Paris: KTO accepte la proposition de partenariat du «Jour du Seigneur»
Mais des problèmes demeurent
Paris, 23 janvier 2006 (Apic) Le conseil d’administration de KTO a accepté la proposition de partenariat du «Jour du Seigneur». Mais cette solution ne règle pas tout de l’avenir d’une présence chrétienne à la télévision, estime le quotidien français «La Croix», qui consacre une large place à la crise financière que traverse la télévision catholique.
Le dépôt de bilan n’est donc plus d’actualité. «Dans cette perspective, indique un communiqué, il (NDLR: le conseil d’administration) a examiné favorablement les propositions du «Jour du Seigneur» de s’engager dans une coopération avec KTO et de lui apporter un soutien immédiat, tant sur le plan financier que sur un plan industriel. Il a défini les conditions permettant à cette coopération de s’établir de façon durable». La proposition du CFRT, acceptée par KTO, s’élève à deux millions d’euros, sous forme de coproductions, auxquels s’ajoute un prêt d’un million d’euros.
«Le Jour du Seigneur» reçoit environ dix millions d’euros nets par an de ses donateurs, soit la quasi-totalité de son budget. Chaque année, le CFRT dégage un bénéfice de 500’000 euros, qu’il reporte sur le budget de l’année suivante. De l’autre, relève «La Croix», KTO a enregistré en 2005 un déficit de 4,6 millions d’euros, ce qui porte son déficit cumulé à 25 millions d’euros. Le Conseil permanent de l’épiscopat a résolu l’équation en demandant une aide à KTO de la part du CFRT.
La chaîne lancée par le diocèse de Paris peut-elle devenir celle de toute l’Église catholique de France? s’interroge «La Croix». A ce jour, une soixantaine de diocèses soutiennent KTO à travers l’Association pour le soutien de l’activité audiovisuelle catholique francophone (Assacf). Reste que, indique le quotidien catholique, la majorité des membres de l’Assacf est composée d’évêques proches du cardinal Lustiger, et «le soutien du Conseil permanent de l’épiscopat à la chaîne catholique, le 10 janvier dernier, cache mal une gêne des instances de l’Église de France».
Le silence de l’archevêque de Bordeaux
Ainsi, constate «La Croix», Mgr Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux et président de la Conférence des évêques, refuse-t-il de s’exprimer sur le sujet, renvoyant systématiquement sur Mgr Jean-Michel di Falco, qui se trouve être simultanément président du Conseil de l’épiscopat pour la communication – instance de tutelle ecclésiale du «Jour du Seigneur» – et président du conseil éditorial de KTO .
KTO, fondée en 1999, diffuse en permanence sur le câble et le satellite et dispose d’un budget annuel de 6,5 millions d’euros. La chaîne a multiplié par trois son audience, et compte 517’000 spectateurs quotidiens, et cela malgré le fait que le Conseil supérieur de l’audiovisuel lui ait refusé en 2005 la diffusion par la télévision numérique terrestre.
Les actionnaires de KTO – Axa, Lagardère, Media Participations, Vivendi, le Diocèse de Paris, Bayard-Presse, Lafarge et l’épiscopat français – ont investi 22 millions d’euros pour assurer son financement. La chaîne prévoit un retour à l’équilibre en 2007.
Le Jour du Seigneur est une émission dominicale diffusée sur France 2, co-produite par France 2 et le CFRT, qui bénéficie d’environ 10 millions d’euros de dons annuels. (apic/ag/cx/pr)