Cotonou: Le bimensuel catholique «La Croix du Bénin» a 60 ans

Premier journal du Dahomey et de l’Afrique francophone

Cotonou, 22 janvier 2007 (Apic) Le bimensuel catholique du Bénin «La Croix du Bénin», le premier journal du Dahomey d’alors, vient de fêter ses soixante années d’existence. Ce journal, qui passe pour le plus ancien organe de presse de l’Afrique francophone, est dirigé par l’abbé André Quenum.

L’abbé Quenum relève que le bimensuel qu’il dirige depuis deux ans est paru pour la première fois au Dahomey sous le nom de «La Croix au Dahomey». Il a été fondé par un missionnaire français, le Père Jean-Louis Caër. Les fondateurs désiraient permettre aux chrétiens et à l’élite intellectuelle d’approfondir la vie religieuse chrétienne, ses dogmes, sa morale, sa discipline, sa liturgie.

Journal catholique, «La Croix du Bénin» s’intéresse également à des sujets politiques, économiques, sociaux et environnementaux, souligne son directeur de publication. Les journalistes béninois ont salué le mérite dont a fait preuve «La Croix du Bénin» au cours de la période du régime marxiste-léniniste (Le Bénin est une «République populaire» de 1974 à 1990). A cette époque ce journal était dirigé par Barthélémy Assogba Cakpo. «Aujourd’hui, ’La Croix du Bénin’ continue d’oser même si elle reste fidèle à sa ligne éditoriale», commente l’abbé Quenum. Il a confié que le bimensuel nourrit d’autres ambitions pour ses lecteurs, car a-t-il dit, la jeunesse sera désormais intégrée dans les parutions à la page «Espace jeune».

L’Afrique de l’Ouest francophone a besoin d’un journal de ce type

Le bimensuel catholique de doctrine et d’information, tout en sauvegardant les acquis du passé, fait des nouvelles options. Le journal rappelle qu’il a entrepris une réforme depuis janvier 2006 sous la houlette de son jeune directeur de publication, l’abbé André Quenum en poste depuis un peu plus de deux ans. En vue d’étoffer le contenu de «La Croix du Bénin», un réseau africain sera mis sur pied. Son but est de donner des nouvelles d’autres Eglises africaines et leur permettre de fournir également des nouvelles de l’Eglise du Bénin.

L’intellectuel béninois Albert Tévoédjré, un ancien des Universités de Toulouse (France) et de Fribourg (Suisse), ainsi que l’Institut Universitaire des Hautes Etudes Internationales de Genève et du Massachusetts Institute of Technology (MIT) de Boston, a appelé «La Croix du Bénin» à devenir un hebdomadaire reconnu dans toute l’Afrique de l’Ouest francophone. C’est un besoin ressenti, a-t-il déclaré dans une contribution, depuis la disparition d’»Afrique Nouvelle». Il a aussi appelé «La Croix du Bénin» à intégrer dans ses préoccupations les soucis et les espoirs d’autres confessions chrétiennes en action au Bénin et en Afrique de l’Ouest. Albert Tévoédjré a rappelé dans son article que si «La Croix du Bénin» est un journal d’Eglise institutionnelle, il est aussi celui de chrétiens engagés dans la vie publique.

Seul organe de presse à paraître sans discontinuité depuis aussi longtemps en Afrique noire, «La Croix du Bénin» est une initiative lancée – d’abord sous forme de bulletin – par Mgr Parisot. Le bulletin mensuel est devenu avec le temps un journal sous l’épiscopat de Mgr Gantin, archevêque de Cotonou. «La Croix du Bénin» a connu 10 directeurs de publication, et est, dans les faits, le plus vieux journal privé de la République du Bénin, qui a connu toutes les turbulences politico-sociales du Dahomey de 1960 à 1975 et de la République du Bénin de 1975 à 1989, deux ans avant ce qui est considéré comme le point de départ de la renaissance de la presse privée au Bénin. (apic/dia/be)

22 janvier 2007 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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