Des centaines de millions de mouton seront sacrifiés

Afrique: Les musulmans préparent l’Aïd el Adha célébrée ce week-end

Dakar, 29 décembre 2006 (Apic) Les musulmans d’Afrique célèbrent ce week-end, l’Aïd el adha ou la fête du mouton. Certains pays la célèbrent samedi 30 décembre, d’autres le lendemain. Cette différence est liée à l’observation du croissant lunaire. Fête de retrouvailles et de liesse populaire, l’Aid al Adha est célébrée depuis 1427 ans.

La fête du sacrifice du mouton est liée au pèlerinage aux lieux saints de l’islam. Elle a lieu chaque année à la fin du pèlerinage à La Mecque, le 10 du mois de Dhou al Hijja, dernier mois du calendrier musulman, après waqfat (stationnement au mont Arafat), soit 70 jours après le ramadan. C’est un acte d’adoration envers Dieu. Elle commémore la soumission du patriarche Abraham à Dieu.

Selon la tradition musulmane, il était prêt à sacrifier son fils aîné Ismaël (Isaac). Mais à sa place, Dieu lui attribua un bélier. C’est l’origine de la fête du sacrifice du mouton. Il est recommandé à tout musulman qui en a les moyens, d’immoler un animal le jour de l’Aïd. Cet animal peut être un mouton, une chèvre ou un chameau. Il ne doit pas être handicapé, ni avoir été blessé. Il s’agit d’un animal bien portant. Conformément aux recommandations du Coran, pour l’égorger, il est couché sur le flanc gauche et la tête tournée vers La Mecque.

En Afrique, c’est le bélier est le plus utilisé pour la tabaski, autre appellation de la l’Aïd. Plusieurs millions sont égorgés chaque année à cette occasion. A cause de l’augmentation de la population, le nombre d’ovins ou de caprins égorgés évolue aussi. Conséquences, il y a de plus en plus de besoins en moutons dans les pays musulmans. Ce qui donne lieu à des spéculations sur les prix.

Spéculations dans les marchés

Au Maroc, le quotidien Libération, de Casablanca, a dénoncé cette spéculation qui «met en brèche le mécanisme de l’offre et de la demande» dans les marchés. Pourtant, le ministère de l’Agriculture, en charge de l’élevage, avait pris les dispositions nécessaires pour éviter cette spéculation. Il a autorisé la vente de trois millions d’ovins et de caprin, pour satisfaire la demande des populations. Largement suffisant pour permettre une baisse des prix sur les animaux. Les éleveurs ont justifié la hausse de 10 à 15% sur leurs animaux par un renchérissement des coûts des matières premières, tels que les aliments, les soins, entre autres. L’année dernière, le prix d’achat d’un animal pour l’Aïd, variait entre 34 et 36 Dirhams (4,90 et 5,20 frs) le kilogramme contre 40 dirhams (5,80 frs) cette année.

En Algérie voisine, où l’Aid el Adha sera célébrée samedi, la sécheresse et l’apparition d’une maladie animale, la fièvre catarrhale ovine (FCO) ont perturbé les marchés. Le cheptel du pays est estimé de 19 à 20 millions de têtes de bétail. Dans un entretien avec le quotidien local «La Tribune», Rachid Bougdour, directeur des services de l’Elevage, a préconisé un juste équilibre des prix entre éleveurs et consommateurs, de sorte qu’aucune des deux parties ne soient lésées. «Il ne faut pas que les prix soient revus à la hausse du fait de la demande de l’Aïd, afin qu’une grande frange de la population puisse avoir un mouton rituel, et il ne faut pas que les prix baissent non plus, au point de causer des pertes financières aux éleveurs, car il faut bien qu’ils trouvent leur compte», a-t-il dit, rappelant que la sécheresse a réduit l’espace végétal pour les éleveurs, et que des éleveurs ont perdu des têtes de bétail à cause de la FCO.

Deux fêtes en une?

En Afrique subsaharienne, la ferveur est la même que partout ailleurs. A l’approche de la tabaski, les foirails se sont multipliés un peu partout à travers les pays. On assiste à une véritable foire du mouton. Eleveurs, intermédiaires et acheteurs, discutent à longueur de journée autour du bétail. Les marchés ont été inondés de produits de consommation courante. Dans les radios et télévisions, des spots publicitaires appellent à la consommation, ventant les mérites ou qualités de telle ou telle autre denrée. Les ménages se plaignent partout de la faiblesse de leurs revenus, mais dépensent sans compter à l’occasion de cette fête. Le fait qu’elle coïncide cette année avec la Saint-Sylvestre permet pour les uns de regrouper les dépenses, mais pour d’autres la donne ne change rien. A chaque fête sa part, disent-ils. (apic/ibc/bb)

29 December 2006 | 00:00
by webmaster@kath.ch
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