Namur : le pape accepte la démission de Mgr Mathen (250290)

Namur, 25février(APIC) Le pape Jean Paul II vient d’accepter la démission

de Mgr Robert Joseph Mathen, évêque de Namur depuis 1974 et âgé aujourd’hui

de 73 ans. La démission sera effective au moment de la prise de possession

canonique de la mission pastorale diocésaine par le successeur de Mgr

Mathen.

La Congrégation du Vatican pour les évêques autorise le nonce apostolique à Bruxelles à mettre en marche le processus habituel d’information en

vue de la nomination d’un nouvel évêque de Namur par Jean Paul II. Dès

maintenant, Mgr Mathen est invité à envoyer un rapport sur la situation générale dans le diocèse de Namur.

Les collaborateurs immédiats de Mgr Mathen ont invité les fidèles à

prier pour leur pasteur en n’oubliant pas qu’il célébrera cette année le

50e anniversaire de son ordination sacerdotale. Ils ont également demandé

aux chrétiens de prier «pour que le Seigneur veille sur le diocèse, qui va

connaître un tournant de son histoire» et d’invoquer «les lumières du

Saint-Esprit pour le pape et tous ceux qui auront à prendre de leur mieux

d’importantes responsabilités».

Un ministère diversifié

C’est le 24 juin 1974 que Mgr Mathen succède à Mgr Charue, devenant ainsi le 28e évêque de Namur. Mgr Mathen avait été nommé évêque coadjuteur de

Mgr Charue le 20 mars 1974 et ordonné évêque en la cathédrale de Namur le 3

mai de la même année.

Né à Aubanges le 30 décembre 1916, Robert Mathen étudie au Collège

Saint-Joseph de Virton, puis entre au Séminaire. Il accomplit ses études de

philosophie au Séminaire Léon XIII à Louvain et commence ses études de

théologie au grand Séminaire de Namur. Ordonné prêtre le 25 août 1940, il

poursuit ses études à l’Université catholique de Louvain, où il obtient une

licence en théologie.

Pendant une vingtaine d’années, le ministère sacerdotal de Robert Mathen

s’exerce à la fois en paroisse et dans l’enseignement. Le nouveau prêtre

est d’abord vicaire à la cathédrale de Namur, puis à la paroisse Saint-Martin à Arlon. Il devient curé de Turpange, puis curé-doyen à Arlon. Parallèlement, il enseigne d’abord au Grand Séminaire de Namur, puis au Lycée

Royal d’Arlon et à l’Institut Sainte-Marie Médiatrice à Athus.

Un évêque attentif aux laïcs

La nomination de Mgr Mathen à la tête du diocèse de Namur en 1974 suscite un grand enthousiasme dans les deux provinces de Namur et de Luxembourg

qui composent ce diocèse. Son espérance, il la place dans tous les chrétiens, laïcs, religieuses, religieux et prêtres, avec lesquels il mise plus

que jamais sur la coresponsabilité.

Pendant les premières années de l’épiscopat de Mgr Mathen, d’importantes

rencontres ont lieu au sein de diocèse, ouvrant de nouvelles perspectives :

les jeunes, l’évangélisation, les fonctions et services, la catéchèse des

adultes, la pastorale paroissiale entre autres retiennent l’attention et

provoquent la réflexion.

Une lettre pastorale de Mgr Mathen, en novembre 1977, donne le sens de

tout ces efforts : «Tous responsables», annonce l’évêque, qui plaide pour

«la relance de l’action pastorale dans le diocèse». Pour Mgr Mathen,

l’enjeu est double : «D’abord établir et organiser des secteurs pastoraux,

ensuite favoriser le travail en groupes ou en équipes d’Eglise en vue de

former progressivement de vraies communautés d’Eglise».

Fin 1979 Mgr Mathen continue d’encourager cette mission en publiant un

document au titre-programme : «Pour une Eglise diocésaine porteuse

d’espérance». L’évêque y souligne trois orientations majeures : collaborer

à la construction d’un monde plus humain; accueillir et annoncer le Dieu de

Jésus-Christ; susciter la participation active et concertée du plus grand

nombre possible de chrétiens.

Une Eglise qui s’engage

Au moment de la visite de Jean Paul II en Belgique, en mai 1985, le diocèse de Namur est entré depuis plusieurs mois dans une nouvelle phase de

concertation et d’approfondissement. Une vaste consultation est lancée dans

tous les milieux et toutes les régions du diocèse pour préciser un projet

pastoral qui soit vraiment l’affaire de tous. Une grande assemblée

diocèsaine se tient à Nassogne en octobre 1985.

Dans son message pour le Nouvel An 1990, Mgr Mathen a fixé comme objectif prioritaire dans le diocèse «une pastorale concertée auprès des jeunes

déjà confirmés». «Il s’agit de mettre sur pied une pastorale des jeunes cohérente et dynamique», souligne l’évêque. Dans le même message, Mgr Mathen

explicite son propre rôle : «La mission de l’évêque n’est-elle pas d’annoncer l’Evangile, de le reconnaître là où il est vécu, de rappeler les priorités, de susciter des initiatives, en un mot d’être l’artisan et le témoin

permanent de l’unité ?» (apic/cip/cor)

25 février 1990 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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