Plus de Noirs en prison qu’à l’Université
Etats-Unis: Près d’un Noir américain sur trois ira un jour en prison
Washington, 20 août 2003 (Apic) Si le taux d’incarcération aux Etats-Unis se poursuit sur la même lancée qu’en 2001, près d’un Noir américain sur trois ira un jour en prison. Il vaut donc mieux être un hispanique mâle (une «chance» sur six), mais surtout un homme blanc (une sur dix-sept), révèle le Département de la Justice américain à Washington.
D’après les dernières statistiques publiées par le Bureau des Statistiques de la Justice, se basant sur les chiffres de 2001, plus de 5,6 millions de résidents adultes aux Etats-Unis ont été auparavant en prison ou sont encore incarcérés dans des prisons fédérales et des divers Etats du pays. L’ampleur de ce phénomène – en forte croissance – estimée pour la première fois, montre que qu’au 31 décembre 2001, un adulte sur 37 vivant aux Etats-Unis a connu la prison une fois dans sa vie ou est toujours incarcéré. La «chance» de connaître un jour les prisons est six fois plus élevée pour les hommes (11.3%) que pour les femmes (1.8%).
A la fin 2001, il y avait 1’319’000 adultes dans les geôles de l’Oncle Sam et un nombre estimatif de 4’299’000 ancien prisonniers aux USA. Entre 1974 et 2001, le nombre de cas a augmenté de 3,8 millions, soit 1,1 million d’adultes en prison et 2,7 millions d’ex-prisonniers.
Un recul considérable par rapport à 1980
Aux Etats-Unis, le nombre de Noirs en prison a quintuplé depuis 20 ans, à tel point qu’ils sont aujourd’hui plus nombreux derrière des barreaux que dans les établissements d’enseignement supérieur, selon l’UNESCO. D’après une récente étude menée par l’Institut de police et de justice, un organisme de recherche et d’action basé à Washington, il y avait 791’600 Noirs en prison en 2000, contre 603’032, dans les Universités.
Cette évolution représente un recul considérable par rapport à 1980, car ils étaient alors 143’000 en prison et 463’700 dans les établissements d’enseignement supérieur.
Hilary O. Sheldon, de l’Association pour l’avancement des gens de couleur, a déclaré au New York Times fin août 2002 : «Il est bien triste de constater que dans notre pays, il est plus facile pour les gouvernements d’investir les précieux dollars du secteur public dans l’incarcération des Noirs américains que dans l’enseignement supérieur». (apic/kipa/unesco/ojp/na)
