Afrique du Sud: Johannesburg veut transformer ses bidonvilles en logements décents
«Une question de dignité»
Johannesburg, 22 août 2004 (Apic) Les autorités de Johannesburg veulent transformer, d’ici 2007, les 189 camps de squatters établis dans sa périphérie en logements modestes. «C’est une question de dignité. Si les besoins de base des gens sont satisfaits, leur dignité humaine s’améliore», a lancé Nthatisi Modingoane, le porte-parole de la municipalité de Diepsloot, à la périphérie de Johannesburg.
Depuis la chute du régime de l’Apartheid en 1994, un des plus grands défis du pays est la suppression des habitations de cartons, de tôles, de plastique et de planches, entassées dans la banlieue des grandes villes et dans lesquelles vivent 7,2 millions des quelque 45 millions de Sud- Africains, selon des données officielles. C’est dans ce cadre que les autorités de la capitale économique d’Afrique du Sud ont lancé le défi de transformer en 3 ans ses bidonvilles en logements décents, rapporte l’agence d’information catholique Misna.
Tout un concept à mettre sur pied
Au-delà des habitations à construire, ce sont les routes et les accès à la zone qui devront être pensés, le système d’approvisionnement en eau et électricité qui devra être créé mais il faudra aussi affronter la question de l’assainissement et des infrastructures à mettre sur pied (écoles, crèches, centres de loisirs, dispensaires) afin d’offrir des services aux populations qui vivent aujourd’hui dans des conditions vraiment difficiles. Nombre des habitants de ces camps, arrivés dans la zone avec l’espoir de décrocher un emploi de domestique ou autre dans les quartiers les plus aisés de Johannesburg, vivent depuis des années sans eau potable, sans possibilité d’installer de chauffage, au milieu des eaux sales et des détritus, craignant à tout moment qu’un incendie ne se déclare. L’enchevêtrement des cabanes est tel qu’une intervention rapide et efficace des pompiers serait problématique, voire même impossible.
Le président sud-africain Thabo Mbeki a fait de la lutte contre la pauvreté une des priorités de son gouvernement. Mais si la bonne volonté y est, une urbaniste de l’Université de Johannesburg, Marie Huchzermeyer, a estimé que le délai fixé par les autorités était trop bref, car il faudra penser avant tout à reloger temporairement les habitants afin de libérer certains espaces pour ensuite construire routes et logements. (apic/misna/bb)