el adda ou fête du mouton chez les musulmans sera célébrée cette semaine partout dans le monde. Prévue pour la période du 18 au 21 décembre selon les pays et les continents, cette fête religieuse se caractérise par l’immolation d’un animal (mouton, chèvre, chameau ou vache).
L’Aïd el adda ou fête du mouton a lieu 70 jours après la célébration de l’Aïd el Fitr qui marque la fin du ramadan. L’Aïd el Adha perpétue la soumission du patriarche Abraham (Ibrahim pour les musulmans) à Dieu, lorsqu’il était prêt à sacrifier son fils aîné sur ordre divin. En islam, il s’agit de Ismaël (Isaac selon la Bible). Le Coran ne donne pas explicitement le nom de ce fils aîné.
Chaque famille, dans la mesure de ses moyens, immole, à cette occasion, un animal, en le couchant sur le flanc gauche, la tête tournée vers la Kaaba, mosquée sacrée à la Mecque (Arabie Saoudite) vers laquelle s’oriente les musulmans pendant leurs cinq prières quotidiennes.
L’Aïd el Adha est célébré au lendemain du rassemblement des millions de pèlerins à la station du mont Arafat qui correspond au 9ème jour du mois lunaire de Dhou El Hijja. L’ascension du mont Arafat appelée aussi wouqouf , est un rite essentiel qui constitue le moment le plus fort du Hadj (pèlerinage).
La tradition, la Sunna, est à l’origine de la perpétuation du rite
Dans les pays d’Afrique au sud du Sahara, tels qu’au Mali, au Sénégal, au Niger, en Côte- d’Ivoire, au Burkina Faso, l’Aid El Adha, deuxième grande fête musulmane dans l’année après celle du ramadan, est aussi appelé tabaski ou aïd el Kébir (Grande fête).
La Sunna (tradition islamique) fait obligation à tout musulman qui en a les moyens, de sacrifier un animal le jour de l’Aïd el Adha, devenue désormais une fête populaire. Dans toutes les familles musulmanes d’Afrique, le sacrifice d’un animal s’est imposé lors de la fête. Le phénomène est particulièrement répandu dans les villes. Malgré les conditions de vie difficiles, des chefs de familles même sans moyens, s’efforcent de commémorer le geste du patriarche Abraham, aggravant de fait leur situation sociale déjà précaire, du fait de leur recours aux dettes qu’ils mettront du temps à rembourser.
Une pratique non recommandée par l’islam et qui endette les plus pauvres
Pourtant, dignitaires musulmans et islamogues, par des prêches, ne cessent d’inviter les populations sans moyens, à éviter des dettes pour pratiquer le sacrifice, soulignant que c’est une pratique non recommandée par l’islam.
Conscients du caractère populaire de plus en grand de la fête de l’Aïd el Adha, les gouvernements prennent chaque année des mesures spéciales pour rendre accessible le mouton à toutes les couches sociales. Ces mesures courantes vont de la suspension du paiement de taxe aux éleveurs, à la facilité d’accès aux marchés des éleveurs venant de pays voisins.
En Côte-d’Ivoire, les marchés d’approvisionnement s’animent depuis plusieurs jours, a rapporté un quotidien local, Nord-sud. «Cela fait plus de deux semaines que nous sommes rentrés dans les préparatifs de la fête de Tabaski. Les fournisseurs sont mobilisés à plus d’un titre. Les moutons arrivent du Burkina-Faso, du Mali et du Niger».
En Algérie sous haute sécurité
En Algérie où des attentats terroristes perpétrés il y a deux semaines ont fait une soixantaine de morts, la fête du mouton sera placée sous la signe de la sécurité.
Au Sénégal, les 96% de musulmans sur quelque 12 millions d’habitants que compte le pays sont divisés sur la date de célébration de l’Aïd el Kébir. Une partie de ces musulmans la fêtera jeudi 20 décembre 2007, et une seconde partie, le lendemain, vendredi 21 décembre. Cette divergence est liée à l’observation du croissant lunaire qui, selon une Commission nationale chargée de son observation, structure officielle, n’a pas été aperçu comme prévue, au soir du 9 décembre dernier. Les voix qui se sont élevées pour contester le choix de cette date, invoquent le fait que jamais dans l’histoire, la fête de tabaski n’a été célébrée deux jours après l’ascension du Mont Arafat. (apic/ibc/vb)